La
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blanche

La revue n° 65 Séquences

Séquences

Arnaud Vendès

Têtes qui parlent

J’ai le rire au bord de l’âme

Fenêtre ouverte sur le vide

 

Je me déchire

Je m’échappe

Je tombe en solitude

Tes couleurs s’effacent

 

Mon fidèle amour

Tu es pierre de liberté

Soleil de glace

Sourire d’ombre

 

La lumière se retire

Mon corps reconnaît la demeure de ton sang

 

Blanche est la paix qui baigne tes paroles

Fleur d’enfance partie en silence

Vide, vide est ma bouche

 

Seul, un sourire minéral nous consume

 

 

 

 

Exilé

Vieux voyageur

Au feu invisible

J’ai l’âge de l’oubli

 

Ma langue est différente

Mes pieds sont brûlés

Je suis en pays étranger

 

Le vent des naufrages

Trace une route

Plus grande que moi

 

Mes bras en archipel

Sous un morceau de ciel

J’ai oublié ton visage

 

 

 

 

Le serment de l’amulette

Dans le feu

C’est mon corps qui fond

Sans atteindre le sol

 

Sur les années vertes

La poussière de mes os

Se dépose en un lit de terre rouge

Que tes doigts pétrissent en silence

 

Ma famille de chair

Vivait sous le ciel

Libre de porter plus loin

Les gestes de nos ancêtres

 

La pluie par ses veines

Nous jette à la face

Ses ombres mortes

 

Sous le sable repose

Les dalles de granit rose

Que le désert avale

Dans le sel ensanglanté

D’une mer disparue

 

 

 

 

Cœur nomade

Je regarde dans les yeux

Les os saillants du paysage

Je cherche l’empreinte de ton cœur

 

Décharnés sous les vents affamés

Dans le silence rongé des forêts d’altitude

Les pieds nus je cours à la vie

 

Livré au pillage

Les roches acérées des côtes déchiquetées

Sont mes armes blanches

 

Le ciel en flammes

L’ombre se courbe

Je ne peux retenir mes jours

 

Les algues en linceul conteraient notre histoire