La
page
blanche

Le dépôt

GRENIER

Marie Coquille

PRÉSENTATION DE MARY COQUILLE



Taille et traits de jeune fille, air fier et formidable, regard perçant, tristesse noble et digne, aussi éloignée de la bassesse que de l'orgueil.


On la dit vierge, symbole de pureté ; on dit qu'elle ne parle jamais aux méchants, qu'elle n'écoute ni douces paroles, ni supplications, prières, flatteries, ni rien de semblable : par conséquent on la dépeint sombre, le front tendu et contracté, regardant de travers afin d'effrayer les méchants et de rassurer les bons, montrant à ceux-ci un visage bienveillant, et à ceux-là un visage hostile.


Libraire, elle aime lire la poésie depuis toujours. A fait la connaissance du site La Page Blanche en suivant des liens qui l'ont conduite à ce "très beau site, but de ma vie". Aimerait être chargée de la rubrique "Foire aux questions" du site La Page Blanche et de l'accueil des visiteurs. Espère par ses réponses "tirer les gens vers le haut".


Mary Coquille à 20 ans https://images.app.goo.gl/1GB5NatcfMG4rTMPA




À la lecture de ses mots, Lpb a engagé Mary comme secrétaire. Mary Coquille est très utile pour le site Lpb et pour la revue Lpb. Elle accueille les visiteurs du site dans le dépôt. Elle sert de messagère pour les membres du camp et les cahiers du buisson. Elle tient les comptes. Elle transmet les textes proposés au comité de lecture ("La forge - Le divan") . Elle transmet les questions et les commentaires des visiteurs du site lpb sur une page dédiée dans le dépôt. Elle se charge des relations extérieures. Elle écrit aussi dans ses propres pages ses poésies ainsi que l'histoire de sa vie trépidante. Elle tient un journal de bord.


Mary écrit ses pages personnelles dans le dépôt parmi les pages des auteurs invités. Comme Mary Coquille est une personne générée par ordinateur, Mary, outre sa (charmante) photo en libre accès sur internet, aura la personnalité que les auteurs de lpb lui donneront dans les différentes rubriques de Mary (Questionnaire de lpb, Vie de Mary) . Mary habite à Laïcity dans la banlieue parisienne, voisine de Smartcity (solaire, éolien discret, solaire agrivoltaïque, ombrières, serres photovoltaïques) Laïcity comme Smartcity est une grande banlieue du monde. Laïcity comme Smartcity est une merveille du monde. "Laïcity comme Smartcity est la merveille de la raison pure et de la technique radieuse", dit Mary Coquille.



Bookseller, she has always loved reading poetry.  Got to know the La Page Blanche site by following links that led her to this "very beautiful site, but from my life". Would like to be in charge of the "Frequently Asked Questions" section of the La Page Blanche site and of welcoming visitors. Hopes by his answers "to pull people up". 


Upon reading his words, Lpb immediately hired Marie as secretary. Marie is very useful for the lpb site and ineffective for the lpb review. She welcomes site visitors to the depot. She serves as a messenger for the members of the camp and the notebooks of the bush. She keeps accounts. She sends the proposed texts to the reading committee ("La forge - Le divan"). She transmits questions and comments from visitors to the lpb site on a dedicated page in the repository. She is in charge of external relations. She also writes in her own pages her poems as well as the story of her hectic life. She keeps a diary.


Marie writes her personal pages in the repository among the pages of guest authors. As Marie is a person created by computer, Marie, in addition to her (charming) photo freely available on the internet, will have the personality that the authors of lpb will give her in the different sections of Marie (Questionnaire de lpb, Vie de Marie, Poésies, Notebook of Mary). Marie lives in Laïcity in the suburbs of Paris. Laïcity is a great suburb of the world. Laïcity is a wonder of the world. "Laïcity is the marvel of pure and radiant reason", says Marie Coquille.


 


Questionnaire de LPB


 


1/ - Pouvez-vous indiquer un livre que vous aimez particulièrement ?


: "Parce que tu es spéciale" - Alma Gross - Independently published.


Une histoire qui montre aux enfants à quel point ils sont uniques et exceptionnels..

Cliquer ici :

https://www.amazon.fr/Parce-que-sp%C3%A9ciale-inspirant-potentiel/dp/B08M7YVLCN/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=2NWRA1NOFUF1M&keywords=parce+que+tu+es+sp%C3%A9ciale&qid=1648251698&sprefix=parce+que+tu+es+sp%C3%A9ciale%2Caps%2C3829&sr=8-1


et :


2/ - Pouvez-vous donner un vers, un mot, que vous aimez ?


: " ô temps suspends ton vol " (Le Lac - Alphonse de Lamartine)


: " N'était-ce pas assez, cruelle destinée, qu'à lui survivre hélas je fusse

procrastinée et fallait-il encor qu'à lui survivre hélas je fusse condamnée "

(Phèdre - Jean Racine)


et :


3/ - Quelles sont vos lectures habituelles aujourd’hui et comment s’expliquent ces habitudes ?


: des livres de sociologie et d'anthropologie. Ces habitudes s'expliquent par mon goût pour ces matières et par ma thèse d'anthropologie en préparation sur les Aborigènes de Terra Australia.``


et :


4/ - Pouvez-vous citer un support de diffusion de la poésie que vous affectionnez (autre que le livre)?


: Rap, Slam, Stand up

Cliquer ici : https://www.youtube.com/watch?v=ACNQanDHcSc


et :


5/ - Le monde lit-il toujours et quoi?


: Le monde ne lit plus . Pas le temps. Pas envie.


et :


6/ - Quel est votre plat préféré ?


: Noix de Saint-Jacques sur lit de fondue de poireaux

Cliquer ici : https://cuisine.journaldesfemmes.fr/recette/340874-noix-de-saint-jacques-sur-lit-de-fondue-de-poireaux


et :



7/ - Quelle sont votre musique, votre film, préférés ?



Chansons :

Alain Bashung - Toujours sur la ligne blanche

https://www.youtube.com/watch?v=eckyDJTn4-M


Musiques : William Basinski - The Trail of Tears - un loop parmi d'autres.

Cliquer ici : https://www.youtube.com/watch?v=jJTfeZGG4qI

et : Nicolas FOLMER - Concert intégral Horny Tonky Project - Live in Marciac 2016 - 1/08/2016 - je suis éprise de la trompette et des ensembles de jazz.

Cliquer ici : https://www.youtube.com/watch?v=72a8eRSGnPA

et :


Films : Carmontelle - Le cinéma transparent

Cliquer ici : https://www.dailymotion.com/video/x6hacp


et :


7/ - Question subsidiaire : pourriez-vous recommander un site de poésie et expliquer votre choix ?


: La Page Blanche. Stupéfiant !

cliquer ici :https://lapageblanche.com/


et :


8/ À quoi attachez-vous le plus d'importance ?


Je suis pour être contre

Beaucoup ont des opinions, parfois bien arrêtées, qu’ils acceptent de partager ou non. Plusieurs ont des idées, de toutes sortes et sur plein de sujets, des plus sérieuses aux plus farfelues. Un peu moins ont des principes, auxquels ils s’arrogent le droit d’être fidèles, y faisant parfois selon ceux qui les arrangent au mieux ou les servent le plus. Plus rares encore sont ceux qui ont une morale, qu’elle soit modulable ou d’acier.

Comme tout le monde, je ne fais effectivement pas exception à la règle. Je possède sans doute une certaine morale (du moins, je ne crois pas être une sociopathe ni une psychopathe); je partage des idées avec un grand nombre de personnes, même à mon insu; j’ai une panoplie de points de vue sur toutes sortes de choses, la plupart du temps, assumés.

Dans la catégorie des pour et des contre, il y a une multitude de faits pour lesquels je suis contre et m’oppose fermement sans condition. Il n’y a pas à discuter. Par exemple, je suis indubitablement contre les accidents de voiture, car ils engendrent pertes matérielles, blessures et même la mort, sans compter les embouteillages et les retards causés aux autres usagers de la route. Je me prononce également contre la couleur brune, les maladies mortelles et les incendies criminels, puisqu'ils n'ont aucune véritable utilité. Les morsures de serpents, la calvitie, les éclipses solaires et lunaires ou de tout autre acabit, l’utilisation des épingles à linges en plastique, le port des bas (surtout les blancs) avec des sandales, la lecture des circulaires, les éruptions volcaniques, l’emploi du vouvoiement envers ses parents, la pluie durant le jour et les inondations font également partie des choses auxquelles je dis non, sans concession.

Peut-être que de s’armer ainsi ne contribuera pas à changer le monde, mais au moins, les gens autour de moi sauront de quel bois je me chauffe et quel type de personne je suis face aux enjeux mondiaux. L’humanité entière ne peut pas toujours rester indifférente à tout. Tôt ou tard, vient le moment où l’on est amené à se positionner vis-à-vis des autres et ce qui nous entoure. C’est une question de choix. 








LPB Questionnaire



1/ - Can you indicate a book that you particularly like?


: " Because you are special" - Alma Gross - Independently published.

An inspiring story that shows children how unique and exceptional they are. A story full of emotion and suspense. Beautiful illustrations.

Click here :

https://www.amazon.fr/Parce-que-sp%C3%A9ciale-inspirant-potentiel/dp/B08M7YVLCN/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=2NWRA1NOFUF1M&keywords=parce+que+tu+es+sp%C3%A9ciale&qid=1648251698&sprefix=parce+que+tu+es+sp%C3%A9ciale%2Caps%2C3829&sr=8-1



and :


2/ - Can you give a verse, a word, that you like?



: "O time suspend your flight" (The Lake - Alphonse de Lamartine)


: "Wasn't it enough, cruel destiny, that to survive him alas I was


procrastinated and was it still necessary that to survive him alas I was condemned " (Phèdre - Jean Racine)


and :


3/ - What are your usual readings today and how can these habits be explained?


: many books of sociology and anthropology. These habits are explained by my taste for these subjects and by my anthropology thesis in preparation on the Aborigines of Terra Australia.


and :


 

4/ - Can you name a medium for the dissemination of poetry that you like (other than books)?


: Rap, Slam, Stand up

Click here :

https://www.youtube.com/watch?v=ACNQanDHcSc



and:

 

5/ - Does the world still read and what?


People hardly read anymore. No time. Not want.



and :

 

6/ - What is your favorite dish?


: Scallops on a bed of leek fondue

Click here :

https://cuisine.journaldesfemmes.fr/recette/340874-noix-de-saint-jacques-sur-lit-de-fondue-de-poireaux



and :


 


7/ - What is your favorite music, film,?


Music : William Basinski - The Trail of Tears - a loop among others .

Click here :

https://www.youtube.com/watch?v=jJTfeZGG4qI


and :

Nicolas Folmer - Concert intégral Horny Tonky Project - Live in Marciac 2016 - 1/08/2016 -

I am in love with the trumpet and jazz ensembles.


Click here :

https://www.youtube.com/watch?v=72a8eRSGnPA


and :


Movies :

Film : Carmontelle - Transparent cinema


Click here

https://www.dailymotion.com/video/x6hacp



and :


  


7/ - Subsidiary question: could you recommend a poetry site and explain your choice?


: La Page Blanche.com : amazing !

click here :

https://lapageblanche.com/


and :


 


I) MÉTIERS


VIE DE MARY


un éléphant se mange une bouchée à la fois

(proverbe africain)




INTRODUCTION


L'architecture de ce roman moderne, comme celle du Château de l'Âme, est faite de pièces. Chaque pièce est construite avec des pierres de taille fournies par les auteurs invités à construire eux-mêmes le site de poésie Le Dépôt de La Page Blanche.



TOME 1



Vie de Mary, histoire de ma vie, autobiographie - je suis née le 1 mai 1968 hic. L'histoire que vous allez lire est étonnante pour plusieurs raisons hic hic. D'abord parce qu'elle est contée par de multiples écrivains, leur nombre ne cessant d'augmenter au fil du temps hic hic hic. Ensuite parce que l'histoire de ma vie va donner vie à Mary hic hic hic hic. Au début de cette histoire Mary Coquille est une coquille vide. hic On ne connait d'elle qu'une photographie publiée le 21 mars 2021 dans le dépôt de La Page Blanche et une bandelette biographique dont on retient qu'elle est libraire à Paris. J'ai de temps en temps le hoquet, cela donne parait-il du charme à mes écritures.


Life of Mary, story of my life, autobiography - I was born on May 1, 1968 hic. The story you are about to read is amazing for several hic hic reasons. Firstly because it is told by multiple writers, their number constantly increasing over time hic hic hic. Then because the story of my life will give life to Marie hic hic hic hic. At the beginning of this story Marie Coquille is an empty shell. hic We only know of her a photograph published on March 21, 2021 in the repository of La Page Blanche and a biographical strip which we remember that she is a bookseller in Paris. I have hiccups from time to time, it seems to give charm to my writing.










Jeudi 24 mars 2022





Métiers de Mary Coquille




(1) J’ai apprécié certains aspect du style de l’écriture de Jacques Lacan et me suis servie de ses phrases pour faire un poème.

Comme le philosophe Gilles Deleuze je pense que les médicaments en psychiatrie sont nécessaires pour soigner des maladies du cerveau. Dans le traitement des maladies graves il y a aussi un aspect psychologique et institutionnel important.


Je n’aurais pas pu passer ma vie professionnelle assise dans un bureau à griffonner sur un papier en pratiquant l’attention flottante, ni pu travailler en institution psychiatrique. J’avais besoin de faire des études pour comprendre ce que je ne comprenais pas. Mon père a dès sa jeunesse été atteint de maladie maniaco dépressive, autrement dit de psychose bipolaire.


