La
page
blanche

Le dépôt

AUTEUR-E-S - Index 1

82 - Pierre Lamarque

Présentation






La revue Lpb n63 de décembre 2023 est parue il y a quelques jours en ligne et sur commande en librairie… la revue parait trois fois par an. Lpb n64 est prêt à paraître au printemps et a été envoyé à notre réalisateur Mickaël Lapouge qui s’en occupe quand il peut entre deux commandes pour son travail quotidien - il travaille comme réalisateur oueb indépendant avec une agence parisienne - il est autodidacte dans son domaine depuis l’âge de 18 ans et chargé de cours à Paris 8.


Matthieu Lorin envoie une première maquette de chaque numéro aux auteurs invités dans la revue et Mickaël une seconde avant la parution. Matthieu est le directeur de la revue qui m’a succédé lors de l’ouverture du site Lpb grâce à la création du dépôt en 2021. Le site existe depuis 2000. 


Je me permets d’inscrire les invité(e)s à ma liste de diffusion personnelle des parutions hebdomadaires des nouveautés au dépôt… on peut me demander d’ôter son email de cette liste de diffusion personnelle, sans diffusion des e-mails, quand on veux bien sûr. De même si on ne veut pas ou plus de ses pages personnelles dont je demande une clef pour chaque invité-e.



Le site Lpb, autrement dit La Page Blanche, ou pour les intimes La Page b, est ma fierté mon bijou mon travail quotidien depuis longtemps. Il n'existerait pas sans Mickaël Lapouge et Constantin Pricop les cofondateurs. Constantin est un homme de lettres roumain, critique littéraire, revuiste, professeur émérite de l’université de Isai. Nous avons le même âge, sommes nés en 49. La relation amicale solide que nous avons depuis avant 2000 m’a beaucoup apporté et m’a aidé à sortir de mon univers quotidien de médecin de quartier… En 2009 je me suis retiré à l’âge de soixante ans de la vie professionnelle pour pouvoir consacrer mon temps à ce qui me plait… 


l’idée de pouvoir agrandir au fil du temps le nombre d’invités au dépôt choisis par nous parmi les auteurs invités dans la revue est de la même veine que l’idée de pouvoir maintenir au fil du temps un lien avec chacun et chacune ou l’idée de pouvoir perpétuer notre revue de poésie dans le temps du XXIème siècle, avec les meilleurs auteurs et autrices ( Lpb : revue de littérature et de poésie de l’internet) ou l’idée de valoriser la revue en renouvelant son sang en grandissant. Dès ses début la revue s’est adonnée à son goût des rencontres. Aujourd’hui la revue, les éditions, le site Lpb forment un tout cohérent grâce au concours de ses nombreux rédacteurs. Personnellement j’ai un goût pour le minimalisme. Le dépôt permet à chacun et chacune d’exercer ses talents dans diverses rubriques communes où, par exemple, le lecteur laisse des traces de ses lectures dans la librairie LPB du dépôt...







Pierre Lamarque, né le 24 mai 1949, est co-fondateur de la revue Lpb avec Constantin Pricop et Mickaël Lapouge, il a publié un premier recueil de Poésie édité en 2023 aux Éditions Lpb intitulé "Résidu ". Il fait aujourd'hui fonction de gardien du dépôt et s'occupe candidement de ses bancs et plate-bandes.


Pierre Lamarque : ancien médecin qui soigne par les mots, "un amour prononcé pour les profiteroles et autrui."


J’ai été docteur en médecine mais je suis trop vieux maintenant pour exercer la médecine générale. Je me suis intéressé à la relation médecin-malade, à la psychanalyse, à la psychologie, à la psychiatrie avant de me passionner surtout pour la poésie et à la littérature. Pour moi, la littérature et la poésie sont des médicaments... À prescrire notamment quant aux blessures liées aux non-dits, aux problèmes de communication, aux rejets de l'Autre. 


Je fais lire mes poèmes à des amis, comme Emily Dickinson dans son temps. 

En prenant exemple sur elle, j’aurais mieux fait de ne rien publier en livre car en poésie ce n’est pas ça qui compte, ce n’est pas le livre, c’est le poème… (un recueil de poèmes en réalité n’est qu’un seul poème)… 

Vraiment j’aime l’attitude d’Emilie Dickinson et je crois que je la suis dans sa démarche, laisser la poésie vivre sa vie sans se soucier de son destin.

