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NOTES

Critiques

Livres des autrices et auteurs Lpb - B


BARBUSSE Anne - À Petros, crise grecque - Poésie - Bruno Guattari Editeur



« C’est une histoire grecque et française, cinématographique et internationale, plurilingue et catastrophique, antique et contemporaine, où s’entrelacent crise amoureuse et crise économique.

Avec ce recueil au ton résolument actuel, Anne Barbusse nous donne à lire un texte poétique, riche et dense, mais hors normes, tant par la forme, qui ne s’interdit pas le récit – agencé comme une (petite) tragédie – que par le brassage de styles (entre tonalités lyrique et épique), faisant alterner des rythmes d’écriture amples ou saccadés. Un texte romantique dans un monde capitaliste. » A.B.


BARBUSSE ANNE - La non-mère - Ed Pourquoi viens-tu si tard


Il y a plusieurs façons d’être une non‐mère. Il y a plusieurs façons d’être une petite fille qui se débat pour survivre face à une non‐mère dans les seventies avec les supermarchés qui ouvrent, les autoroutes qui se construisent, une civilisation des objets efficace et sans affect, une violence petite‐bourgeoise héritée d’avant 68, une sociologie du désastre.



BARBUSSE Anne - La accouchantes nues - Ed Unicité


Il pleut. Aujourd’hui enfermée. Pas de parc. Il va y avoir des cris. La journée sera difficile. Déjà des disputes hurlées dans les couloirs.


Je savais bien qu’un jour il faudrait que j’écrive à nouveau parce que telle était ma nature. Mais je ne savais pas qui déclencherait l’écrire.


Quel choc émotif.


Les infirmières m’ont sortie des chambres. Dans la salle à manger avec les fumeurs et mon ordinateur. Je cherche une prise électrique. Ils me regardent, " si tu as besoin de quelque chose, tu le dis " .


La recluse : " tu fais de l’écriture ? "



BARBUSSE Anne - Moi la dormante - Ed Unicité


Ce recueil est un journal poétique, entamé lors d'un premier séjour en hôpital psychiatrique en 2004 au début d'une dépression. Mêlant vers et prose, il témoigne d'une volonté de rendre compte d'une expérience extrême, d'une descente aux enfers à l'intérieur de soi et des autres, et de la découverte de la dureté de l'univers psychiatrique, entre médicaments et enfermement. Il s'agissait alors de garder trace, de témoigner de la maladie psychiatrique, de tous ceux qui éprouvent angoisse et souffrance à tout simplement exister et accomplir les gestes d'une journée quotidienne, alors que la dépression ôte tout élan vital et ravive toutes les questions de l'existence passée (enfance, amours, maternité). Le cahier d'écriture était alors devenu une urgence. Alors même que la dépression, dans son intensité, empêche souvent toute création et condamne au silence, le défi était de rendre compte d'un état limite au jour le jour dans l'immédiateté du vécu et non dans l'après-coup rétrospectif, et de s'arrimer aux mots, au texte, à la création, à ce qui restait, pour explorer les méandres de la pensée/du langage malade. Comme une écriture du désastre qui en soi conjure le désastre. 



BEDJAI Marc


Lotus du Cœur,  Edition Mélampédie, Lille, 2014,


Étendard de la chair, Edition Mélampédie, Lille, 2016 


Métaflores suivi de Musicales, L’Harmattan, 2022.


« Par un pas de côté dans l'érudition et un soin singulier dans le traitement de la langue, l'auteur s'éprend ici avec passion et humour de la fleur comme de l'amour, de la musique comme des plaintes célestes... C'est à un authentique voyage à travers l'étymologie, avec un jeu subtil des sonorités, le souci de l'euphonie, que le lecteur est invité pour le bonheur de sa curiosité et l'altitude de son étonnement... » Philippe Tancelin



ISFRA DES AMAROUA - Sonnets kabyles - L'Harmattan 1994


Dans ce second recueil, M. Bedjaï chante les beautés de son Algérie natale. "Le travelling de ma mémoire a pris la traverse poétique du sonnet", écrit M. Bedjaï, qui, par ailleurs, est l'auteur d'une thèse de doctorat sur l'oeuvre rosicrucienne de Van den Euden.



2014;

https://fr.wikipedia.org/wiki/Asefru



BOUTREUX Julien


Vous qui rampez sous ma peau, Le Contentieux, 2020.


Bienvenue dans le délire métaphysique d’un fou. On peut penser au bestiaire d’Apollinaire, mais c’est davantage Lautréamont voire Lovecraft qui m’ont inspiré ces petits morceaux de prose horrifique au rythme bizarre, remplis d’allitérations et d’images nauséeuses. Très bel objet grâce à Robert Roman (et au frontispice de feu Pascal Ulrich). Je suis l’unique dépositaire des derniers exemplaires. Comme c’est le moins mauvais de mes opuscules, j’aimerais le faire rééditer.


