La
page
blanche

Le dépôt

PAGE NOIRE

Séquences

Séquences 1 - N. Dartiguelongue - S. Casenobe - M. Lorin - P. Nordmann - B. Giffard - J. Luffin - T. Felix - K. Cayat -

Nathan Dartiguelongue



Les Amants Bougent

 

Des lignes d’Arc. Longs Membres… Mouvoient. Se fondent. Et Tremblent, Glissamment. Murmurent. Sur les Lits et les Murs.

 

Paires. Ombres et chairs. Dansées. Chancées. Lancées. Et Jouies.

 

Buto des Amants Lents

 

***

Rebonds Toi Monde Pour qu’on Festoie des Notes Rondes

Pour nous Capitonner, De Joie De Joie De Joie Et de Furibonds Doigts Et Lâche nous de Fréné-Sons

Et Vents Tournants Que les Maisons s’envolent

Magicien d’Oz, s’Encuivrent, Jazz Et Nagent en Rêve Dans le Ciel Dans nos Bras Que l’on Ferme Paupières et libère nos Membres. Que l’on dise Oui Non des Cieux et des Cheveux Que l’on Salue Taquin Que l’on Dhanche au Pluriel Que l’on Déhanche. Assis, Debout Qu’importe. Tant qu’on a notre Cuivre. Rebonds. Rebonds. Le Tout Saisons Mélange. C’est le Dérèglement. Le Jazz Plus que Musique. Plus que.

 

****

 

Hier

 

Hier est une Brute. Il m’attache à des Yeux. Il me noie des nuages. Je l’ai lu. Cet Hier et ses Cieux. Au Cœur il fait Orage. Cette Brute. Bataille. Mon Désir Venu. En fait Echo Perdu. Hier. Tambour et Cage. Sauvage. Oubli. Qui m’attache. Sans relâche. Habit Nu.

Ainsi Prisonnier de l’Adieu. Et Regard Loin Mon Désir.. Par la Brute Hier. Voilà tu pars et tu t’égares.

 

Nathan Dartiguelongue




Stéphane Casenobe

 

Tout ce qui ne se dit pas s’écrit paraît-il 

 

Je crois que je suis indispensable au poème et à la poésie

Je suis incontournable dans ce milieu et je me la raconte grave 

Qui suis-je alors 

Je suis un auteur Bankable 

Faire du fric avec des mots me fait kiffer

J’écris dans un contexte anxiogène

Pas vous 

Rien d’autre ne me vient à l’esprit qu’un poème assassin

Il me faut buter la poésie de papa

Tu es avec moi ou contre moi 

Tout ce qui ne se dit pas s’écrit paraît-il 

Ecrire pour ne pas dire son dernier mot c’est se la jouer petit zizi 

J’ai peuplé toutes les régions sales de mon esprit de poète instable

Jusqu’au seuil du possible

 

***

J’adhère aux théories du blâme

 

Au bout de quel cycle du temps reviendrai-je 

Au bout de quelle obscurité 

La lumière ne me procure rien

Rien que des ombres justes

Des ombres exactes

Qui est-ce qui déplace la merde mieux que moi 

Tout le terrain perdu à collecter les ordures alphabétiques

A ramasser les immondices poétiques 

Les poubelles dorénavant sont dans les mots

Les chimères aussi

Désormais je m’en vais sans langage

Tout dialogue m’est interdit

Toute censure m’est permise 

Encouragée 

Je filtre mon écriture

Je suis otage de ma génération dégénérée 

J’assume l’orchestration

J’adhère aux théories du blâme

 

***

Toute chose écrite va vers la lumière

 

J’ai désappris les mots

Les mots de marchandages

Ecrire ne peut-être aussi simple je crois

Sans mon concours la poésie se porte assez bien je trouve 

J’écris sans préavis

Mes textes tiennent en peu de mots

Car les mots m’incarcèrent 

J’écris cinq fois par jour

Est-ce écrire ou prier la poésie 

J’examine tous les possibles

J’amalgame les combinaisons

J’associe la poésie à une arme de destruction massive 

A celle d’une aliénation douce et dégénérative

La poésie 

Un sentiment humain 

Une vision cosmique 

Poète me montreras-tu la route à suivre

En attendant mieux

D’écrire un art meilleur 

 