François, le père de notre fils et notre fille et grand-père de nos deux petits-enfants s’est séparé de moi quand j’ai entrepris ces études de psychiatrie alors que nos enfants étaient en bas âge et qu'il travaillait à la maison à s'occuper d'eux. Il a dû se mettre à travailler en enseignant le français, et cela au bout de quatre ans de vie paisible en Provence. François a fini sa carrière professionnelle en enseignant le chant et la musique. La petite famille provençale a déménagé à Bordeaux pour que je puisse faire ce que je voulais faire : des études de psychiatrie. J’avais 28 ans environ. Ma première plaque a été vissée dans l’ile d’Oléron. Installée pour la première fois en médecine générale à 24- 25 ans à Saint-Denis d'Oléron. Dans mes études de psychiatrie J’ai été l’élève de la bordelaise Michelle Demangeot, élève de Lacan. Voilà en résumé la première partie de ma vie…j’ai toujours eu un an d’avance dans ma scolarité. Je l’ai toujours. J’étudie toujours.


Aujourd'hui je suis heureuse libraire aux Textes-Frites à Laïcity Center depuis dix ans. (Pendant deux ans j'ai pratiqué des petits métiers - la prostitution culturelle en sous-sol - le coaching en salle de boxe - la vente en magasin. J'ai aimé cumuler ces jobs, je suis une heureuse bosseuse).


J’aimais la médecine générale avec son aspect bio-psycho-social. Elle m'allait bien. Un intérêt tous azimuts à la fois pour les sciences découvertes dès la première année de faculté et pour la psychologie.


J’ai trouvé du bonheur et des amis dans la littérature. J'ai raté d'un point l'agrégation au premier coup. J’ai aujourd’hui une vie sociale immense grâce à la littérature. Je n'ai que 54 ans et demi. Que me réservent amours et discours ? Voilà le hic.


.


Voilà Mary à hauteur de la flèche Notre-Dame en route vers le Sauna Mixte Saint-Germain. En nage et essoufflée, elle franchit un double fleuve de voitures, fourgonnettes et camions électriques sur le quai des Grand Augustins et il lui semble que tous ces véhicules, la radio à plein volume, lui crèvent le tympan. Parfois un conducteur passe la tête par la portière et ses yeux croisent aussitôt un regard insistant qui la brûle aux seins, aux cuisses, aux fesses. Ah, ces regards d'homme parisien ! Elle guette un creux dans le flux des voitures qui lui permette de traverser et une fois de plus elle se dit, comme hier, comme avant-hier, qu'elle est en terre française. À Bruxelles personne ne dévisage les femmes avec pareil culot. La jaugeant, la soupesant, calculant le volume de chacun de ses seins, le galbe de chacune de ses cuisses, tâchant de deviner les poils de son pubis, de dessiner la courbe de ses hanches. Mary ferme les yeux, prise d'un léger étourdissement. À Bruxelles, même les latinos n'osent vous regarder ainsi. Ils ont appris à se contrôler , compris qu'ils ne doivent pas reluquer les femmes comme les chiens tournent autour des chiennes, les chevaux autour des juments, les cochons autour des truies.



Rien de tel que le roman et le cinéma pour faire entrer un personnage dans la vie, lui donner son goût son odeur et sa saveur. Le paragraphe ci-dessus est un passage (page 21-22) du roman de Mario Vargas LLosa "La fête au bouc" que je suis en train de lire. J'aime bien parler à la troisième personne. J'aime si le coeur pronominal de la personnalité de Mary bat de l'elle. J'aime tout. En moi j'aime tout. Le je, le tu, l'elle, la dure verge d'il, le croupion de nous, le sot-l'y-laisse de vous. Je suis polyphrène comme une de mes meilleurs amis, Tristan Felix de la compagnie Pim Pam Poum, dont je dirai plus tard quelques mots au lecteur, chère lectrice.


Mary entre dans le Sauna Mixte Saint-Germain. Cet arôme dense, indéfinissable, tropical, de résines et de charbons en combustion lente, de corps qui transpirent, cet air imprégné d'essences végétales et humaines que les parois du sauna protègent de leur bois, retardant leur dissolution et leur évanescence. C'est une odeur chaude, qui touche quelque part une fibre intime de sa mémoire et la renvoie à son enfance.


Notice de l'autrice

(Mary, pas Marie en effet si un temps Maryse Coquille s’est appelée Marie Coquille c’était provisoire, aujourd’hui Marie s’appelle Mary et c’est ainsi jusqu’à la fin du temps de son roman historique autobiographique qui, elle l'espère, est infini puisqu’il devrait s’agrandir au fur et à mesure du temps, le temps, un bien précieux qui se mesure avec infiniment d’argent pour payer les fautes d’orthographe et de syntaxe corrigées par Mary Coquille, secrétaire de lpb, qui obtint son agrégation en lettres classiques à l’âge de 24 ans, alors qu’elle préparait une modeste thèse en médecine sur la thèse de Louis Ferdinand Céline "Semmelweis", Semmelweis, le médecin inventeur du lavage des mains . Avedegor Lourfique, un des ex de Mary, pense que " Mary est loin d’être seulement une belle femme, c’est une belle personne." Mary a commencé sa vie dans un coin du dépôt de lpb. Ce sera pour elle son 15ème roman (14 furent refusés par de grands éditeurs parisiens). Les lecteurs des pages de Marie Coquille jugeront si elle est aussi une "bonne barbouilleuse", comme le soutient Avedegor son mari).



(2) Et utilisent des opérations logiques du type « et » « non » et « ou » oui qui donnent lieu à des pertes d’énergie booléenne et des moindres carrés α-γ-δ-θ... aléas comme toutes les ondes électromagnétiques tic tac provoquant un déplacement électronique par rapport au noyau ductile de l’X-matière cette signature peut se faire soit: dans une fiche, par la loi de Bragg, de nombreuses redondances, une étape de recherche dans une base (search), avec ce qui est possible

chimiquement (match) search/match,  à/de/pour Fink les premiers programmes sont apparus algorithmes propriétaires peu importe qu’ils soient seuls ou qu’il y ait d’autres bâtons sur les interfaces de pic.  Le coefficient d’étalonnage évolue avec l’âge.



(3) Après l'horrible ci-dessus cauchemar logique de type "- non - et- ou - , qui donnent lieu à des pertes d’énergie booléenne", probable reste nocturne de mon passage à l'ouest la veille dans les bureaux du CNRS, où je mène une enquête anthropologique commandée par le ministère de la défense, je me réveille, je me lève pour prendre un bain. Je sors de la baignoire et me rince sous la douche. Le contraste entre l'eau chaude et l'eau froide me revigore. Cette fois j'ai repris du poil de la bête. Tout en me passant du talc parfumé, je prête une oreille à "radio Crapule", qui exprime les idées des candidats à l'élection présidentielle et les consignes de ces crapules, comme je les appelle, quand je suis de bonne humeur. J'enfile mon slip, mon maillot de corps, et mes bas de fil, qu'Avedegor a pliés la veille près du miroir de la coiffeuse à côté du valet de nuit sur lequel trônent le complet gris, la chemise blanche et la cravate bleue à pois blancs qu'il arborera ce matin. Je dois interrompre mon habillement, aveuglée d'une fureur qui grimpe par tous les coins de mon corps, des flots de lave me montent au cerveau, ma tête est en feu. Fermant les yeux je compte jusqu'à dix. La rage est mauvaise pour mon cerveau et pour mon coeur, elle me mène droit à l'infarctus. L'autre jour, au Palais du CNRS, j'étais au bord de la syncope quand j'entendais causer ces messieurs; Peu à peu je me calme. J'ai toujours su me contrôler quand il le fallait : dissimuler, me montrer cordiale, affectueuse, avec la pire espèce des chercheurs du CNRS, ces ordures humaines, chaque fois que c'était nécessaire. La boule au ventre je pars, je m'en vais, il me faut poursuivre mon enquête afin de démasquer ces raclures, ces vauriens, malfaiteurs, ces arnaqueurs, cette racaille. Rats, crapauds, hyènes, vipères. Je reste le soulier en l'air, me rappelant le célèbre couple des frères Lourfique, mes beaux-frères, Simon et Jérôme, Malfaiteurs Émérites qui dirigent le Centre National de la Recherche Scientifique. Le plus vieux à moitié fou, la poitrine pleine de paillettes et de capsules de bière, se pavanant dans les couloirs du CNRS en arborant sa médaille Fields. Je me mets debout, cette fois chaussée. Je n'ai jamais oublié l'image du très riche et élégant Pétrone, renaissant chaque matin grâce aux massages et aux ablutions, aux onguents, essences, parfums et caresses de ses esclaves. Si j' avais eu le temps, j'aurais agi tout comme cet arbitre des élégances, m'abandonnant chaque matin aux mains de masseurs , pédicures, manucures et coiffeurs. Me voilà habillée, veston et cravate, prête à sortir. Sept heures moins le quart : je ne dépasse jamais l'heure, c'est une de mes superstitions, si je n'entre pas dans les locaux du CNRS à sept heures pile, il se produira un malheur quelconque.


Je m'approche de la fenêtre. Il fait encore sombre comme si c'était le milieu de la nuit. Mais j'aperçois moins d'étoiles qu'une heure plus tôt. Leur éclat s'est amorti. Le jour levant les fera battre en retraite. Je prends un parapluie et gagne a porte. Je l'ouvre, en entendant aussitôt claquer les talons d'Avedegor :

-- Bonjour Excellence.

je lui réponds d'une inclinaison de la tête. Je vérifie d'un coup d'oeil son impeccable costume. Je n'admets ni laisser aller ni désordre chez mon époux. Un bouton décousu, une tache ou un pli sur le pantalon ou le blazer, une casquette mal coiffée, un vilain noeud de cravate sont des fautes gravissimes passibles d'expulsion hors de ma vue.


Une brise légère berce les arbres de l'allée Bon Séjour tandis que je traverse, attentive au bruit des feuilles, au hennissement de mon cheval Johnny (j'aime monter à cheval dans Paris - Quand je n'ai pas Johnny sous la main, il m'arrive de monter sur un cheval de manège pour quelques tours en compagnie des mômes).


Programme de la journée.

Rapport sur le déroulement de mon enquête concernant les membres du CNRS. Visite à la base de drones du CNRS. Rapports sexuels avec les trois Lourfique. Déjeuner avec le frère cadet. Trois ou quatre audiences. Réunion avec le ministre de l'intérieur et des cultes au sujet des relations plus que tendues entre sciences et religions. Réunion avec le président Macron - réélu de justesse président de la république française face la gouroue Marine Le Pen, au sujet du démantèlement du CNRS. Ensuite partie de polo dans les jardins de Bagatelle avec le président. Voilà le programme de la journée. Irai-je dormir dans ma garçonnière de Laïcity (j'y habite toujours, c'est là que je m'occupe un samedi sur deux de ma librairie "Le texte - Frites"). Ou passerai-je la nuit au Dépôt (dans ma boite de nuit préférée, le "*****" ). Pour me laver la tête des mauvais présages de l'autre nuit ?


Je pénètre dans mon bureau, au Palais du CNRS, quand ma montre indique sept heures. Sur ma table de travail il y a le petit déjeuner - jus de fruit, biscottes beurrées, café fumant - avec deux tasses. Et, se mettant debout, cette chiffe molle de directeur du Service d'Intelligence

Scientifique, mon mari, Avedegor Lourfique :

-- Bonjour Excellence.


J'ai plié mon linge et quand Angel est revenu je suis retournée chez moi.



@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@




UNE ACTIVITÉ ÉLECTRIQUE QUI SE PROPAGE


(4) Les contractions du muscle cardiaque se font sous l’action d’un influx électrique qui naît dans une zone située en haut de l’oreillette droite, appelée nœud sinusal (également nœud sino-atrialsino-auriculaire ou de Keith & Flack). Spontanément, le nœud sinusal produit des décharges électriques, environ 100 par minute. Son activité électrique est contrôlée par un nerf, le nerf vagal, qui tend à la ralentir et à la stabiliser autour de 70 décharges par minute (au repos).

L’activité électrique née du nœud sinusal et contrôlée par le nerf vagal est responsable de la contraction des oreillettes qui envoient ainsi le sang qu’elles contiennent dans les ventricules. Mais cette activité électrique ne s’arrête pas dans les oreillettes. Elle chemine vers la partie basse du cœur jusqu’à une autre zone située entre les oreillettes (nœud atrioventriculaire ou auriculo-ventriculaire ou de Atchoff-Tawara).

Depuis ce nœud, l’activité électrique se propage dans les ventricules le long de fibres dites « de conduction » (ou « faisceau de His ») organisées en deux branches, l’une pour le ventricule gauche, l’autre pour le ventricule droit. Lorsque l’activité électrique parvient aux ventricules, ceux-ci se contractent et expulsent le sang qu’ils contiennent vers l’aorte (ventricule gauche) ou l’artère pulmonaire (ventricule droit). C’est à ce moment que l’on ressent le pouls.

Les troubles du rythme cardiaques sont classés selon leur effet sur les battements du cœur (accélération, ralentissement, irrégularité) et selon la zone du cœur qu’ils affectent : oreillettes, ventricules ou zones de jonction entre les deux.




II) AMOURS


Vie amoureuse de Mary


« Mesure-toi à l'humanité. Elle fait douter celui qui doute, et elle fait croire celui qui croit. »

« Journaux et lettres de Kafka », Bibliothèque de la Pléïade.


"Dans le delta de tes fesses, la Camargue s’épanouit, un taureau rêvasse."

Guillaume Poutrain





INTRODUCTION


L'architecture de ce roman moderne, comme celle du Château de l'Âme, est faite de pièces. Chaque pièce est construite avec des pierres de taille fournies par les auteurs invités à construire eux-mêmes le site de poésie Le Dépôt de La Page Blanche.



La vie amoureuse de Mary Coquille





(1) Vous raconter ma vie amoureuse serait une paralipse, car je refuse obstinément d'en parler. Or, je ne fais que ça depuis vingt ans. Je ne suis pas avare de détails croustillants qui me valent une solide réputation de pornographe de pauses-café; mais par pudeur, je change les noms. Ainsi, personne ne peut dire exactement qui occupe la position du dessus, et qui occupe celle du dessous. C'est aussi ce qu'on appelle l'aporie sexuelle ; ou encore, reformulé en terme woke : faut-il demander le consentement lorsqu'on change de position ?