Anagrammes, Lunatique, coll. « Les Mots-cœurs », 2019.


Mon seul livre recensé sur Electre à ce jour… C’est un court recueil de petites blagues anagrammatiques, un peu faciles mais j’en suis content. On le commande en librairie ou sur le site Web des éditions Lunatique (où on le trouve même en ebook) grâce à l’infatigable Pascale Goze.   


J’entends des voix, Le Citron Gare, 2019. 


Bel objet publié grâce à (quelqu’un qui œuvre sans interruption depuis 25 ans pour la poésie et les poètes d’aujourd’hui :) Patrice Maltaverne et illustré par l’excellent Dominique Spiessert. Ce livre regroupe deux ensembles en vers très libres et au ton faussement désinvolte, un peu inspirés de Richard Brautigan. L’un, éponyme, convoque les spectres de poètes ou figures historiques que, pour une raison ou pour une autre, le narrateur a cru entendre lui parler. L’autre, antéposé, J’ai un métier vachement cool, raconte de l’intérieur plusieurs métiers possibles ou impossibles, le tout plutôt sous le signe de la rigolade, franche ou jaune. On peut commander ce livre auprès des éditons du Citron Gare de Patrice Maltaverne.


Cinquante vues du Serpentaire, Z4, coll. « La Bleu-Turquin », 2019. 


J’avais le projet d’une poésie de science-fiction. Pourquoi n’y aurait-il pas de poésie de genre ? Certes, cela renvoie à la question infinie de ce qu’est la poésie. Pour ma part, je la place davantage du côté d’une recherche de formes-sens que de la communication d’un certain type de message (essentiellement lyrique, ou fraternel et humaniste, ou élégiaque, ou bucolique – ce que souvent la poésie s’est contentée ou se contente encore de dire). Bref, j’avais cette idée de parler d’autres humanités et d’apocalypses (ce qui n’a pas semblé gêner Jacques Cauda et Daniel Ziv, aux commandes), et pour cela j’ai choisi une forme que j’apprécie particulièrement, celle du poème en prose. Influencé en cela par le classique d’Aloysius Bertrand, par les petites proses surréalistes ou fantastiques de Calvino et de Michaux,  mais aussi et de façon plus actuelle par les Petites Fables et les Animaux d’Étienne Ruhaud. On trouve ce livre sur le site Web des éditions Z4. (Illustration de couverture par Jacques Cauda ; illustrations intérieures de Christophe Lalanne.)


Le rasoir d’Ockham appliqué au poète, Gros textes/Décharge, coll. « Polder », 2019. 


Ce petit livre est sorti dans la collection dirigée par Claude Vercey et faite maison par Yves Artufel. C’est un ensemble un peu fourre-tout, certes, mais je suppose qu’il a un peu du charme et de la férocité des premiers cris. Textes bizarres et cyniques, (auto-)dérision, amour et haine de la poésie. On peut le commander sur le site Web de la revue Décharge.

 






BRUCH Marie-Anne


avril 2023 : Excursions poétiques chez Z4 Editions


"Excursions poétiques" (…) est une suite de textes en prose, inspirés par des stations assises de l'autrice, en terrasses ou dans des parcs parisiens, entre mai 2022 et février 2023.

A priori, ce livre passe pour un guide touristique, ce qu'il n'est pas effectivement, et bien que les endroits dont il est question sont précisément nommés. En effet, même si Marie-Anne Bruch décrit l'ambiance des différents lieux fréquentés, c'est à dire surtout le style des gens qui le traversent ou y demeurent, elle ne s'arrête pas à cette apparence.

Plus particulièrement, la plupart de ces endroits sont associés à des moments de sa vie. Dès lors, chacun d'entre eux opère comme un miroir. (Extrait d’une critique de Patrice Maltaverne sur le site Poésie chronique ta malle)




décembre 2020 : La Portée de l’Ombre aux éditions Rafael de Surtis


J’ai eu envie de parler de ce petit livre à cause de sa dimension autobiographique, bien sûr, mais aussi à cause de la forme très particulière inventée par son autrice pour raconter une expérience intime et douloureuse : un trajet à travers la folie.

