simple poème
Tu te tiens dans un coin.
Tu cherches à te situer
Depuis que l’espace en toi a changé,
Depuis que tu as goûté la fugue.
Ton oiseau toujours perché sur ton épaule,
Tu épluches d’autres images, d’autres feuillets,
Des recueils dont tu jettes les peaux sur les talus.
Tu craches les noyaux à tes pieds,
Pour le cas où tu devrais retrouver ton chemin.
Tu es seule,
Il n’y a pas de messager pour t’indiquer la voie,
Pas de signe,
Et rien sur les talons qu’un peu de terre humide.
Tu prends le caillou du doute
Qui voyage dans ta chaussure depuis si longtemps,
Tu le soupèses, il n’a aucune densité,
Tu le gardes dans ta main,
Tu glisses ton pied dans la chaussure,
Tu peux bouger à nouveau, il n’y a plus rien pour tordre ta cheville.
Dans l’autre main
Immobilité et impatience,
Tu les serres fort,
Le point de côté va passer.
Marie Rouzin
Extraits de Fugue, Polder 198 paru grâce au partenariat
des éditions Gros Textes et de la revue Décharge.
www.dechargelarevue.com