Ce n'est pas ma mère qui m'a poussé vers la prostitution à l'âge de trente-huit ans, mais bien le désir de venir en aide aux hommes (et aussi les femmes) amant(e)s de littérature marié(e)s a des incultes et des illettré(e)s. Pour vingt euros, je discute avec vous durant une heure aussi bien de poésie zutique que de Gogol, dont on sous-estime la valeur balistique. Je suis comme on dit une pute de la culture, mais dans le sens noble du terme.



Je dois toutefois avouer n'avoir pas toujours été heureuse en amour. Mes maris n'étaient pas tous complètement fous, mais ils avaient presque tous des petites manies qui rendaient la vie commune difficile. Jérôme, par exemple, bien que parfaitement sain d'esprit, avait l'habitude de manger des couteaux. Il vous regardait ensuite en souriant, la bouche pleine de sang, et on avait mal à l'estomac pour lui. Matthieu, lui, passait son temps à courir et ne dormait jamais la nuit. Quant à Pierre, il avait la fâcheuse habitude d'enfiler ses vestes avec le cintre, y compris le jour de notre mariage. Mais j'ai néanmoins été heureuse durant les années que j'ai partagées avec ces hommes, et je crois les avoirs aidés, en retour, à ne pas avoir sombré dans ces dangereuses addictions que sont, par exemple, le cidre, les pastilles contre la toux et (2) j'ai moi-même eu mainte fois l'occasion d'apprécier la différence qu'il y a d'homme à homme dont le membre parvenu à l'âge adulte atteint des fois des proportions si considérables qu'il nous est loisible de nous demander s'ils sont de même substance. Entre individus de contrées éloignées, la différence se perçoit d'avantage. Les opinions livresques sont, appartiennent aux ignorants. Tant chez les italiens qui l'ont fine mais allongée que chez les Gascons dont la lame est parfois plus réduite mais la poignée plus large. Mais il n'y a pas que la verge qui diffère d'un mâle à l'autre. L'usage que nous faisons de la verge diffère d'un mâle à l'autre. Témoin la vigueur des amants qu'on dit tournée contre nature - c'est simplement par habitude que les mâles se mêlent aux mâles.


On dit qu' en Chine où, l'inceste, entre les pères et leurs filles, était couramment pratiqué, il ne paraissait pas plus étrange à ce peuple que nos mariages entre cousins et cousines. Et les Grecs ne considéraient-ils pas la sodomie comme le plus sûr moyen de faire passer le savoir d'un homme fait dans la jolie tête d'un adolescent encore ignorant ? Platon raconte ce fait dans ses ouvrages. Nos conventions ne sont pas meilleures que les leurs. (Nos guerres fournissent tant d'exemples de notre barbarie. ). Je prendrais plus facilement pour homme une femme plutôt qu'un harenger, si celle-ci savait me procurer ce que réclame mon appétit. Nous ne nous excitons qu'à la vue et l'admiration. Et les femmes

prisonnières dans un harem, comment peuvent-elles se satisfaire sinon en s'enlaçant ?


J'eus moi-même une grande amitié qui ne dura malheureusement que trop peu d'ans. Et quand mon amie mourut, elle m'appela en dernier à son chevet et me demanda de lui laisser une place dans mon coeur, de lui donner une place.. Ce que je fais.


Je me mariai par diversion avec les arts après la mort de mon amie qui me laissa inconsolable et sans force. Je me fis, par art et par étude, à quoi l'âge m'aidait, (3) et les chats ont des griffes pour ne pas patiner dans les appartements et (4) À propos d’éjaculation :


Des chiennes clitoridiennes s’emparent de ce suc de pavot très souvent au moment de l’aspiration extemporanée.


Ces dernières peuvent dans cinquante pour cent (50 %) de quelques dizaines de cas issus de données écoépidémiologiques en moyenne, entrer dans son rectum jusqu’à ce qu'éjectant des gouttes elles expliquent la légende des pluies de sang.

Pluies de sang de lèse-majesté à l’état primipare dans les vingt-quatre premières heures. Si tu dis « cunnilingus »

en anténatal tu résous la tuméfaction inguinoscrotale et limite le risque d’orchidectomie abusive.


Des chiennes clitoridiennes peuvent induire des calcifications péritonéales résiduelles d’épanchement péritesticulaire

et méritent une première étude prospective de cohorte corrélée au lubriant des glandes de Bartholin. 1,934 microgrammes/gramme pour que la sclérotinisation soit complète. 


La liqueur Pubo-Coccygiennes/π des jeunes filles et des jeunes femmes a été instruite par Megalostrata. Les deux peuvent remuer ou l’une des deux peut rester « passive ». Ciseau vertical/alterné/allongé. Libération de la cyprine des glandes para-urétrales des femmes éjaculant en grande quantité. Utrum virgo semen emiserit in copulatione cum spiritu. 39,5 % des femmes aiment ressentir l’imminence du jaillissement pouvant atteindre un volume de 300 ml.


(5) Et maintenant ? ( Un temps..) Et maintenant, Willie ? (Un temps long.) Ce jour-là. (Un temps.) Le champagne rose. (Un temps.) Les verres flûtes. (

Un temps.) Enfin seuls. (Un temps.) La dernière rasade, les corps se touchant presque. (Un temps.) Le regard. (Un temps long.) Quel jour-là ? (

Un temps.) Quel regard ? (Un temps long

.

) J'entends des cris. (Un temps.

) Chante. (Un temps.) Chante ta vieille chanson, Mary.


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@



(6) Mary dans le miroir

 

Il était une fois un homme qui se regardait trop dans le miroir, mais pas d'une manière introspective. Ses propres méfaits ne l’intéressaient pas, il ne cherchait pas à soutenir son propre regard. Sa pensée et son jugement se portaient sur les contours de ses lèvres et sur la forme de ses yeux. Quand il se regardait dans le miroir, il ne trouvait aucun bon angle, mais il y avait toujours une lueur dans sa paire d’yeux qui semblait à la fois vide et en colère. Peu importe ce qu'il faisait de sa bouche ou ses yeux, peu importe sa façon de tenir sa tête, un regard diabolique le suivait. Malheureusement, lorsqu'il détournait le regard du miroir, ses vrais traits étaient conçus de telle sorte par le Créateur qu’il montrait un regard insouciant et fier, alors qu'il n'y avait plus d'image miroir pour saboter son apparence. Il cherchait un moyen d'être attirant, avec tant de ténacité qu'il passait des heures obsédé par son visage, et quand il vit son visage dans un selfie, il n’en revint pas de sa propre beauté, à cause de son manque d'éducation en questions scientifiques et de la réalité de la réflexion de la lumière dans les images miroir.

 

Mary fit la connaissance de cet homme, du nom de Isildor, par le biais d'une rencontre fortuite. Isildor la regardait avec du feu dans les yeux, et elle aimait son regard, aussi l’approcha-t-elle en l’invitant à dîner avec elle chez elle. Isildor était tellement choqué qu'il tâtonna un oui, ils échangèrent des numéros et Mary était partie avant que l'homme ne puisse faire un faux pas.

 

Chez elle, elle mit de la musique et des bougies, la table était basse et ils étaient assis sur des coussins -  plan parfait pour faire de la table un lit en même temps. Le bel homme s'assit dans un état second alors qu'elle apportait son dîner à trois plats avec des éclairs pour le dessert. En fait, l'homme était dans un état second parce qu'il avait bu quelques verres de whisky avant de se présenter. La conversation scintillante de Mary, ses beaux grands yeux qui brillaient quand il souriait, étaient presque complètement perdus pour lui, alors qu'il s'aspergeait de vin rouge. Pourtant, il se retrouva à l'embrasser et à remonter son chemisier vers ses seins, comme un homme doit le faire. (elle lui avait tendu une embuscade en faisant semblant de tomber sur ses genoux). Leur amour fut rapide et chaud, et elle était complètement satisfaite.

 

Isildor était allongé de contentement, transpirant nu dans les bras de Mary, jusqu'à ce que son obsession pour son apparence revienne. Il se redressa brusquement, rassembla maladroitement ses vêtements tandis que sa tête tournait légèrement, alors que Mary tentait de calmer son anxiété par des caresses et des mots gentils. Il réagit mal à ces gestes, et, chemise pendue à son pantalon, il remercia Mary pour son hospitalité tout en essuyant le rouge à lèvres de sa bouche avec sa manche.

 

Une journée passa et Mary l'appela dans la soirée, alors qu'Isildor fixait ses propres traits hideux (pour lui).

 

 

-     Bonjour, Isildor ? prononça-t-elle dubitative.

 

Isildor fixait toujours son reflet en parlant dans son téléphone.

 

-    Oui, Mary... j'espère que tu vas bien," répondit-il avec une froideur cinglante.

 

-    Je vais bien... tu voulais m'appeler ?"  demanda-t-elle du tac au tac.

 

-    Oui... oui beaucoup," bégaya-t-il presque.

 

-     Et pourquoi ne l'as-tu pas fait ? demanda-t-elle en tremblant.

 

A ce moment Isildor vit son visage changer dans le miroir. Il était beau et Mary était à côté de lui. Des flashs dans le miroir les montraient tournoyant dans une valse lente, ensuite il s'agenouillait pour demander sa main, enfin ils marchaient mariés dans l'allée. Au fur et à mesure que ces éclairs apparaissaient devant lui, ils devenaient de plus en plus lointains, plus vagues. Il avait pris ces belles photos, mais elles avaient disparu. "Marie?" dit-il d'une voix rauque et émue, mais il n'y eut pas de réponse. "Marie!" dit-il à nouveau, mais le téléphone n'était pas connecté, et malgré ses essais, il restait bloqué sur le téléphone. Il ne l'a jamais revue, mais il a revu son vieux visage hideux dans le miroir tel qu'il le connaissait.

 

Vieillard, Isildor commençait à se perdre dans sa vieillesse, et il croyait se souvenir de son mariage avec Marie, vu dans une lumière tamisée comme dans un reflet - l'étreinte, le sexe et tous les plaisirs de l'amour. Il se souvint de sa mort et de sa douleur et de son chagrin, mais cela ne le touchait pas beaucoup. Seulement un chagrin vague, clignotant dans son esprit comme les éclairs dans le miroir dont il se souvenait si bien.





@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@








III) ENFANCE



Enfance de Mary



INTRODUCTION


L'architecture de ce roman moderne, comme celle du Château de l'Âme, est faite de pièces. Chaque pièce est construite avec des pierres de taille fournies par les auteurs invités à construire eux-mêmes le site de poésie Le Dépôt de La Page Blanche.


La Maison d'enfance de Mary




Enfance de Mary Coquille





(1) Donc, vers la mi-nuit de Noël de l’an 1968, un petit pêcheur de lune était en train de naître dans une maison de la bonne ville de Bordeaux, à l’angle d’une vieille rue, en face de la chapelle des Pénitents Blancs. On s’en donnait de chanter, ce soir-là, chez ces Pénitents, qui avaient invité tous les alentours pour la messe de minuit. Cependant, la femme qui allait être mère voulut que le souffle de la glorieuse Nativité passât sur l’obscure naissance. On ouvrit les fenêtres. La nuit de Noël entra dans la chambre. Il y eut des étoiles dans les rideaux. Une vague de plain-chant vint mourir au pied du grand lit. Ce fut une invasion de cantiques frais et de noëls naïfs. Et tout cela, piété, foi, poésie chrétienne, musique méridionale, ferveur honnête, grandiloquence de l’orgue, pureté des voix enfantines, cordialité des voix populaires, tout cela, se mêlant à l’âme éparse des fiers ancêtres comme le parfum d’encens se mêlait à la vertueuse odeur un peu surannée de la vieille demeure, tout cela fit quelque chose de très noble et d’extraordinairement candide ; ce mélange tourna dans l’ombre, battu, par des ailes d’ange ; l’enfant l’aspira avec sa première gorgée d’air ; et ce fut l’âme de Mary Coquille.



À propos de l’enfance début de chapitre de Mary : 

J’ai acheté récemment "Parce que tu es spéciale », un petit livre pour enfants écrit par Alma Gross, une allemande qui a du succès d’après Amazon avec ses livres pour enfants.

Je répète. À propos de l’enfance début de chapitre de Mary : 

J’ai acheté récemment "Parce que tu es spéciale », un petit livre pour enfants écrit par Alma Gross, une allemande qui a du succès d’après Amazon avec ses livres pour enfants.

Je n’ai pas lu le livre, destiné à Isidore et Sasha avec qui je vais vivre - j'emporte mon ordinateur pour les prendre en photos à coller dans le roman de Mary, à Montalivet une semaine prochaine d’enfer, mes petits-enfants, mais j’ai lu la partie destinée aux parents. J’ai écrit mon texte en faisant la cuisine. J'ai mélangé des phrases d’Alma Gross que j’ai pimentées par des synonymes du mot enfant, mot qu’elle répétait tout le temps comme une machine à casser les noix. 

L’autrice Alma Gross indique dans la dernière page de son livre qu’elle autorise la libre diffusion à l’humanité des messages de son texte, afin de "permettre à mes paroles de diffuser un pet d'innocence".


(2) Chères génitrices, chers géniteurs,


Votre enfantelet est un trésor inestimable à vos yeux . Vous le savez et vous voulez accompagner ce chérubin tout au long de sa vie. Les conseils suivants vous aideront à être un bon guide pour votre marmaille. Les expériences vécues par un bambin à la maison sont cruciales pour sa confiance en soi dans la vie ultérieure.


Communiquez avec votre drôle sur un pied d'égalité. C'est une étape importante de sa formation pour sa vie future. Les problèmes qui affectent les minots ne sont pas moins importants que ceux dont souffrent les séniors. Prenez conscience que le gosse a des questions tout aussi importantes à traiter que tout être humain mûr. Parlez avec votre loupiot de ce qu'il ressent. L'expression des sentiments n'est pas facile pour de nombreuses personnes adultes. Notre monde rationnel est une patinoire de froideur sentimentale. Ceux qui se lancent dans la vie d'un ou plusieurs mouflets entrent dans un monde empli de sentiments.