***

Je crois que le poète n’est qu’un lieu de passage

 

L’obscur avec l’obscur pour que les mots se figent

Le livre qui s’efface est celui que j’écris

Qui écrira la suite 

On s’en occupe affirment les poètes des rues

En zieutant la putain de chatte à sa mère à la poésie d’ici bas

L’amour des mots ne vient qu’après paraît-il 

Perdre son temps n’abrège pas la vie 

Un mot intraduisible arrivera un jour

Un jour ou l’autre

Improbable poète que je suis 

Je l’entends dire assez souvent 

C’est par le libre génie des mots son libre-arbitre que j’écris encore

C’est un titre possible au poème 

Quelles sont ces forces éclairées qui m’éloignent du bercail 

Je ne suis qu’un variant de plus

 

 

***

 

La vie n’évolue pas quand on écrit

 

Le poète est une punition qu’on s’inflige à soi-même

Avec ce truc en plus : l’intuition 

Je mets de la pondération dans mes écrits

La poésie on l’aime ou on la quitte 

Alors 

Quelle est l’alternative au poète 

Ses mots à l’heure où décline la lumière du jour

La poésie d’en bas

La poésie d’en haut 

Mais laquelle choisir 

Ce chemin sans langage humain

Voilà l’issue

Le temps sans pesanteur la panacée 

J’écris pour que l’ombre me parle un peu plus

J’écoute intérieurement les mots prédestinés aux poètes prédestinés 

La vie ne change pas quand on écrit je crois

Rien ne s’achève ici

Hormis l’œuvre elle-même 

 

 

 

***

Et s’arracher aux pesanteurs quotidiennes

 

Pour devenir l’exact contemporain des mots il faut écrire encore et encore

A tout prendre à n’en rien vouloir laisser

S’amalgamer tout seul

Une force d’écriture va naître enfin

Que reste-t-il à toucher 

J’ai cessé d’occuper les miroirs vides

Je veux m’aider dans la mémoire du poète 

Suis-je un cri viral dans l’univers 

Je suis prêt à payer le prix fort pour des mots nouveaux

J’ai survécu à la mort des dinosaures 

Pas vous 

Je dois voguer inexorablement vers la lumière

Apparaître soudain 

Disparaître aussitôt 

Inopportunément

Inéluctablement

Je me le dit : si je m’en vais c’est sans retour

 

 

***




Matthieu Lorin

 

1

 

Au commencement, il y a les eaux qui glissent le long de ma peau et la retroussent, comme on remonte les jupes d’une fille avant de s’enfuir en courant. Puis les poumons qui se déchirent.

 

Un cri se fait entendre ; on attend le mien.

 Moi je n’ai rien dit : je ne voulais pas avouer, pas tout de suite. Attendre encore un peu avant d’exister, cela n’a jamais fait de mal à personne.

 

2

 

On se penche au-dessus de moi mais je ne les reconnais pas : je n’ai jusque-là fréquenté que les dieux et eux ont des cicatrices d’acné et des haleines de tisseurs de mensonge.

 

C’est ainsi que je fais mon entrée dans le monde, à ce qu’on m’a raconté.

 

3

 

Mon frère m’attend sur le seuil. Le miroir qui nous a moulés révèle quelques éclats : ses cheveux ont la force des sous-bois, son corps se déplace dans des diagonales que je ne connais pas.

 

Tandis que mes yeux, opaques comme un verre de lait, remarquent à peine ma peau plissée, chemise mal repassée sur un mannequin creux.

 

Un monde nous sépare et je ne sais pas encore que tout peut se briser, le temps comme les corps.

 

4

 

Nous voyageons au-delà de la colline, habitons désormais « le plateau ». D’un côté les hésitations du futur, une peau de verre et des timidités sans charme ; de l’autre, la chaleur du berceau et les mains qui soignent.


