Séquences
Arnaud Vendès
Têtes qui parlent
J’ai le rire au bord de l’âme
Fenêtre ouverte sur le vide
Je me déchire
Je m’échappe
Je tombe en solitude
Tes couleurs s’effacent
Mon fidèle amour
Tu es pierre de liberté
Soleil de glace
Sourire d’ombre
La lumière se retire
Mon corps reconnaît la demeure de ton sang
Blanche est la paix qui baigne tes paroles
Fleur d’enfance partie en silence
Vide, vide est ma bouche
Seul, un sourire minéral nous consume
Exilé
Vieux voyageur
Au feu invisible
J’ai l’âge de l’oubli
Ma langue est différente
Mes pieds sont brûlés
Je suis en pays étranger
Le vent des naufrages
Trace une route
Plus grande que moi
Mes bras en archipel
Sous un morceau de ciel
J’ai oublié ton visage
Le serment de l’amulette
Dans le feu
C’est mon corps qui fond
Sans atteindre le sol
Sur les années vertes
La poussière de mes os
Se dépose en un lit de terre rouge
Que tes doigts pétrissent en silence
Ma famille de chair
Vivait sous le ciel
Libre de porter plus loin
Les gestes de nos ancêtres
La pluie par ses veines
Nous jette à la face
Ses ombres mortes
Sous le sable repose
Les dalles de granit rose
Que le désert avale
Dans le sel ensanglanté
D’une mer disparue
Cœur nomade
Je regarde dans les yeux
Les os saillants du paysage
Je cherche l’empreinte de ton cœur
Décharnés sous les vents affamés
Dans le silence rongé des forêts d’altitude
Les pieds nus je cours à la vie
Livré au pillage
Les roches acérées des côtes déchiquetées
Sont mes armes blanches
Le ciel en flammes
L’ombre se courbe
Je ne peux retenir mes jours
Les algues en linceul conteraient notre histoire