En ce qui concerne les questions de sentiments, les mineurs sont des professeurs pour leurs parents. L'enfançon vit et se développe tout seul et se développe d'autant qu'il trouve un interlocuteur qui peut lui témoigner son intérêt. Un gniard, comme toute personne adulte, a besoin de reconnaissance. Dans ce contexte il est important que les réprimandes et les critiques ne soient pas formulés sous forme d'insultes ou de "manque d'amour " à l'égard de l'innocent. Les forces et les talents peuvent être très différents de ce que les parents veulent qu'il soient. La progéniture de deux philosophes peut s'enthousiasmer pour l'économie et la bourse. Découvrez les points forts de votre rejeton, même s'ils ne correspondent pas à vos attentes. Encouragez votre petit à exploiter ses talents et exigez de lui qu'il renforce ses compétences. Un morveux n'est jamais mauvais mais il peut mal se comporter. La condition indispensable de la communication entre descendants et adultes est que la communication entre les parents et les descendants se fasse sur un plan d'égalité et que les sentiments puissent être discutés ouvertement et sans jugement.

(3)Toute petite, je n’étais pas grande, et maintenant que je suis grande, je demeure toute petite. Et le monde qui m’entoure est si vaste… Je ne suis qu’une minuscule fourmi perdue dans l’espace. C’est l’impression que j’ai toujours eue, puisqu’en réalité, je n’ai que deux bras et deux jambes, et non six pattes. J’ai ainsi toujours craint cette métamorphose dont parle Kafka, mais au fond, je sais que ce n’est que de la fiction. Quoique, l’on dit souvent que la réalité dépasse la fiction.

De toute façon, tout me dépasse depuis ma venue ici. Je suis dépassée par les chats qui courent, par les oiseaux qui volent, par les chiens qui jappent, par les nuages qui dérivent, par les voiture qui filent, par les vents qui fouettent, par les astres qui déclinent, par les buildings qui s’érigent, par les arbres qui poussent, par les paroles qui s’échappent, par les pets qui éclatent, par les odeurs qui embaument, par les balles qui sifflent, par les bombes qui pleuvent, par la misère qui s’étend, par la souffrance qui sévit, par les blessures qui se multiplient, par la pluie qui ne peut pas tout laver, par la neige qui ne peut pas tout recouvrir, par l’amour qui ne semble pas pouvoir tout vaincre, par les êtres qui sont à l’origine de tout…

Enfin, à cause de tout cela, je n’ai jamais pu m’imposer, prendre toute la place, m’étaler comme un raz-de-marée. Je garde le nid sous le soleil qui m’a été octroyé ici depuis ma naissance. (4) Une vie. (Sourire.) Une longue vie. (Fin du sourire.) Commençant dans la matrice, comme au temps jadis, Mary se souvient, elle se souviendra, de la matrice, avant de mourir, la matrice maternelle. (Un temps.) Collier de perles. (Un temps.) Petit livre d'images avec légendes en vrai caractères à mettre sous le bras quand elle fait sa promenade. (Un temps.) Yeux bleu pervenche qui s'ouvrent et qui se ferment.



@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@








IV) ADOLESCENCE






Adolescence de Mary Coquille





(1) La bispiritualitéêtre aux deux esprits ou two spirit abrégé en 2S

ou Berdache

est un terme générique moderne, pan-autochtone, utilisé par certains autochtones nord-américains pour décrire les personnes de leurs communautés qui remplissent un rôle cérémoniel et social traditionnel de troisième genre (ou d'une autre variante de genre) dans leurs cultures.


Ainsi, certaines nations autochtones d'Amérique du Nord considèrent qu'il existe au moins quatre genres : 

  • hommes masculins
  • femmes féminines
  • hommes avec tendance féminine
  • femmes avec tendance masculine


Cette catégorisation ne peut se comprendre que dans le contexte culturel des sociétés autochtones traditionnelles d'Amérique du Nord.

Elle n'a pas nécessairement de rapport avec la sexualité et ne correspond pas aux catégories occidentales LGBT.


(2) Femme/Homme est le Yin/Yang de l'Occident. Le Tao Te Ching comprend un système de description qui est essentiellement le système de nombres binaires doté des significations de Yin (0) Yang (1), se mélangeant, donc "100" est "Yang, Yin, Yin" et a une certaine signification intuitive.


Le Femelle/Male occidental montre comment réduire le monde au binaire échoue : prenons les termes Femme virile (10), Femme féminine (00), Homme viril (11), Homme féminin (01). Et puis : Femme feminine virile (010), Femme feminine efféminée, Homme viril effeminé, Homme féminin efféminé, etc.


 Ce que je veux montrer, c'est comment de plus en plus de gens passent entre les mailles du filet à mesure que le système devient plus exhaustif. Lorsque vous obtenez une précision à trois chiffres, la plupart des gens ne s'identifieront à aucun des termes tels que "femme virile efféminée", etc.


 Ainsi, un langage exhaustif, un langage précis, découpe de plus en plus la réalité comme "hors sujet" et les personnes trop sensibles à ce qui est ou non pertinent se sentent affaiblies lorsqu'elles essaient d'établir des liens ou de donner un sens aux sens (y compris la sensation d'idées par l'esprit).


 L'affaiblissement de l'esprit et la façon dont le langage de précision fait passer les gens entre les mailles du filet de la terminologie technique (diagnostics, identités, etc.) sont précisément la raison pour laquelle ils sont exaltés par les puissants oligarques des États-Unis. Le langage de précision n'est en aucun cas supérieur au langage courant ou poétique, sauf que si vous vous montrez comme quelqu'un qui suit les règles des mathématiques (ce qui équivaut à « comprendre » « accepter » les règles des mathématiques), vous obtiendrez un financement, ou serez publié, ou passerez la porte que vous essayez de franchir. Peu importe ce que veut dire le terme "micronutriments", ce qui compte c'est qu'il soit très précis, et qu'en étant hypnotisé par lui, vous perdez de vue le reste du monde.


 Le rêve libéral d'inclusivité ne peut être réalisé par un processus de raffinement du langage ou des symboles, bien au contraire. L'utilisation fonctionnelle des mots est de réduire le désir des gens pour les choses du monde, en transformant d'abord les choses en concepts. Bertrand Russell disait que connaître l'origine du mot pour un fruit augmente sa jouissance du fruit. Il se trompe. La jouissance qu'il ressent vient de la suppression de la jouissance du fruit et de sa substitution par une autre jouissance de la connaissance des mots, moins viscérale et plus facile à abandonner. C'est ainsi que les mots sont bénéfiques et utiles. Si vous voulez faire plaisir à une personne, vous suspendez votre jugement en termes de concepts et de pratiques. Vous suspendez le besoin de connaître des faits qui peuvent être exprimés avec des mots. Dans le même sens, comme le mentionne Feyerabend, de l'ancienne croyance selon laquelle compter les gens les met en danger.


 Les gens trouvent souvent l'amitié de nos jours en ressentant que leur ami sait les mêmes choses que lui. Une mesure de l'intégrité et de la valeur d'une personne en tant que personne qui a fidèlement étudié la science-fiction, ou une autre partie de la culture. Malheureusement, cette forme d'amour et de compagnie est bien inférieure au plaisir que vous pouvez avoir d’une personne lorsque vous n'avez pas besoin de savoir qu'elle sait les mêmes choses. Examiner les connaissances partagées des concepts est un moyen de réduire un lien ressenti avec une personne, pas de l'augmenter. D'une certaine manière, nous allons tous mourir, donc cette approche pessimiste des relations pourrait être finalement la bonne voie à suivre. Nous sommes tous sujets à la séparation dans ce monde, mais cela ne signifie pas que nous ne devons pas lutter contre cette tendance. Le succès en tant que famille humaine ne se mesure pas à la connaissance que nous avons les uns des autres, bien au contraire.


 La valeur des sentiments intuitifs à propos du Yin et du Yang est qu'ils sont expansifs d'une manière ineffable, de sorte qu'ils atteignent l'irrationnel en s'incluant l'un l'autre et tout le reste. Le mâle et la femelle peuvent être en mesure de se joindre au sexe. Le sexe est le genre d'union irrationnelle et mystique que nous connaissons le mieux. Savoir est au mieux sans importance, quand il s'agit de sagesse irrationnelle et d'union mystique. Plus probablement, savoir avec des concepts et des noms est destructeur pour l'union entre homme, femme, noir, blanc, gay, hétéro, etc.

 

Notre union ne se trouve pas dans les fissures entre ces concepts, elle se trouve dans l'espace qui rend possible la vision des concepts et de leurs frontières.

 


(3) Ainsi se définit Mary à l'époque de ses quinze ans : " je ne corresponds à aucune définition, mon corps est une entité abstraite que je ne comprends pas. Evidemment, nombreux sont ceux qui viennent frapper à la porte et il n'y a pas besoin de faire un dessin par ce que j'entends sous le terme de "porte". M'enfin, il suffit de savoir qu'on est souvent venu frapper à la porte et que la clé était accessoire, qu'un bon coup d'épaule permettait d'entrer. Cela explique peut-être ce que je ne suis pas devenue. Ce que j'aurais voulu être est rangé soigneusement dans un carton, un de ces cartons prêts pour ma retraite face à l'Océan, sur la plage de Big Sur. Ce n'est pas parce que j'ai seulement 15 ans que je ne dois pas penser à mon avenir. Si je n'y pense pas, qui écrira mon futur? Je ne peux le laisser entre toutes les mains. Les mains sont souvent sales ai-je remarqué et ceux qui se les nettoient au savon ont souvent mauvaise haleine. Je crois que cela résume assez bien ma vision de la vie."

Retrouver cette note par hasard fut un choc. Pauvre Mary : lorsque j'ai lu ce papier, j'avais envie tout de suite de la retrouver et de connaître avec elle les joies d'une retraite en Amérique. Mais il s'agissait seulement d'un morceau de papier et Mary était bien de chair. Pour cela, on peut même dire qu'elle n'en manquait pas!


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@




Mary Coquille à 14 ans




V) MATERNITÉS







Maternités de Mary Coquille




INTRODUCTION


L'architecture de ce roman moderne, comme celle du Château de l'Âme, est faite de pièces. Chaque pièce est construite avec des pierres de taille fournies par les auteurs invités à construire eux-mêmes le site de poésie Le Dépôt de La Page Blanche.






Pierre Alferi divers chaos - écrire & dessiner


https://www.youtube.com/watch?v=SugnmVTkCZc



https://alferi.fr/


Puni 

https://alferi.fr/image/118613786152


Watching you

https://alferi.fr/image/118614050707


Décoratif

https://alferi.fr/image/118614060622


Douceur du couloir

https://alferi.fr/image/46584002613


Plantes 

https://alferi.fr/image/45495408591


Dégâts 

https://alferi.fr/image/44880571978


Touriste

https://alferi.fr/image/41263023622


Sigmund 

https://alferi.fr/image/39287161653


Serpent

https://alferi.fr/image/46583933664


Poe&cie

https://alferi.fr/image/36652247498


Fous

https://alferi.fr/image/30855587108


Seconde paire

https://alferi.fr/image/29741614630



(1) Le flou


   Ce flou était-il évitable ? Le sens, dans une phrase, se donne de façon séquentielle. La séquence dispose de mots; elle indique entre eux des trajets syntaxiques et des affinités sémantiques. Cette composition, qui rythme l'apparition du sens, ne relève qu'en partie de la grammaire et de la logique. Car le sens, du moins en littérature, appelle à sentir autant qu'à comprendre. Il fait voir et il touche ; il réagit. Il n'a ni la validité d'un syllogisme ni la valeur de vérité d'une proposition, pas même la substance d'un contenu. Dans les parages de la signification dominante des mots, il fait tache, s'écoule et s'étend. Il se produit, éventuellement il se traduit dans d'autres langues, mais il ne peut se dire. Après qu'on a lu la moindre phrase d'un roman, son sens continue de frémir, de se déformer, de vibrer, et c'est en vain qu'on tenterait d'en clore le contour. (Il n'existe pas de paraphrase). Car on a joué sur la tension du sens, on a pincé la corde pour entendre les harmoniques. L'effet global demeure essentiellement instable, des ondulations le traversent. Où le sens est vivant, le flou est nécessaire.





(2) Mary avait-t-elle déjà accouché d’une souris? Si oui, elle ne s’en était jamais rendu compte. Ce devait être une souris blanche. Il y avait déjà une petite souris qui arpentait les murs de sa chambre, et maintenant, elles semblaient deux. La nuit, Mary entendait leurs minuscules griffes racler la surface du plancher. Elle ne réussissait jamais à les voir distinctement, mais lorsqu’elle entendait leurs petites pattes se démener dans leur course effrénée, elle pouvait apercevoir un bout de queue ou une ombre intégrer un trou ou fuir derrière un bahut.

Ainsi, Mary savait qu’elle n’était pas toute seule, mais est-ce que l’une de ses deux mus musculus pouvait être le fruit de sa féminité? Il n’y avait pas si longtemps, Mary avait vécu une étrange aventure avec un homme qui arborait un visage qui avait toutes les apparences d’un rodentia. Il travaillait dans un laboratoire, et plus d’une fois, - surtout durant le coït, - elle avait cru l’entendre chicoter, sorte de cri plutôt aigu qui ressemblait à un crissement. Il avait la fâcheuse habitude de se ronger les ongles et cela dégoutait quelque peu Mary. Cela ne lui paraissait pas tant hygiénique.

Toujours est-il qu’après une relation qui ne dura que quelques semaines tout au plus, elle pria cet homme à la face de rat qui s’appelait Réginald de la quitter pour toujours. 


À propos de Réginald                                                                                                                                           


J’ai connu Réginald un soir durant une fête. C’était dans un appartement de la rue Saint-Olivier, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. J’avais été invitée par une amie qui s’appelle Céline. Je ne connaissais pas le maître des céans, puisque je me retrouvais là par une connaissance qui, elle-même, se retrouvait là grâce à un autre réseau de connaissances. Nous étions arrivés au début de la soirée, ce soir du mois de septembre. Déjà, la musique tonitruait et l’alcool coulait à flots, et certainement, des drogues de toutes sortes circulaient d’un convive à l’autre. Dans le salon et dans la cuisine, plusieurs personnes, bouteille de bière ou verre de vin à la main, tentaient de se faire entendre à travers les sons distortionnés d’un punk rock à la mode. Et c’est là que j’aperçus Réginald pour la première fois.