Il y a dans ces premiers mois ces muscles trop faibles qui ne mènent nulle part : monde réduit à un plafond que j’observe comme un augure ouvrirait ses propres entrailles pour y découvrir

son futur.

Même s’il n’est pas encore question d’avenir dans ce corps aux allures de riz soufflé.

 

5

 

Alors c’est ainsi que l’on vit : un mal de dents à arracher les vipères du trou dans lequel elles se terrent, des jambes qui ne nous obéissent pas, un corps protégé par une maison au crépi jauni.

J’espérais pourtant des pas qui gravissent des montagnes et une bouche capable d’insulter les dieux sans effrayer les oiseaux.

Mais mes mains, mon estomac, ma rancune : tout est trop étroit. Est-ce le monde qui s’adapte à moi ou son ridicule qui me saute à la gorge ?

 

6

 

La Terre se met à tourner dans le sens inverse, comme si les plis du temps se détachaient les uns après les autres et qu'au bout du compte, il ne restait plus que ma main sur une page blanche. 

 

La gauche, comme celle de mon frère.

 

Matthieu Lorin

(à noter que ces poèmes font partie du recueil L’éboulement du temps qui sera publié en 2024 aux éditions « Aux cailloux des chemins »



***


Pascal Nordmann

Fil info 

Poèmes d'actualité

nous mettons du sens là où il n’y en a aucun

Houston, Texas. D'importants documents à verser au dossier de la conquête lunaire viennent de faire leur apparition. L'astre n'aurait pas été complètement désert. Il s'y serait trouvé une casserole. Une Grande Casserole. L'objet, doué de parole, se serait exprimé. Seulement, il se serait contenté de donner la recette d'une sauce tomate italienne aux olives et au basilic. C'est ce dernier point qui aurait décidé les autorités à tenir secrète son existence.

Science et vie 27.03.2021

Pueblo, Nouveau-Mexique. Chaque soir, à la nuit tombante, cet ancien président des Etats- Unis danse avec un squelette indien sur la frontière mexicaine. Les observateurs affirment avoir reconnu une mèche blonde caractéristique mais ils ont oublié le nom de l'homme. Un seul point fait l'unanimité: si l'Indien est d'un autre siècle, l'homme à la mèche est dans un état de décomposition bien plus avancé. Et pour cause! On lui a volé son élection.

Phoenix Tribune 12.06.2021

Tanger. Dans une aquarelle du carnet que le peintre Delacroix ramena du Maroc, l'on distingue une bougie allumée sur un toit de Meknès. La même lueur brille sous la plume du poète apocryphe Jean Thée de Troyes, dans l'œuvre de Jorge-Luis Borges. C'est encore cette flamme qui s'alluma dans mon cœur le jour où s'endormit au creux de ma paume un escargot que j'avais recueilli. Lorsque la terre brûlera sera-ce toujours la même flamme ?

Tribune des arts 21.08.2021

Paris. Ce couturier taille des vêtements dans la pluie qui tombe. Quelques gouttes, un peu de brume et voici le col. Le fond d'un nuage, trois flocons de neige pour les manches: le tour est joué. A travers le monde, on s'arrache ses manteaux de pluie. Mais pourquoi cet homme de grand talent et de si bon goût, pourquoi cet homme si doué est-il incapable de donner un toit à ceux qui, ayant perdu le leur, vivent sur le trottoir devant son atelier?

Les échos de la mode 28.08.2021

Rome. Dix-huit chiens discutent derrière une église. L'existence est courte, si courte! A peine commencée, déjà terminée. Il faudrait sauver ce que l'on peut. La mémoire, les amours, les bateaux, la lumière, les moineaux. Un monde sans moineaux? Impossible! On s'échauffe. On monte des plans. On organise le sauvetage des moineaux. Tous les moineaux? Le plus grand nombre possible. Mais la lune se couche, on se secoue, il est l'heure. On rentre chez soi.

