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Zoom 3 - Harold Pinter

Zoom sur Harold Pinter


(les poèmes et leurs traductions devraient être placés côte à côte)

Sa première pièce, Kullus, a été écrite quand Pinter avait 19 ans - le volume dans son ensemble que nous avons traduit à partir du livre Harold Pinter Poems and Prose 1949 - 1977, paru en 1980 chez Eyre Methuen Ltd. London, est révélateur à la fois de son développement en tant qu’écrivain et de la précision stylistique qu’il atteint constamment même en dehors du contexte plus familier de ses pièces.

 

33 poèmes et huit pièces de prose en tout, avec leurs traductions par G&J, sont lisibles actuellement dans le dépôt de Lpb. Certains textes sont intimement liés aux pièces. Avec d’autres, comme The Examination ou Kullus, la connexion est séduisante. Mais aussi, par exemple, un poème écrit dans une ville des Midlands où Pinter était un acteur en représentation hebdomadaire, ou bien encore un affectueux, émouvant souvenir de l’acteur-directeur Anew McMaster.


La plupart des poèmes et des œuvres en prose furent publiés de façon fragmentaire dans de petites revues ou éditions limitées. Comme l’écrivit Irving Wardle dans le Times, « notre meilleur dramaturge aujourd’hui est, tout simplement, l’un des écrivains les plus accomplis en langue anglaise ».

 

G&J

 

 


Une marche en attente



Une marche à l'écoute.

Une marche en attente.


Attente sous l'écoute. 

Marche à la vitre, en hiver.


Pause à la vitre de l'attente.

Marche à la saison des voix.


Décompte des fleurs d'hiver.

Marche à la saison des voix.


Attente à la vitre sans voix.

 

 


Message


Jill. Fred a appelé. Il ne peut pas venir ce soir.

Il a dit qu’il rappellerait dès que possible.

J’ai dit (en ton nom) OK, pas de souci.

Il m'a demandé de te dire qu’il allait bien,

Seulement la merde, a-t-il dit, tu sais, ça colle,

La merde que tu dois combattre.

Parfois, tu n’es qu’une chiotte ambulante.


Moi-même j'ai bien connu la schlingue,

Je le lui ai dit, et j’ai conseillé du calme.

Ne te laisse pas abattre par les enculeurs,

Soulève le couvercle de la bouilloire deux minutes,

Va en ville, brûle quelqu’un à mort,

Trouve une autre tarte, donne-lui du marteau,

Vis tant que tu es jeune, jusqu’à ce que ça pâlisse,

Frappe aux couilles le premier aveugle venu.


De toute façon, il rappellera.


Je serai de retour pour le thé.


Ta mère aimante.

 

 

 

 

 


La table


Je dîne plus longuement

Tous ces temps


J’entends mes pieds

Tomber sur le gras


Sur le fromage et les œufs

Sur les os du week-end


Le son de la lumière

a quitté mon nez.


Tatoué de partout

Je ne pouvais pas y voir


Je murmure à

Mon oreille sourde


Mon nom effacé

Passé quelque temps par ici


Ou bluff total

Ayant pris soin de lui.


À cela enchaîné

Par cela en amour


Je bouge à quatre pattes

Sans un mot


Et rempli d’hommages

Rafle les miettes


Essoufflé,

Sous cette énorme table.






Le drame d'avril


Mars est devenu un musée,

Et les rideaux d’avril remuent.

Je voyage dans la galerie vide

À la dernière place.

Les acteurs plantent des tentes

Dans le décor du printemps,

Commencent leur jeu

Dans un bec de lumière.


Leurs cris dans la poudreuse obscurité 

S'assemblent en deuil au-dessus

D'ambassadeurs des ailes.

Objets et accessoires sous la pluie

Sont les cendres de la maison

Avec des pierres tombales non numérotées

Dans le vert.


Je me déplace dans l’intervalle,

Assez de ce répertoire.




Harold Pinter 

traductions G&J

 

Texte originaux en anglais dans le dépôt de Lpb

Pour les poèmes : 

https://lapageblanche.com/le-depot/poemes-autour/traductions-1/harold-pinter-poemes

Pour les proses : 

https://lapageblanche.com/le-depot/poemes-autour/traductions-1/harold-pinter-proses