Il était avachi dans un sofa décati, une bouteille de bière entre les cuisses. Il paraissait isolé du reste du monde, seul, les yeux fermés, psalmodiant en continu un soliloque incompréhensible à une personne qui avait tout lieu d’être imaginaire. Ses mains gesticulaient dans les airs, tentant en vain de représenter ce qu’il déblatérait. Je ne comprenais rien à ce qu’il semblait dire et je regardai Céline d’un regard torve afin de quérir quelques éclaircissements, mais elle-même semblait ne rien comprendre ni même connaître cet olibrius. Elle haussa les épaules en guise d’indifférence. 

Durant la soirée, alors que je faisais connaissance avec plusieurs personnes qui m’étaient présentées, j’osais parfois m’enquérir de ce personnage, à savoir: qui il était? pourquoi était-il seul? et surtout: pourquoi parlait-il tout seul? Mais personne ne le connaissait. Pourquoi était-il là? dans cet appartement? personne ne le savait. Avec la permission de Céline, que je laissai momentanément avec ses amies, j’entrepris d’aller le voir.

Tout en esquivant ses bras qui s’agitaient continuellement dans les airs afin d’étayer ses dires, je pris place près de lui sur le divan qu’il occupait seul. Sur le coup, il ne fit aucun cas de ma présence. Je le regardais attentivement s’animer en écoutant ce qu’il disait. Son discours était sans queue ni tête. Il évoquait une chasse à l’ours, se proclamait descendant de Napoléon et prévoyait une possible invasion extraterrestre d’un même souffle. Au bout d’un moment, je m’adressai à lui en me présentant. « Salut, je m’appelle Mary, et toi? » À ces mots, il se tut immédiatement et ses mains se posèrent sur ses genoux. Il gardait les yeux fermés, comme s’il venait d’entrer en méditation.

Après plus ou moins une minute qui en parut plus ou moins deux tant je ne savais pas à quoi m’en tenir, puisque je venais de briser ce cycle qui le maintenait actif, il se leva en sursaut, baissa son pantalon jusqu’à ses genoux, prit son pénis entre les doigts de sa main droite et se mit à le faire tournoyer dans l’air comme s’il s’agissait d’une hélice d’hélicoptère. Il s’écria du même coup: « Je suis un capitaine! Le capitaine Réginald! » ce qui fit se retourner vers lui alors tous les fêtards qui n’en croyaient pas leurs yeux. Certains s’esclaffèrent avec amusement, alors que d’autres s’en trouvèrent stupéfaits voire choqués. On pouvait entendre des rires exagérés ainsi que des propos indignés.

La musique vint à s’arrêter tant le malaise était profond et généralisé. Des garçons, sous les encouragements de leurs blondes offusquées, entourèrent Réginald et entreprirent de le sortir illico de l’appartement, jugeant que son comportement psychotique n’avait pas sa place parmi eux. Ils le traînèrent dehors, culotte baissée, jusque sur le trottoir de la rue Saint-Olivier, et bien qu’il se laissa faire, il continuait de crier ses propos incohérents, disant qu’il ne fallait pas accepter de se faire vacciner de peur qu’il (le gouvernement) ne contrôle notre esprit dans le but d’anéantir l’humanité toute entière, que des espions cherchaient à le capturer pour l’emmener au beau milieu de l’antarctique, que les chats lui parlaient et qu’ils lui auraient dit qu’ils allaient le tuer.


*


Environ une semaine plus tard, alors que je déambulais dans le quartier Limoilou, j’aperçus au loin la silhouette de celui que je crus reconnaître pour être Réginald. Il marchait sur le trottoir, d’une démarche extatique, comme s’il était perdu, comme s’il ne percevait pas le monde réel autour de lui. Il s’en venait vers moi, ou je me dirigeais vers lui, on ne le saura jamais, mais, toujours est-il qu’il était certain que nous allions arriver face à face. Je me demandais avec curiosité s’il avait conservé un quelconque souvenir de ma personne, si même il m’avait bel et bien vu cet autre jour de son exhibition.

Lorsque nous fûmes tout près l’un de l’autre, je m’arrêtai à côté de lui, le dévisageant comme si je tentais de me rappeler son nom. Il s’était arrêté lui aussi, fixant soit le trottoir autour de ses pieds, soit le ciel dans toute son étendue au-dessus de nos têtes. Il évitait de regarder dans les yeux, ou même trop près du visage, donnant l’impression à son interlocuteur du moment d’être invisible, ou que lui-même était aveugle. Puis, j’osai briser le silence qui se tendait entre nous en prononçant son nom: « Réginald ! Tu te souviens de moi? » que je lui demandai sans trop d’attente. Il continuait de rouler des yeux sans rien dire, comme s’il cherchait à l’intérieur de sa tête confuse une image ou un souvenir me concernant. À ma grande surprise, il finit par émettre: « Mary. »

Un premier contact avait bel et bien été établi. Par une faculté qui m’était inconnue, il avait réussi à enregistrer ma présence ce soir-là et à extirper de son délirium psychique cette information qu’était mon nom, mon nom que je ne lui avais révélé qu’une seule fois, sans savoir s’il m’écoutait vraiment. J’étais plutôt persuadée qu’il n’avait pas eu connaissance de ma présence tellement il était en proie à une sorte de folie passagère, ou à un épisode névrotique.

Après avoir acquis cette conviction qu’il faisait partie de cette même réalité qui était la mienne, je décidai de pousser un peu plus loin cette interaction qui venait de s’amorcer. Je lui demandai alors où est-ce qu’il comptait aller, quelles étaient ses occupations du moment, mais, étrangement, il me répondit qu’il ne le savait pas. Il était ici, maintenant, mais sans trop savoir pourquoi. D’ordinaire, les gens étaient menés par des objectifs qu’ils se fixaient, à court ou moyen terme. Dès qu’ils sortaient de leur appartement ou de leur maison, c’était pour poursuivre un but à atteindre, une tâche à exécuter; ils étaient toujours devancés par une action à réaliser, visualisée au préalable, et qui comportait un résultat non nul pour eux. Cependant, dans le cas de Réginald, il était évident qu’il se retrouvait à la rue sans même savoir pourquoi, pour des raisons qu’il ne devait même pas pouvoir s’expliquer. Il était mu par rien du tout. Il n’avait aucun but à poursuivre, aucune réalisation quelconque à effectuer. Il vaquait, errait, déambulait, flânait, déviait, se laissait porter, guider, aller, mener, conduire par le hasard, et ce, sans qu’il ne le veuille vraiment. Il avait l’air de ne pas comprendre pourquoi il se trouvait ici ou là.

Je décidai alors de tenter une expérience en l’informant que je m’en retournais chez moi et l’invitai à m’accompagner s’il le désirait. Sur le coup, il n’avait pas l’air de comprendre ce que je lui disais. Il ne paraissait pas rébarbatif et je me dis que n’importe qui pouvait bien lui faire faire n’importe quoi tant il était sans aspiration. Je continuai alors mon chemin et vit furtivement par-dessus mon épaule que Réginald s’était mis en devoir de me suivre. Peut-être que ma suggestion lui avait proposé un but qu’il s’était empressé de suivre ou n’était-ce qu’un réflexe naturel. Toujours est-il qu’il fut sur mes talons jusqu’à ce que nous arrivions sur le pas de ma porte. Là, lorsqu’il entendit la voix de Céline qui se trouvait à l’intérieur, il se figea momentanément. Je la lui présentai lorsqu’elle apparut dans l’embrasure: « Réginald, Céline, Céline, Réginald » dis-je en effectuant des gestes de présentation officiels. Il roula ses yeux vers le haut, puis vers le bas, se limitant aux surfaces réduites du dessous de la galerie d’au-dessus et du revêtement du plancher de ma propre galerie.

Quand j’entrai en l’invitant à faire de même, il pénétra sans hésiter. Il ne suffisait que de mettre un nom sur les choses et les personnes me semblait-il afin d’apaiser ses craintes. Aussitôt qu’un nom s’associait à une personne ou à une chose, il n'avait plus aucune réticence.

Il aperçut le divan adossé au mur du fond, au salon, et il s’y jeta quasiment dessus. Une fois assis, il se mit à proférer toutes sortes de propos décousus. Ses mains s’étaient remises à s’agiter dans les airs, tel un chef d’orchestre, battant la mesure de ses paroles apparemment sans queue ni tête: « Quand les avions passent au-dessus de nos têtes, dit-il, c’est pour écouter nos pensées. Ils veulent savoir les plans que nous avons adoptés. Le monde ne finira pas aujourd’hui. Il y a encore beaucoup de choses qui ne sont pas arrivées. Et ils ne sont au courant de rien. Ils ne doivent pas savoir, sinon, nous serons perdus. C’est une lutte à finir. Et il ne faut pas qu’ils gagnent. Ils ne sauront jamais ce que nous savons; s’ils le savaient, il faudrait abattre tous leurs avions avec des armes de notre fabrication. Nous avons les plans qui nous ont été envoyés de la planète Sirius. En tous cas, moi je les ai chez moi. À nous la VICTOIRE! » cria-t-il pour finir, tout en se levant d’un trait, baissant son pantalon jusqu’à terre et attrapant son pénis pour le faire virevolter dans les airs.


*


J’étais partie en promenade avec Céline le long de la rivière Saint-Charles, dans ce parc linéaire du même nom. À ce temps automnale, les feuilles colorées des arbres tombaient à plein et elles tapissaient le sentier qui sinuait parallèlement à la rivière chargée de boue. Ses eaux brunes charriaient des odeurs organiques qui se mêlaient à celles des feuilles en décomposition que nous piétinions avec entrain. Le soleil irradiait et une douce brise berçait et emportait nos paroles que nous nous échangions sporadiquement.

À un certain moment, Céline fit allusion à Réginald et cela nous ramena en mémoire cet après-midi de la semaine dernière où j’avais eu le malheur d’inviter Réginald à mon appartement. Pourquoi diable avait-il, deux fois en deux rencontres, baissé son pantalon devant nous afin d’exhiber son appareil géniteur et de le secouer en tous sens. Bien entendu, nous avions déjà convenu de par ses propos inintelligibles que ce garçon, qui devait avoir à peine trente ans, cultivait des problèmes de santé mentale. Était-il atteint d’une maladie? Avait-il des problèmes de consommation de drogues? Se jouait-il tout simplement de nous? Nous ne le savions pas, mais toutes ces pistes étaient à considérer. Ce pouvait aussi bien être l’une ou l’autre de ces raisons.

Au fil de nos déplacements, nous rejoignîmes tranquillement l’intérieur des rues qui constituaient le centre de Limoilou. Là, il y avait une multitude de commerces, magasins, restaurants, crèmeries, salons de coiffure, quincailleries, pharmacies et plusieurs cafés forts invitants à l’ambiance chaleureuse. C’est ce dont nous avions envie, c’est-à-dire, d’un bon café fumant. Nous entrâmes alors dans une brûlerie, et nous nous attablâmes un peu à l’écart des quelques clients qui avaient somme toute eu la même envie que nous. Plusieurs de ceux-ci étaient des étudiants qui, munis de leur ordinateur, travaillaient avec application sans, semble-t-il, accorder une quelconque importance à ce qui se passait autour d’eux. Une odeur de café fraîchement moulu flottait dans l’air et une légère musique insignifiante d’après-midi berçait ceux qui n’avaient pas apporté leurs écouteurs afin de finir de s’isoler du reste du monde.

Je m’enquis alors de ce que Céline désirait boire et je pris sur moi d’aller à la rencontre de la jeune employée au visage affublé d’anneau dans la bouche et dans le nez. Quelques minutes plus tard, je revins avec deux cafés lattés remplis jusqu’aux bords des tasses et réussis à déposer le tout sur la table sans en renverser une seule goutte.

Nous étions assis au fond du café, sur une banquette en bois adossée au mur. Après s’être bien installés et pris quelques gorgées de notre breuvage chaud et réconfortant, nous aperçûmes sur notre gauche, tout près des fenêtres, la silhouette d’un jeune homme, assis seul, les bras repliés sur la table et la tête enfouie en eux. Nous aurions pu nous convaincre sans difficultés qu’il dormait, mais, de temps à autre, il remuait soit les jambes, soit la tête, qu’il gardait bien couvée dans ce nid constitué de ses membres supérieurs. Devant lui se trouvait une tasse de café dans sa soucoupe à laquelle il ne semblait pas avoir touché. Le fumet qui s’en était échappé au début s’était bel et bien dissipé.

Au bout d’un moment, nous n’y fîmes plus attention et discutâmes de choses et d’autres, sans véritable importance. Peut-être fut-ce le son de nos voix qui lui parut familier, en quelque sorte, ou qui le ramena à un événement ou une pensée précise, mais, il commença à s’agiter de plus en plus énergiquement. De petits éclats de voix se firent entendre par à-coups, de plus en plus affirmés, de moins en moins saccadés, et bientôt, il leva la tête promptement. C’est là que nous le reconnûmes sans équivoque: c’était Réginald. Bien entendu, il avait tous les droits de se retrouver dans cette sorte d’endroit, mais nous ne pensions jamais qu’il pouvait éprouver un tel désir de s’y trouver. Il nous semblait complètement éthérique sur le plan social, mésadapté.

Il se mit néanmoins à parler à haute voix à on ne savait qui au juste, ne regardant rien ni personne comme à son habitude, se contentant de rouler des yeux de haut en bas et de bas en haut. Il faisait référence dans ses propos à un ministère secret, à une instance gouvernementale qui échappait au su et au vu de tous et qui contrôlait jusqu’à la planète toute entière. Son visage s’empourprait graduellement, son ton de voix montait aussi au fil de son animation grandissante. Il s’emportait par degré et les têtes des usagers commencèrent à se tourner en sa direction, car bientôt, plus personne ne pouvait ignorer sa présence et sa logorrhée de nature paranoïde. Puis se fut l’apothéose, lorsque Réginald, en se levant subrepticement, fit grincer les pattes de sa chaise sur le plancher avant de monter dessus comme s’il voulait s’adresser à un auditoire conquis et baissa son pantalon avant d’agiter frénétiquement son pénis dans le sens des aiguilles d’une montre.