Il gazzettino 18.09.2021

Kalai-Kumb, Tadjikistan. Au-dessus du Pamir, le toit du monde, l'air est léger, si léger, un rien suffit à le dissoudre, il fuit, il court, il se disperse, l'air, il n'est plus, c'est un oiseau, un doux insecte qui, à force de se dissoudre, finit par disparaître. Ainsi sommes-nous, nous montons, nous grandissons, le désir de grandir nous tient tout entier puis, nous désirons la légèreté, léger, léger, jusqu'à se dissoudre, jusqu'à n'être plus rien.

Tadjik Press 09.10.2021

En plein ciel. C'est un nuage. Il survole une ville où chacun s'affaire, peaufine ses cercles, ses cubes, cultive son opinion. Idées, pensées, structures, on crépite, on ronronne, on masse, on mouline. Lui, le nuage, se retourne. Dos en bas, ventre en haut. Un de ses doigts s'amuse à flatter un oiseau qui voyage. Mais ses oreilles bourdonnent. La ville! Il bâille, s'étire. 'Qu'il est bon, qu'il est doux, qu'il est agréable, qu'il est juste de ne pas avoir d'opinion sur tout.'

Ciel et espace 06.11.2021

Chamonix. Cette année encore, le mont Blanc s'est déplacé. Trente centimètres vers le sud. Notre reporter a voulu en savoir plus. - Vous bougez, Monsieur? - Je pars, Monsieur. - Nos vallées ne vous plaisent plus? - Il y a un homme, Monsieur. Régulièrement, il plante son drapeau et hurle vive la patrie! Je n'en peux plus. Je suis un admirateur des Carnets d'orient du peintre Delacroix. J'irai m'établir dans l'Atlas marocain. On y fait, dit-on, un thé de menthe revigorant.

Le Dauphiné libéré 08.01.2022

Saint-Ouen. Un bougeoir d'argent s'entretient avec un collègue. 'Le métier est ingrat! Porter la même bougie des années durant dans le silence, sans jamais se plaindre, la crampe guette, les doigts sont gourds, on a soif, les tempes bourdonnent, il faut attendre que quelqu'un allume et lorsque cela arrive c'est la bougie que vous portez que l'on remarque, pas vous. Je crois que je vais lancer quelques fusées, quelques obus sur une ville, n'importe où. Parions qu'alors on me remarquera enfin.'

Journal des chiffonniers 23.07.2022

Wilmington. Une fraise s'adresse au président des États-Unis. - Je vous trouve le teint bien pâle. - C'est qu'il est épuisant de devoir faire tourner le monde. Rien ne va jamais comme vous le voulez. L'eau des mers monte, la pluie manque, les virus sont partout et je ne vous parle pas de politique. - Allons, allons, il vous faut des vitamines et quelques litres d'un bon pesticide pour vous protéger, c'est tout! Pour le pesticide, j'aurais une adresse, je vais vous la donner. Ils sont très bien, vous verrez.

East coast observer 20.08.2022

 

Pascal Nordmann


***


Bruno Giffard


Une larme creuse mes traits

use la voie lactée

jusqu’au fin fond des gouffres d’astres

elle fait désespérer

d’épaules sur terre jamais


 

La clef du ventre hurle

lapidaires besoins abrupts

nerfs sous le manteau


ce barrage cellulaire rompu

marque nos scrupules

d’animal veillant sa place

au secret exclusif du tourment

nappe sur la bouche du feu


 