Elle a choisi de le présenter de cette manière : sur une page elle raconte (en italique) les évènements qu’elle a vécus, ses ressentis, ses idées aussi sur la folie, dans un texte bref et en suivant l’ordre chronologique ; sur la page suivante (en romain), elle analyse ce qu’un morceau de musique dont elle donne les références peut évoquer chez l’auditeur (elle utilise le pronom « vous »). La musique devient comme une voix - ou des voix - qui expriment des émotions, des idées, une situation. Il me semble que ce dispositif est une façon implicite d’interroger ce qui dans son expérience lui est tout à fait personnel et ce qui est commun à tous.

(Extrait d’une critique de Claire Cassagne sur le site de l’APA)



2019 : Buées dans l’Hiver, aux éditions du Contentieux


"Buées dans l'hiver" (…), publié par les Éditions Le Contentieux, ne traite pas d'un sujet en particulier, mais de tous à la fois, comme les meilleurs textes poétiques.

La lecture de ces poèmes écrits en vers libres est très coulante, très souple. Il n'y a rien qui heurte cette lecture. Les images et la musique y font leur nid en douceur.

Mais l'essentiel n'est pas là. Ces poèmes sont un modèle d'équilibre entre fond et forme, aussi loin des rages inutiles que de la joie calculée.

C'est une écriture précise et naturelle, cependant doublée d'une douleur latente.

Rien d'autre à ajouter, tant les poèmes parlent d'eux-mêmes, avec tranquillité.

(Extrait d’une critique de Patrice Maltaverne sur le site Poésie chronique ta malle)


2017 : Haïkus des Quatre Saisons, aux éditions Encres Vives


Publiés dans la collection Encres Blanches des éditions Encres Vives, ces 60 « Haïkus des quatre saisons » de Marie-Anne Bruch m'ont plu par leur naturel.

 Il m'est difficile de résumer mieux les choses. Naturel, c'est à dire pour moi, volonté de ne pas offrir d'aspérités de style pour montrer qu'on écrit bien, mais simplement exprimer ce qui peut être dit en trois vers, les seules aspérités naturelles étant celles des instants de la vie.

 Je ne sais pas s'il s'agit de vrais haikus, mais je m'en fiche, car ces derniers savent saisir cette singularité de l'instant qui met son grain de sable dans les habitudes, notamment visuelles du « tout est en place », alors que rien n'est jamais en place.

(Critique de Patrice Maltaverne sur son site Poésie chronique ta malle).


2015 : Triptyque, chez 5 Sens Editions


Triptyque est un livre anthologique réunissant trois recueils de Marie-Anne Bruch écrits entre 2000 et 2015, suivis de Voix Croisées avec Denis Hamel. Chaque recueil a sa forme qui lui est propre : le premier se constitue de sonnets, Plumes dans le Vide de vers libres, et enfin Les Frontières intérieuresde poèmes en prose.

De Marie-Anne Bruch, j’avais beaucoup aimé Écrits la nuit, paru dans la collection Polder de la revue Décharge et des éditions Gros Textes. Marie-Anne Bruch a un univers très personnel, sa poésie a une forme de douceur, nous nous laissons porter par le fil de son écriture comme dans un songe. Le recueil consacré aux sonnets m’a particulièrement touchée car il parle de la réalité de l’auteure, de ses émotions, de son vécu. Marie-Anne Bruch utilise le « je », parle beaucoup de l’amour, de l’attente, de la séparation.

Dans un sonnet de Marie-Anne Bruch, on trouve un espace-temps qui peut être un bar de jeunesse, une rue, un intérieur, et dans cet espace-temps se déroule une action propre à l’auteure, avec ses ressentis successifs. Des poèmes sur Paris abordent la misère et la solitude, qui contrastent avec le clinquant et l’agitation de façade. Certains textes sont particulièrement touchants comme ceux intitulés L’hôpital et La visite à l’hôpital.

(Valérie Canat de Chizy sur le site Terre à Ciel)


2014 : Ecrits la nuit, éditions Gros Textes/Polder.


 A l’heure où le grand public demande avant tout du pain et des jeux, cette poésie intimiste déploie avec obstination un art de vivre et de sentir qui oppose la douceur à la violence. 

(Extrait de la préface de Denis Hamel).

 « Marie-Anne Bruch écrit la nuit. (…) Dans la nuit, tout est possible, tout est incertain. Le bonheur peut surgir de toute part. Est-ce la lumière tamisée de la lampe, le corps qui respire doucement, qui donnent à cette nuit une tonalité douce, une saveur presque sucrée ? Maternelle, peut-être. La nuit protège. Même si elle semble habitée par les souvenirs d’un amour ancien. Cet amour qui donne son titre à la deuxième partie du recueil. Lequel se présente, en fait, très doucement, comme une réflexion sur le bonheur. »

(Intégralité de l’article de Valérie Canat de Chizy, dans sa chronique Lu et approuvé, sur le site Terre à Ciel, de janvier 2015).