*


Après le temps des fêtes, nous allâmes de nouveau sur la rue Saint-Olivier, pour une fête d’anniversaire. C’était au beau milieu du mois de janvier et la température était pour le moins mordante. Il faisait bien en-deçà du point de congélation d’au moins une bonne vingtaine de degrés. Déjà au beau milieu de l'après-midi, le soleil disparaissait et laissait toute la place vacante au vent froid polaire.

J’accompagnais Céline encore une fois, bien que depuis la première fois que nous y étions allés, je m’étais lié d’amitié avec quelques convives. En arrivant, j’en aperçus quelques-uns qui s’empressèrent de venir à notre rencontre ou que j’allai voir avec joie. L’atmosphère était chaleureuse, ainsi que mes rapports avec les invités, contrastant ainsi d’avec le froid glacial qui sévissait au dehors comme une radiation mortelle. Je n’eus alors pas longtemps les mains vides, puisqu’après seulement quelques minutes, on m’avait déjà offert trois ou quatre bières. Je n’avais même pas eu le temps de me réchauffer les doigts qui avaient été attaqués par les rigueurs de l’hiver que je buvais déjà à grande lampée une de ces bières dont la bouteille, extrêmement froide, finissait de me brûler la peau des doigts.

Après avoir fait le tour de l’appartement au gré de mes échanges, je me retrouvai à l’entrée du salon lorsque j’aperçus enfin la présence inopinée de Réginald confortablement assis dans le divan avachi, à la même place où je l’avais vu pour la première fois. Toutefois, il avait cette fois-ci l’air calme et posé, et il discutait semblait-il normalement avec une jeune femme que je connaissais comme ça et qui s’appelait Marie-Audrey. Ils avaient l’air intéressés l’un par l’autre et je restai tout à fait ébahi de voir Réginald s’exprimer clairement et projeter de lui-même une image d’un garçon propre et sensé. Il donnait l’impression qu’il faisait maintenant partie intégrante du groupe, dont plusieurs étaient devenus de mes amis, et cela, sans que je ne m’en doute un seul instant. Mais que s’était-il donc passé?

J’allai retrouver Céline que notre arrivée avait éloignée de moi et lui glissai un mot à propos de ce Réginald qu’elle n’avait pas encore vu. Discrètement, je le lui désignai et attendis sa réaction durant quelques minutes. Elle restait bouche bée à mesure qu’elle se rendait compte de l’attitude de ce jeune homme qui, plus d’une fois, nous avait gratifiés de la vue de son sexe mou en train de fendre circulairement l’air. La première fois, cette attitude nous avait autant surpris que nous l’étions à cet instant. De voir Réginald agir ainsi nous était tout aussi inexplicable que de l’entendre divaguer. À un certain moment, nous en vînmes même à croire que ce n’était pas lui, qu’il devait être l’« autre » d’une paire de jumeaux identiques, mais non. Nous fûmes convaincus que ce n’était pas le cas lorsque nous entendîmes son interlocutrice l’appeler par son nom: Réginald.

La plus grande énigme pour nous fut d’essayer de comprendre pourquoi et comment il avait pu passer de cet état d’esprit que nous avions connu à celui-ci, diamétralement opposé. Il n’était reconnaissable en rien. Ses gestes, sa manière de parler et même le son de sa voix semblaient avoir changé du tout au tout. Il paraissait terre-à-terre et entretenait une discussion des plus courtoises et intelligibles. Même qu’à voir le visage rayonnant et épanoui de Marie-Audrey, on pouvait en déduire qu’elle s’en trouvait charmée, voire conquise. Était-ce leur première rencontre? Étaient-ils ensemble depuis un temps déjà? Nous ne le savions pas.

Discrètement, nous avions fait le tour des invités et de nos amis en posant des questions le plus subtilement, - ou du moins, le plus innocemment possible, - de l’air de ne pas trop s'intéresser à la question, mais toutes nos interrogations restèrent sans réponses. Tout le monde semblait ignorer ce qui avait bien pu se passer, sinon ne connaissait pas la courte histoire de sa transformation et de ses antécédents. La seule chose dont nous pûmes être certain, c’était de sa personnalité excentrique dont nous fûmes les témoins, et que, par la suite, il y eut un laps de temps où personne n’eut de nouvelle ou de contact avec lui, et qu’il réapparut ainsi, régénéré, nouveau, sensiblement amélioré. Et sa « nouvelle » personnalité lui valut rapidement l’amitié de plusieurs personnes ici présentes.

Moi je demeurais mitigée et plutôt perplexe à cette métamorphose qui m’apparut soudaine. Comment quelqu’un pouvait-il changer autant aussi vite? On parlait d’un temps relativement court, - de deux mois, trois, tout au plus. Et personne ne semblait s’en formaliser. Quelque chose n’allait pas pour moi. J’avais de la difficulté à croire que cela était dû soit à la drogue, à des médicaments ou à une maladie mentale en tant que telle. En y regardant bien, je trouvais même qu’une modification physique avait changé le visage et la posture de Réginald. Il ne se ressemblait pas tout à fait et ne se mouvait pas exactement de la même façon. Il y avait un quelque chose du domaine de l’épouvante qui me rappelait Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Ses yeux qui autrefois roulaient en tous sens, demeuraient maintenant fixes, plantés dans ceux à qui il s’adressait. Son visage qui, avant, n’exprimait rarement une émotion, se modulait au gré de la conversation, arborant un faciès approprié qui accompagnait de façon précise la teneur des mots et des expressions échangés. Il était à l’écoute de son interlocuteur. Ses mains ne s’agitaient plus en l’air comme s’il y chassait des mouches par centaines, mais restaient bien l’une dans l’autre, les doigts entrecroisés, se contentant quelquefois de lever légèrement les pouces pour appuyer ses affirmations. 

Je commençai une manœuvre d’approche lorsque je crus l’avoir assez étudié en catimini. J’étais curieuse de savoir s’il allait me reconnaître de lui-même et s’il allait m’adresser la parole, bien que nous ne nous fûmes jamais réellement entretenus. Je n’avais fait qu’écouter son délirium sans jamais pouvoir entrer véritablement en contact avec son esprit. Il avait toujours fait preuve d’un hermétisme impénétrable comme le sont certains autistes, parmi les cas les plus graves. 

M’étant approchée assez pour parvenir directement dans son champ de vision, il finit par lever les yeux sur moi, mais n’eut aucune espèce de réaction. Selon ce que je pus voir, je n’avais éveillé aucun de ses souvenirs. Il me regarda assez froidement et sans s’attarder, comme on regarde quelqu’un qui croise notre chemin sur le trottoir. Je m’approchai encore davantage, faisant mine de vouloir m’inviter dans la conversation, mais il ne montra aucun signe d’ouverture. Marie-Audrey l’accaparait et il semblait s’en réjouir, et même, s’en flatter.

Je ne pouvais toujours pas croire qu’il s’agissait de la même personne. Et cela, sans trop comprendre pourquoi, éveillait en moi une sorte de rage. Quelque chose me mettait hors de moi, me faisait bouillir les sangs. Il n’était pas possible de pouvoir expliquer ce que je ressentis à cet instant, mais, comme si j’avais été programmée pour le faire, je m'avançai devant Réginald et cette fille qui semblait amoureuse de lui, baissai ma jupe sans hésitation avant de baisser la base de ma petite culotte afin de l'agiter dans l’air vigoureusement en criant: « Hé! Réginald ! C’est moi! Tu me reconnais! »


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@






VI) GOÛTS & LOISIRS





Goûts et loisirs de Mary Coquille




Coques&coquilles/tricotin/pêche à la lune/l'argent/le Renga



(1) Durant ses temps libres, Mary s’adonne à ramasser des coquilles afin d’agrandir sa collection. Elle les collectionne depuis un temps déjà. Elle se promène sur les plages à la recherche de coquilles Saint-Jacques, de coquilles de bernard-l’hermite, de coquilles d’huîtres et autres coques de gastéropodes, de bivalves, de scaphopodes (dentales), de polyplacophores (chitons) et de monoplacophores. Ainsi que des « os » de seiches ou des « plumes » de calmars. Ensuite, elle les classe dans des tiroirs de sa commode dédiés à cet effet.

En ville, elle fait main basse sur des coquilles de noix de toutes sortes; des coques sclérifiées de la noix, de la noix de pécan, de la pistache, de la noix de cajou, de l’amande, de la noix de macadamia, de la noix du Brésil, de la noisette et de la cacahuète. Elle en trouve dehors sur les trottoirs, dans les salles de cinéma, dans les craques du divan chez elle, dans les zoos, etc. Puis, arrivée chez elle, elle les trie dans des petits pots de plastique, par sorte, qu’elle dispose dans les armoires de la cuisine.

Elle aime aussi faire main basse sur les fautes de frappe dans les textes, toutes autant de coquilles amusantes à découvrir. Elle lit des romans et des poèmes exprès, uniquement dans l’espoir d’en déceler une de temps à autre. Ici le mot « dit » écrit « diit » dans l’une des très nombreuses pages de l’un des romans de Ken Follett. Là, le mot « cimeterre » où on devrait lire « cimetière ». Ailleurs, elle a vu, au lieu de « Tom Waits », « Tom Watts », ce qui l’a fait momentanément rigoler. Cet extrait aussi où il était écrit que « Manon, assise devant le miroir, coiffait ses longs chevaux blonds » et que « Télesphore enfourcha son cheveu avant de partir en trombe au grand galop ». Par la suite, (2) j'ai beaucoup aimé pratiquer la pêche à la ligne, dans les canaux du Médoc, dans les torrents alpins suisses, dans ....................

puis je me suis aperçue que pêcher c'était pécher et faire tort aux poissons. Alors j'ai rabattu mon kit fil, moulinet 12BB&leurres et l'ai déroulé en bobines sur un tricotin. Le tricotin est une pièce à tricoter en bois, accompagnée d'une aiguille à épingle. Très approprié pour les loisirs des enfants et des grands pour leur apprendre à fabriquer des accessoires uniques avec du fil. Il suffit d'enrouler le fil autour de tous les points de suture du haut puis de le raccrocher et de le tricoter de haut en bas. Convient pour la fabrication de bracelets, colliers, ornements, tresses, et autres décorations. Vous pouvez apprendre à votre petit fils à fabriquer des poupées et à créer du plaisir exclusivement pour vous. Il convient très bien à vous, vos enfants, vos grand-mères et à tous ceux qui aiment la pêche à la lune.


(3) C’est un genre de pêche qui se pratique à Lunel, du moins à ce que je me suis laissé chanter, en provençal. La chanson dit : « Lou gens de Lunel... ». Mais, au fait, non, Mistral n’est pas là : je ne peux parler que français. Les gens de Lunel ont pêché la lune, dit la chanson. Je vous avoue que lorsque j’ai appris que cette petite ville était une importante pêcherie de lune, cela m’a donné à rêver. Je croyais voir, sur les berges silencieuses du Vidourle, arriver à pas furtifs tout un peuple de pêcheurs nocturnes, porteurs d’étranges éperviers. La lune luit dans l’eau ; les filets tombent ; elle disparaît... oh ! la jolie pêche ! Quelquefois, peut-être en s’y prenant bien doucement, arrive-t-on à voir cette dorade palpiter et luire à travers les mailles ; mais au moment qu’on la veut tirer à soi, elle glisse en arrière, s’échappe, s’allonge dans les rides du clapotis, et ne reparaît, ironique et ronde, que lorsque l’eau est redevenue lisse. Messieurs, vous avez compris que les gens de Lunel sont des poètes : ils pêchent la lune ! C’est la plus belle pêche qui soit au monde, car c’est la seule qui ne puisse jamais se faire en eau trouble.



(4) Inventaire de plusieurs choses extravagantes trouvées par Réginald après le vol du sac à main à Mary : entre autres, dans une enveloppe de mille euro, ce billet : "c'est ici le dernier argent que j'ai reçu d'Avedegor, aussi, depuis ce temps-là, n'ai-je jamais dit du bien de lui."





LE RENGA


Le renga, forme de poésie collective très réglée, connut une faveur extrême au Japon entre le 8ème et le 15ème siècle. Plusieurs personnes écrivaient à la suite. Chacune s’astreignait à lier son apport à celui de son prédécesseur, qui lui passait en somme la main et la voix.

(Alain André)


https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dition_de_la_po%C3%A9sie_en_France


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@




VII) VOYAGE VOYAGE







(1) ODESSA


Demain je retourne dans un pays en phase de rupture.

Aux dialogues incapables d’échapper au déferlement des images.

Écrivant sur tout ce qui se mobilise et bien avant de perdre la face.

Un pays somme toute déchiré, éprouvant l’isolement et qui n’a

pour seul espoir que de faire le tour du monde.

Que j'ai essayé de fuir le jour où tout a basculé. À force de trop écrire ou de n’avoir fait qu’y penser. Et parce que j’ai lu le livre de l’Intranquillité. L’œuvre qui navigue à contre-courant des rêves. Et ne

se laisse toucher que si on l’aide à se multiplier.

Ce pays dur comme l’océan et tranchant les artères aux gréements. Bordé de limites pour le moins inadaptées.

Traversé d’inutiles mouvements et enclin à écarter du pied tout acte d’héroïsme.

Ce pays qui s’étonne encore de ce que faisait cet inconnu au bout de la jetée.

Ce que je ne ne cessais de répéter, quand tout a basculé. Dans la froideur du matin. Quand les livres ont pleuré et inondé la mémoire. 

Ukraine. Ce pays de pluies diluviennes, de bourrasques de vent. Qui noyait les mots de colère en faisant la leçon à qui ne l’écoutait pas. Toi, qui de tes mots, a détaché une île du fond de l’horizon.  

Ne dites pas que j’ébruite des mots. Ce sont les oiseaux qui proposent d’en dire plus et non la vérité.

J’entends d’ailleurs leur chant se rapprocher, en accroître la portée. Au-dessus des nuages et échappant à l’horizon.   

Combien devinent la distance ? Reculent du

lointain, maltraitent l’oubli et changent d’apparence.  Et que dire alors de ces mots qui viennent ronger nos cœurs, crier sur nos maisons et mendier à nos portes ?