*


 Casiers où cahute l’huile des heures

marche sur têtes d’aiguilles contre l’heure du train

 notre corps se prend dans les plis du discours

mémoire trafiquée en pied de grue fanges d’incisives

la venue au monde épluche un diamant

sueur batracienne qui retombe tuiles linguales


 *


La saignée du silence

procure une épaisse ligne noire

 également cette ombre bouillante

dont plane le pli au ciel

 front garrotté assénant

périlleux motus crépusculaires

Membres lacés dans leur socle

veines encore pleines du rêve fixe

d’installer l’azur

alors que les pensées fusent et s’enlisent

couronne de trafic

une jeunesse passe

entourée de rires forte de ses roues

frôle et rase

mon rôle déjà muet

ébranle la peau tirant d’effort

figé à l’ombre des arbres

regards battus par la mémoire

traits barricadés en poids d’offrande

place longeant dès lors

le solstice du maquillage

sous des plumes glissantes

d’aléatoires numéros de saison coffrent

d’une banquise la part de rides


 *


Cette fenêtre


 par laquelle tes yeux participent

à la sortie du second corps

tendu d’émancipation

liant crachés ses moindres pactes

ma conscience au milieu d’autres

ressasse en tas l’océan

rompue devant ton sourire

s’arrête de jouer faute de peau

sur vide


*


Survol des formes


montée des membres

propos d’empreintes

thaumaturgiques

la poussière soudain rideau

s’évapore quand

chaque note d’échine sangle sa prestance

s’allie au mercure

soute à cellules épaules fixes

une main dans nos cheveux

repêche mémoire


 Bruno Giffard


 

***


Je cherche une femme critique

Une femme qui ne me punisse

en aucun cas

de son regard

-

 

Je cherche une femme

œnologue

qui serrerait contre son cœur

l’alambic de mes indulgences

 

Une femme dont la seule caresse

des yeux

suffirait à cautériser

mes blessures de femmes


*

 

 Je cherche une femme comète

 pour être emporté dans le sillage

de ses potins

 Une sorte de femme

 qui m’enseignerait

 le crime de l’abstinence

 la faiblesse du poignard

 l’audace d’être le but

 de tous nos voyages


*

 

 Je cherche une femme

 qui comprendrait l’éloge

 de mes silences les plus taciturnes

 la course ininterrompue

 de mes cauchemars

 

   Une femme statuaire

   au goût de sel à la courbe

   des hanches

   et qui ne rirait pas

   de mes larmes d’enfant

 

*

 Je cherche une femme foudroyante

 un peu à la manière des orages marins

 et comme qui dirait sage

 comme les saisons mortes

                                

 D’une patience jalousée

 par les vestales

 

  Une femme aussi surprenante

  que le retour du printemps

 

 Jean Luffin

 

***

 

Les veilleurs

 

Les veilleurs ont un œil sur la mort.

Au seuil de ma conscience, nous sommes huit ∞ comme l'infini

qui s'allonge en dépit du bon sens

Fais le point sur mon cadre

tu y verras un bleu de pourpre dans ton œil

Il saignera vers le ciel qui, chaque jour,

pleut son alphabet pour oser nommer

ce qui t'émeut

*

La casse

 

Casse-toi, le neuf

la golden bouille

l'éhonté maître des vierges

Ici on te recycle la mémoire jusqu'à l'enfance utérine

on te pend aux cordes de tes errances

On fait sonner la rouille et les carcasses dansent jusqu'à l'ivresse

J'y fais mon trou quitte à me couper du monde aux dents de la scie-sabre

Avec une pelle je me retourne et me recouvre

*

Pour un premier son pur

 

On ne regarde pas assez les paysages qui sont des visages aux terres arrachées

Il faut les arpenter sans crier, son propre territoire sur le dos, dûment cousu au rêve du monde

Viens, je te prête ma joie, caresse-moi les dents, lifte-moi l'âme qu'on s'écoute enfin au-delà de la rumeur des villes où s’orchestrent les glyphes du pouvoir

Je m'élève des lèvres pour un premier son pur


Tristan Félix



Karen cayat


les madrépores seront

nos souvenirs sous les eaux

- sédiments contre les vents

de l'oubli - archives

de douces cavales

///

 

La mer s’est plissée

Sous nos regards, elle étoffe

Les sentiments qui émaillent les revers

Adossés à nos rivages

(Poème extrait de la série de vidéopoèmes « Capsules » version multimedia disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=dVJPssuPqgo )

 

///

 

il reste l'écume

dans la gorge ouverte

des lendemains comme les

éclats d'aurores le long

de la lande qui s'oublie

 

Karen Cayrat