C’est d’ailleurs ainsi que j’ai commencé en poésie. Tout ce que j’écrivais était intime et je ne faisais pas lire ce que j’écrivais, sauf dans de rares occasions. Il y a quelque chose d’intime dans l’écriture. Un jour, va savoir pourquoi, j’ai écrit à Claude Roy - pas directement, j’ai écrit chez l'éditeur Gallimard pour proposer un poème…un peu plus tard grâce à l'ordinateur j’ai fait la rencontre de Constantin sur un réseau social de l’ambassade française au Canada qui publiait une page publique de poésie, et à partir de là la revue Lpb est née...


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QUESTIONNAIRE DE LPB - PIERRE LAMARQUE








1/ Pouvez-vous indiquer un livre que vous aimez particulièrement ?

 

La conjuration des imbéciles. (J. K. Toole)


2/ Pouvez-vous donner un vers, un mot, que vous aimez ?

   

Strophe extraite d’un poème de D.H. Lawrence (1885-1930) intitulé "Ballade d’une nouvelle Ophélie" :

 

J’ai eu jadis un amoureux clair comme eau courante,

Son visage jadis était ouvert comme le ciel,

Ouvert comme le ciel penché tout en rires

Sur les boutons d’or, j’étais les boutons d’or.

 

Traduction J. J. Mayoux 

Éditions Aubier Montaigne  

 

3/ Quelles sont vos lectures habituelles aujourd’hui et comment s’expliquent ces habitudes ?

 

Mes lectures habituelles sont variées… cette habitude de variété s’explique par ce que j’ai toujours lu en variant les genres … le livre que je suis en train de lire est Poèmes de D.H. Lawrence, traduction de J. J. Mayoux, éditions Aubier Montaigne, collection bilingue... Souvent je lis plusieurs livres en même temps, et dans le désordre, j'aime assez côtoyer le désordre...

 

4/ Pouvez-vous citer un support de diffusion de la poésie que vous affectionnez (autre que le livre) ?

 

— J’affectionne les soirées «slam» par exemple, mais je n’y suis jamais allé car trop loin de mon village ...

 

5/ Le monde lit-il toujours et quoi ? 

 

Le monde ne lit pas assez… le monde ne sait pas ce qui est bon, et le monde passe à côté .. Je prends conscience grâce à internet que le nombre de gens qui s’intéressent à la littérature et à la poésie est immense. 

 

6/ Quel est votre plat préféré ?

 

La soupe aux poireaux. Selon la recette de Marguerite Duras (La cuisine de Marguerite - Editions Benoit Jacob). « On peut ne vouloir rien faire et puis, faire ça, oui, cette soupe-là : entre ces deux vouloirs, une marge très étroite, toujours la même : suicide. »


7/ Quelle sont votre musique, votre film préférés


- musique Éric Satie : minimale mélodieuse calme berceuse

- film "e la nave va" de Ferderico Fellini


8/ Vive La Blanche !


9/ - Peux-tu parler de tes amours au présent ?


Oui, mais je préfère parler au passé


10 : - Dans le cours de ta jeunesse (16-25 ans), quels sont ou ont été tes principaux intérêts intellectuels ?


La poésie très peu, le roman beaucoup, la biologie, la séméiologie, la psychanalyse


11 - Produire est-il nécessaire ?


Vivre n'est pas nécessaire.; ce qui est nécessaire, c'est créer

(Fernando Pessoa)


12 - Pour qui écris-tu ?


Pour le cerveau





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SEPT POÉSICULES




Goûte-moi ça


Prends-donc une chaise

puisque tu es là debout 

regarde un peu ce que j’ai fait

(sans vouloir trop te déranger).



À éviter


Éviter aux mots de polluer

éviter que les mots polluent

éviter de polluer par les mots

que les mots évitent de polluer.




Il faut...


il est bon mais il lui manque... 

quelque chose...

il conviendrait...

il me semble...



À Dieu ne plaise


Si je ne m’abuse rien n’empêche

que rien ne tienne à rien

Je ne saurais dire plus

Je n’en ai cure.



Juste avant 


Je crains que…

j’ai peur que… 

à moins que…




Qu’à cela ne tienne


Vienne

vienne vienne la mort

elle n’est pas venue hier que je sache

si toutefois elle venait ce soir 

(et qu’il ne soit pas trop tard)

nous dînerions ensemble.




Appui de conversation


Qu’il a fait froid

qu'il a même neigé.




MANQUE


Sans crainte devant l’absence 

               

ne pas s’éloigner 


et dans une mûre proximité au manque 

à partir de cette relation au manque

 

tenir aussi longtemps que soit préservée 

la parole inaugurale qui nomme le Haut.