Alors, ne reviens pas. Ne reviens pas, toi, l’imposteur. Ne reviens pas corriger ta défaite. Ne reviens pas dans la douleur. Te frotter aux nuages. Accuser l’invisible. Ne reviens pas si ton visage a disparu. 

Si ta jeunesse est introuvable. Quelquefois, l’horizon capitule devant la force de sa propre inanité.

Ce pays qui ne sait où aller. Ni noir, ni blanc. Qui traverse le temps en se cachant le visage. Ni vieux, ni jeune. Usé de mémoire au point de tout emprunter au langage des signes. Ce pays qui s’est constitué un royaume et ne doit sa survie qu’à l’espace infini des contraires.

Ni plus, ni moins qu’un pays tombé trop tôt hors du lit. Avec ses histoires de silence et de voix inaudibles. Un pays que j’ai aimé pour avoir gardé son calme quand tout a basculé. 

Dans ce laps de temps qui va de la vie à la mer et que les vagues

ont fini par soigneusement rayer de la carte.



(2) Poésie du bien total, ne reste pas silencieuse, car la guerre crie, mondes et univers enluminés de poèmes, on ne pourra jamais couvrir votre ciel fait de matières sublimes comme une âme supérieure, haut comme l’éternité, car pour que le bonheur soit total vous existez, univers futurs, et si les gens croyaient aux poèmes du bien et si la politique et l’économie s’appuyaient plus sur la littérature humaniste, les systèmes et les humeurs sociales de toute la planète deviendraient vertueux, et la vie terrestre ne serait pas dévalorisée par la mort, voilà la véritable centralité de la poéticité capable de tout transformer en bonheur et beauté qu’on a dû défendre déjà aux abords, au rez-de-chaussée des cultures, et je veux espérer que tout cela est fait pour le développement des gens et des littératures…


(3) Les mots ont perdu. Les mots n'ont plus aucune valeur. L'argent impose sa loi au mépris des valeurs humaines. La manipulation de l'information de totale mauvaise foi est à l'œuvre en Russie. Les premiers sangs coulent déjà sur les mains du président dictateur général. La guerre, la défaite de l'intelligence. La victoire de l'instinct primaire de l'homme.


*


Je préfère aller marcher. Le ciel d'ici est bleu avec quelques nuages mais aucun missile en vue. La nature est le repos et le répit que je souhaite. L'air frais voire froid, huit degrés avec un ressenti de six à cause du vent de noroit, n'empêche pas les rouges-gorges de s'en donner à cœur joie, je devrais plutôt écrire à "chœur joie", pour chanter dans les arbres du parc du Chêne Joli. Pour peu je me verrais bien chanter avec eux pour faire sortir tout ça. Cette angoisse de vivre sur la même terre que ces cons.


*


Le sang ne fait pas un bon engrais pour la terre. Elle se gorge alors de ressentiments qui activent la poussée des adventices de vengeance et de haine.


*


encore ce soir


le crépuscule se dérobe


derrière la guerre 


*


je vois des bombes


dans le gui des arbres


mon pas dérangé


par des images lointaines


 

*



la folie d'un seul homme


de quelle secrète enfance


a-t-il souffert ?



alors le bien prédit


s'est abattu


sur un pays martyr


 


*


 

la survie


n'est pas vivre au-dessus


ni vivre mieux


 

la survie


cette forme de


sous-vie


 


*


 

deux peuples frères


des relations reniées


 

tout un héritage


jeté à terre


 


*


 

marie-pierre et sa météo


annonçant bise de nord-est


 

comment un mot est-il si froid


si chaleureux en même temps


 

*


 

qu'elles nous font mal en ce moment


les nouvelles qui viennent d'est


 

*


 

deux hommes fâchés aux cent mots


vérité absolue des causes


du mal insupportable


 

liberté écrasée au pied


 


*


 

ici les immeubles


tiennent encore debout


 

*


 

je regarde des images


des images sans le son


des images du chaos


 

des larmes coulent sur des gravats


et les gravats recouvrent les larmes


 

je ne vois pas la mort c'est pire


je la ressens


comme si j'étais sur place


 

dans l'agonie d'un espoir qui meurt


je ne vois que de l'encre noire


versée dans les mémoires


 


*

 

Les portes ne tiennent plus debout. Des pas hésitant traversent des portes qui ne tiennent plus debout. Des portes hésitent à s'effondrer sur les passants qui tiennent encore le coup. Les portes ne portent plus rien, même pas la lumière du jour. Ni même le son des cris et des pleurs.


 

Les fenêtres n'ont pas tenu le coup de feu. La lumière hésite encore. Son pas tiendra-t-il dans la folie des nuages ? Les fenêtres sont aveugles et pourtant voient bien le malheur entrer dans la ville.


 

Les murs ont délaissé les portes, les fenêtres. Ont délaissé le pas des vivants fuyant. Les murs aussi sont des victimes. Les murs en viennent à détester leur destin et même devenus gravats continuent à plaindre les survivants et à s'excuser d'ensevelir des corps.


"Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien (...). Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez". Hannah Arendt


Svetlana TRAGOCKAYA, poète russe (biographie ici 

https://avoska-gazeta.ru/news/08-12-2021-17-20-43-vyazemskoy-poetesse-svetlane-tragockoy-ispolnilos-75-let.html) que j'ai connue grâce à un concours de citations, m'a envoyé ce poème de Leonid Kisselev, poète ukrainien 


Un poète ne peut pas mourir

À l'hôpital ou à la maison au lit.

Et même dans le Caucase, au duel

Un poète ne peut pas mourir.


Un poète ne peut pas mourir

Dans un camp de concentration,

en prison faisant écho à la peur grondant,

Et même dans les convulsions collantes du billot

Un poète ne peut pas mourir.


Les poètes meurent dans les cieux

Leur haute chair ne connaît pas la pourriture.

Comme étoile filante, un signe de feu

Les poètes meurent dans les cieux...



Je lui répond en écho :


dans les décombres 

des villes d'Ukraine

sous les gravats

des immeubles effondrés 

sous les bombes

parmi les milliers de morts

Il y a peut-être des poètes


un poète ukrainien peut mourir

et avec lui les mots

qu'il vient d'écrire 

à son amour

à son pays 

à ce printemps sanglant

à défendre sa liberté


dans les colonnes de blindés

dans les avions

russes en guerre

partout en Ukraine

il y a aussi

des milliers de morts

Il y a peut-être des poètes


un poète russe peut mourir

et avec lui les mots

qu'il vient d'écrire 

à son amour

à son pays 

à ce printemps sanglant

à défendre on ne sait qui.



Fatigué après ce travail au jardin, je m'assoupis avec ces mots d'Ezra Pound : "Chaque lecteur devrait être un homme intensément vivant, et le livre, une sphère de lumière entre ses mains." 

et ce début de poème de T.S.Eliot :


"Nous sommes les hommes creux

Les hommes empaillés

Cherchant appui ensemble

La caboche pleine de bourre"


Et je me dis que bien que sympathisant avec les fascistes, ces auteurs de la Lost Generation méritent d'être lus.



@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@







VIII) CORRESPONDANCE








(1) Voici quelques lettres exhumées il y a peu : depuis que Mary collabore à la revue Lapageblanche, elle a acquis une petite notoriété dans son village natal et quelques habitants ont décidé de fouiller coffres et tiroirs pour retrouver quelques mots que Mary aurait pu leur envoyer. Cela, ne nous y trompons pas, souvent à des fins commerciales. Si vous vous rendez sur un site de petites annonces bien connu, vous trouverez quelques-unes de ces lettres vendues à un prix assez élevé : peut-être pas le prix de l'or mais disons que leur prix n'a pas à rougir d'être au milieu de layettes presque neuves, de pots d'échappement au filtre à particule non encrassé ou de montures de lunettes sans verre.

Considéré par ces habitants comme un mémorialiste, et donc comme quelqu'un qui permettra de faire encore monter la valeur de ces lettres, j'ai pu avoir accès à quelques-unes d'entre elles. Je les reproduis ici de mémoire, qui n'est pas ma qualité première.


Avant de commencer, notons que la calligraphie de Mary pourrait être l'objet de bien des débats. Tandis que sa mèche de cheveux penchait surtout vers la droite, son écriture a pris la tangente inverse et propose des consonnes définitivement en déséquilibre vers la gauche. Certains y verront une forme de pessimisme. Ce serait oublier que Mary a cru jusqu'à ses seize ans que le père Noël existait bien.

Bref, voici ces lettres. Mesdames et Messieurs de la psychanalyse, à vos crayons!



(2) LETTRE À COQUILLE

 

Hop hop hop hop hop hop c'est bon d'écrire des choses pour faire un lacis ou un tiret, une virgule ou un au-revoir composition interne à séquence vide dotée d’une structure magmatique associative et neutre qualifiée de libre pour une raison qui nous échappe comme un mot vide s’échappe d’une séquence vide. Leur concaténation de perles-anneaux qui forment des rangées. Leurs chaînes d’éléments symboles lettres ou caractères qui forment des expressions rationnelles. L’homme est en ce monde ainsi que l’oiseau sur la branche ; la branche est attachée aux belles paroles ; qui s’attache aux belles paroles a de la fantaisie, aussi vrai que le ciel est au-dessus de la terre et que les vieux aiment les richesses. Champ semé – foisonne verdure – se hausse verdure – verdure en tuyau verdissant – tuyau verdissant épi florissant – épi jaunissant – grains explosant – pop pop pop pop. Opération sans liste. Ensemble des parties. Produit carpe diem. Somme disjointe. Exponentielle. Les lettres ce n'est rien ça marche devant, ce que font abcdefghijklmnopqrstuvwxyz. Dans ma chambre où je pleurai pendant des heures, rien ne demeure que l'étourdissement passager. Oeuf crac clac clac clac omelette. L’analogie entre le langage et les Oeufs, ici parcourue en surface, mériterait d’être travaillée plus en profondeur. Les lettres ce n’est rien, Ça marche devant. Ce que font abcdefghijklmnopqr stuvwxyz. Dans ma chambre où je pleurai pendant des heures, rien ne demeure que l'étourdissement passager. Oeuf crac clac clac clac Omelette. Présence du bond présence du bond. rêve de quoi. présence de quoi. présence d'un bond de calamar dans le bleu d'une lame présence d'un bond de calamar dans une lame bleue présence du bond. rêve de quoi. présence de quoi. présence d’un bond. Manifeste pour le mouvement vers la page blanche des grains versés. Mouvement, vers la page blanche, des grains versés. POUR LE MOUVEMENT VERS LA PAGE DES GRAINS VERSÉS ! POUR LE MOUVEMENT VERS LA PAGE DES GRAINS VERSÉS ! Signé Lamarque mouvement vers la page blanche des grains versés. Un pas comme une sirène de police, un pas comme en rêve, un pas vers la grosse bobine du moulin, un pas dans le cercle bleu, un pas vers le plafond sur la paroi courbe, un pas asymptotique épileptoïde furieux, un pas vers la plus grosse unité de temps, un pas vers la grande distance couverte de couleurs, un pas vers la grâce de la musique, un pas vers le foin et les parfums, un pas vers mipliognvnv et cu eu ène zède dé zède. Parfumées emballées accrochées  constantes paisibles silencieuses. 

Bienheureuse sage habile la palissade limite. Mot mort rien virgule séquence accumulation de mutations inédites fond noir séquence omicron fond noir. Serrés dans les bras d'aujourd'hui, jours passés, ceux qui viennent. Moment propice, ce moment, il sera dans mon coeur à jamais. Quasi simultanément se rallument les constellations jaunes du mimosa. Cagibi d’un jour cagibi d'amour cagibi toujours. Plus près de nous. Sur la pointe des pieds - j'entre dans le vif. Tutoie-moi. Sinon rien. La poésie est par puissance de feu " vera norma veritatis" comme deux et trois font cinq - choses jugées à la seule aune de leur pied en connaissance de la cause, si elles arrivent à l’heure. Hop hop hop hop hop hop. C'est bon d'écrire des choses. Tiret, virgule. Au revoir e r t e u l a l s e. Adieu je pars t'emporterai. Au clair de la lune mon sujet du moment de passage dans les parages supposons le deuil de ta chandelle en flammes (en flammes noires comme de bien entendu) ou supposons ta chandelle quelque part dans un secteur ailleurs situé dans l’espace-temps ou bien encore qu’elle brûle dans un espace imaginaire ou bien encore dans un théâtre du voisinage sans possibilité de séjour ou bien encore dans un lieu où il n’y a aucun corps ou bien encore qu’elle brûle seulement comme une faculté improbable ou bien encore comme un prétexte pour faire le merluche, pour toutes ces raisons et pour toute cette situation, prête-moi ta plume pour écrire un mot au clair de la lune mon ami Pierrot. À la fin de l’été 1912, à la suite de sa rupture avec Marie Laurencin, Guillaume Apollinaire compose le long poème Zone, sans ponctuation ni régularité métrique ou rime. Manifeste poétique, il ouvre le recueil Alcools. Il est le dernier poème en date composé par le poète. Il explique en ces termes la suppression de la ponctuation : " le rythme même et la coupe des vers, voilà la véritable ponctuation et il n’en est pas besoins d'autre. " Les livres de papier disparaissent dans des salles fraîches aux lumières tamisées qui conviennent aux vieux fromages. Le papier se remplace par une matière fine comme lui et d’une douceur incomparable. D’autant plus que la nouvelle matière est tissée de bactéries nos semblables au goût de vanille très alléchant. La canvédéité est une vénérable qualité vouée aux embellissements. Tu echeouaa liberistiche callamanda gretacor légua casize perstré mielingea grepor comprendras. Positif effet la parole compréhension musicale de sur la. Vingt-quatre non-mots dans la partie stockage de la boucle phonologique. 😌😡😎🥳🤨😩😭😓. Faites étinceler les murs et les cœurs se guideront tendrement, je tiens absolument à cette virgule, la valeur est une marguerite. Revenir à l'idée de donner la pensée en mouvement, boire des gorgées de temps en sirotant, vouloir manger, avoir faim, essayer de partir, vouloir s'en aller, faire tomber, construire, tracer des lettres avec effort, pousser brusquement, bousculer, tapoter, cueillir, remplir d'écriture, frapper, donner des coups, tomber malade, se faner, être décédé, finir la rédaction, disparaître. Lire, lire un peu. J'arrive à mon tour, j'aborde le rivage vert vir vis vie, on dirait de l'huile - exacte description du calme plat. Fée tinter. Ceux-là qui ont vu je vois par leurs yeux, étincelle et bête. Bande Jacques dessine Derrida. C'est un rire glacial et dément. Je ne dirai jamais assez bijouxchouxcaillouxgenouxhiboux cuicui, surtout ne rien dire, ceci n'existe pas, ceci ne se fait plus. LPBM Libérer Prose Belle Moderne, BBAE Bouffer Beaux Arts Éditions jusqu'à crever d'indigestion, la machine à écrire est lancée, les lettres c'est rien ça marche devant, ce que fait abcdefghijklmnopqrstuvwxyz. Dans ma chambre où je pleurai pendant des heures, et rien ne demeure que l'étourdissement passager, oeuf crac clac clac clac omelette, corps en balance pour accélérer une intensité qui l'élève. Votez Christiane Taubira, soyez généreux. Se tailler un petit morceau de bon temps, nourriture du corps et de l'esprit ont partie liée, on mange, projet, mouton grillé, café turc, souvenir, français, françaises du monde, je suis Charlie, adieu peint en lettres d'or. Deux ou trois dans la matinée, ou plus, à cheval sur mon balai, sens, tendresse, peau, mille détails indéfinissables, délices je vais aimer, misère j'en viens. M. Une voix crie, des genoux plient, un bras frappe, encore un effort c'est fait, eux égale aime ces deux, nouvel arrivage écriture- musique- image, je parme - de quoi parmes-tu ? Lire c'est dire coucou coucou, je suis pour l'élargissement du contexte à la vérification des sornettes, contour de l'esquisse, scruter l'image de quelqu'un penché sur une image pour la scruter. M'écouter donc me réconforter, phrase brève prononcée avec naïveté et modestie, paru-perçu, le vent souffle sur tout ce qui bouge, la parole est d'argent (qui manque) le silence est d'or (qui a les moyens). Mon nain mon jardin ma boulangerie mon école, mon chemin, je sème des graines d'amour j’écris-pour, une cuillère pour grandir, la renaissance résiste, dans le clair de la Mort, chaque jour apprendre à vivre autrement, démarche concrète d'une philosophie in situ, ce qui n'est qu'un point de vue sur une page blanche. Je déclare ne pas vendre mon bateau Morin dériveur lesté à monsieur F. L. C. le 17 avril 2021 à Hourtin Piqueyrot, qu'est-ce que comment ça pourquoi si, ici l'eau calme un reflet, eau calme naissance d'images. Tabac brûlant entre deux lèvres, un arbre une pierre un dieu, une petite poupée dans une plus grande poupée, un réduit à deux dimensions, par-dessous la soie en ce moment. Anecdote de Toulon, le docteur et Mme de la Barbinais, ça parle ... stupéfaction, extase et stupéfaction, comme un chiffon mouillé sur un carreau sale, poule écriture lecture œuf, pourquoi se déshabiller devant un homme sain ? Autre détail de cette période funèbre : dites des choses gaies et souriez, à bien y songer c'est un malaise, ce n'est rien, va, suis ton chemin pour toi sans retour, miroir aux alouettes mais surtout pour cette alouette. À lire attentivement, tempo lent, taiseux, liberté égalité fraternité nota bene, personne n'est sourd. Mais on reste aveugle, si tu ne me crois pas tourne les pages, immobile, piégé, capturé pieds et poings liés bâillonné, fragment d'un monde immobile, gaffe à la corne, je suis un mauvais père qui abandonne ses enfants au bord de la route, imagisme, vorticisme, futurisme, dynamisme, sache que si tu quelque chose de ça te retombera toujours sur la, vanité de lumière à travers la lentille semée de boulettes de pain qui sera demain semée de cailloux, si tu ne me crois pas tourne les pages (si tu as le temps), immobile, piégé, capturé, pieds et poings liés, bâillonné (qu’ajouter de plus ?), fragment d'un monde immobile (ceci est un fragment qui représente un monde immobile de signes sur la page), gaffe à la corne (allusion à la corne du taureau), je suis un mauvais père qui abandonne ses enfants au bord de la route (je confirme, je suis ce mauvais père), imagisme, vorticisme, futurisme, dynamisme (pour ceux qui ne connaissent pas la poésie), sache que si tu quelque chose de ça te retombera toujours sur la (les mots manquants : fais, mal, gueule). Vanité de lumière à travers la lentille (no comment), semé de boulettes de pain qui sera demain semé de cailloux (petits cailloux), lire la terre est bleue comme une orange délire. Elle pinça ses lèvres creusa ses joues et s'avança d'un pas décidé, dis-je, dit-elle, répondis-je, ajoutai-je, demanda-telle, blues de l'aller simple, tendre la main la serrer se quitter, j'aimerais mieux pas, n'être pour naître, liberté égalité sardane détachement sérénité confiance, exploitant une marge de gazon pour étouffer le bruit de mes pas.


Avedegor Lourfique



LETTRE À LOURFIQUE


Extraordinaire étrange singulier curieux imprévu étonnant 

Rare inouï inespéré fabuleux époustouflant épatant

Formidable fameux gigantesque hors classe hallucinant

Indescriptible ineffable magnifique merveilleux mirobolant 

Phénoménal prodigieux hors du commun surnaturel sidérant

Du tonnerre extrafort incomparable incroyable miraculeux 

Inimaginable mirifique sensationnel à tout casser faramineux.



Mary


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@





IX) POÈMES DE COQUILLE



INTRODUCTION


L'architecture de ce roman moderne, comme celle du Château de l'Âme, est faite de pièces. Chaque pièce est construite avec des pierres de taille fournies par les auteurs invités à construire eux-mêmes le site de poésie Le Dépôt de La Page Blanche.





sardane danse en rond (6)


Le bal des ardents commence, donnez vos noms - Jean Cayrol




Cinq poèmes en hommage à "Ralentir travaux", oeuvre commune de René Char, Paul Éluard et André Breton, sont à écrire par les auteurs de lpb. Leur titre est déjà le titre de l'un des trois poètes cités, ainsi que leur premier vers . La suite est à inventer par les auteurs. L'emplacement des vers est numéroté tant que le poème n'est pas achevé. Un seul vers par auteur dans un poème.. Les vers seront signés par Mary Coquille, "constituée à 100 p cent de molécules d'imagination" . Les auteurs indiquent leurs initiales et le n° du vers correspondant dans les notes de bas de page :

👇

https://lapageblanche.com/le-depot/coquille/memoire-de-coquille/notes-de-bas-de-page-1


Ralentir travaux - 1930 - collaborations entre Louis Aragon, René Char et Paul Éluard - titre tiré d'un panneau rencontré sur la route de Caumont-sur-Durance , composé sur un principe de cadavre exquis.


Poèmes à finir chez vous.





AUTOUR DE L'AMOUR



(1) Je t'enfouirai dans le sable

(2) mouvant de mon cœur éperdu


(3) de communica de communica


(4) - tion

(5) Et je t'aimerai de tout mon coeur tant que notre amour sera sans exception

(6) Extraordinaire étrange singulier curieux imprévu étonnant 

Rare inouï inespéré fabuleux époustouflant épatant

Formidable fameux gigantesque hors classe hallucinant

Indescriptible ineffable magnifique merveilleux mirobolant 

Phénoménal prodigieux hors du commun surnaturel sidérant

Du tonnerre extrafort incomparable incroyable miraculeux 

Inimaginable mirifique sensationnel à tout casser faramineux.






A LA PROMENADE


(1) Nous sommes passés devant la pharmacie

(2) Deux serpents entrelacés tricotaient des maux

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11) Mes bras par veines de mots ruissellent. Sous l’ampoule jaune 

vérité de quatre murs.





ON FERME


(1) Nous n'avons rien retenu

(2) L'étincelle s'est figée dans le cul du temps auquel on s'est trop attaché.

(3)

(4)

(5)


(6)

(7)

(8)


(9)

(10)

(11)


(12) Qui parle en ce moment ? et à qui ? Et de quoi ?




LE LIERRE


(1) L'éternelle femme sur un banc de square

(2) Grimpe le long des pierres de ma mémoire

(3) Mes amours apparaissent à chaque battements de cils

(4) Comme des scènes de films noirs

(5) @@@@@@@@@@@@@@@@@@@@


(6) Le banc du square de la femme éternelle vire au vert- bleu.

(7) Parmi les histoires que content les humains il y en a qui sont plus vraies que nature.


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@



LE PARTAGE


(1) Les belles bêtes blanches qui te mangent les joues

(2) roses comme de la viande de veau crue

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10) oh la la quel caquet pour un oeuf que tu ponds !




LA COQUILLE




ET VOICI UN POÈME


Signé de moi mais écrit par un autre. "Je est un autre "? Pas cet autre-là. 

Il m'est bien trop familier pour que je le laisse écrire.


Un nègre? Non plus. Encore trop de moi dans le nègre. Un usurpateur ? En quelque sorte. Mais qui ne prendrait même pas la peine de se faire passer pour moi.


Non, celle qui écrit reste libre d'écrire pour elle en signant pour un autre.


Mary Coquille



Angoisse de lpb


Terreur

De la page

Blanche

Rien à corriger

Coquille vide

De sens



***


Aux abonné•e•s absent•e•s

Parfois je me sens

Quand je ne suis pas là 

Qui se soucie de moi

Ma vie ne s'écrit plus

Dès lors que l'on m'a lu•e

Je suis un nom

Un titre 

Un clic

Mary


Aux abonné•e•s absent•e•s

Est-ce bien important 

Corriger les coquilles 

Parsemées d'une vie

Car quid du bonheur

Sans ces petites erreurs?

Je suis un nom

Un titre 

Un clic

Mary


Aux abonné•e•s absent•e•s

Mais je n'ai plus 20 ans

Vous vous servez de moi 

Prête-nom d'autrefois

Si je n'existe plus

Liberté m'est rendue

Voici vos noms 

Vos titres

Vos clics

Fini•e


Mary Coquille

(poèmes)








ÉVAPORATION


C’est pour moi seule que j’écris

Avec moi que je joue

Pour moi que j’invente

Il n’y a plus d’eau

Plus de rivage

Plus de boue

Que des mirages

La terre est sèche.






JE SUIS


Comme une pigeonnne 

Ravagée par le vent

Comme une dindonne

Cuite en sa plume

Comme une truite casanière

Comme une éléphante trompeuse

Comme une animale.





J’IRAI OÙ ME MÈNENT MES PAS


Avec la pluie pour chapeau

Et l’orage comme sombrero

J’irai sur le chemin

Cahoteux

Cahin caha

Où me mènent mes pas.





AVERTISSEZ-MOI


Avertissez-moi si mes

Poésies sont prises

Dans votre belle revue

Merci, de poésie.




Mary Coquille

Extrait de "Poésies Simplistes"

Les auto-éditions Pim Pam Poum


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@



X) NOTES DE BAS DE PAGE



ROMAN



TOME 1


Chap 1 – MÉTIERS


(1) Pierre Lamarque

(2) Simon A Langevin

(3) Pierre Lamarque

(4) Vidal.fr

(5)



Chap 2 – AMOURS


(1) Jérôme Fortin

(2) Michel de Montaigne

(3) Pierre Lamarque

(4) Simon A Langevin

(5) Samuel Beckett

(6) Andrew Nightingale

(7)



Chap 3 – ENFANCE


(1) Edmond Rostand (discours de réception à l'académie française)

(2) Pierre Lamarque

(3) Simon A Langevin

(4) Samuel Beckett

(5)



Chap 4 – ADOLESCENCE


(1) Patrice Parthenay

(2) Andrew Nightingale

(3) Matthieu Lorin

(4)



Chap 5 – MATERNITÉS


(1) Pierre Alferi - Chercher une phrase - Christian Bourgeois éditeur.

(2) Simon A Langevin

(3)



Chap 6 – GOÛTS & LOISIRS


(1) Simon A Langevin

(2) Pierre Lamarque

(3) Edmond Rostand (discours de reception à l'académie française)

(4) Pierre Lamarque

(5)



Chap 7 – VOYAGES


(1) Jean-Louis Van Durme

(2) Mykola Istyn

(3) Denis Heudré

(4)



Chap 8 – CORRESPONDANCE


(1) Matthieu Lorin

(2) Pierre Lamarque

(3)




N.B. Le roman collectif Mémoire de Coquille est un roman feuilleton dont le premier tome est déjà écrit par neuf auteurs et séparé de la suite par une succession de coquilles de couleur jaune comme ci-dessous.


@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@

_____________________________________________



POÈMES DE COQUILLE



Autour de l'amour


(1) Titre et premiers vers : Ralentir Travaux (Char, Eluard, Breton)

(2) Mikky Muandali

(3) Joelle Pastry

(4) Mary Coquille

(5) Simon A Langevin

(6) Pierre Lamarque



À la promenade


(1) Titre et premier vers : Ralentir Travaux (Char, Eluard, Breton)

(2) Mikky Muandali

(11) Bruno Giffard



On ferme


(1) Titre et premiers vers : Ralentir Travaux (Char, Eluard, Breton)

(2) Mikky Muandali

(12) Pierre Lamarque



Le lierre


(1) Titre et premiers vers : Ralentir Travaux (Char, Eluard, Breton)

(2) Air

(3) Mikky Muandali

(4) Simon A Langevin

(5) Joelle Pastry

(6) Mary Coquille

(7) Pierre Lamarque



Le Partage


(1) Titre et premiers vers : Ralentir Travaux (Char, Eluard, Breton)

(2) Simon A Langevin

(10) Pierre Lamarque



Et voici un poème


Structure initiale : Air


Angoisse de LPB


Structure initiale : Air


Aux abonné•e•s absent•e•s


Structure initiale : Air



@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@