Sylvain Jamet est né en 1987. Il vit et travaille en Isère. Quelques-uns de ses poèmes sont parus en revue (Recours au poème, Remue.net, Point de chute, La Page). Deux premiers recueils doivent paraître prochainement, Portrait de l’homme en pièces(éditions Tarmac) et Une météo (éditions Série discrète).     

Questionnaire de LPB

1/ - Peux-tu indiquer un livre que tu aimes particulièrement ?

 En poésie, « Pertes inespérées... » de Keith Waldrop, paru aux éditions Théâtre typographique. Sinon, j’ai découvert récemment un incroyable recueil de nouvelles que je recommande depuis à tout le monde : « Jesus’ Son » de Denis Johnson.       

2/ - Peux-tu donner un vers, un mot, que tu aimes ?

 « Les souvenirs m’observent » (Tomas Tranströmer). Ou encore le credo de George Oppen (traduit par Yves di Manno) « Je crois qu’il n’y a pas de lumière en ce monde / sinon ce monde / Et je crois que la lumière est ». Le mot est dedans.    

3/ - Quelles sont tes lectures habituelles aujourd’hui et comment s’expliquent ces habitudes ?

 Énormément de poésie américaine, essentiellement traduite en français car je lis mal l’anglais. Celle-ci offre un décalage séduisant par rapport à notre propre tradition poétique, un lyrisme plus contenu peut-être, un rapport plus étroit à la langue parlée même dans les approches les plus formelles.

4/ - Peux-tu citer un support de diffusion de la poésie que tu affectionnes (autre que le livre)?

 Les supports numériques sont un formidable outil de diffusion de la poésie, du fait de l’accessibilité des contenus.  Mais j’insiste, quand même : les livres. Pour la présence physique.   

5/ - Le monde lit-il toujours et quoi?

 Le monde lit surtout des notifications, non ? Mais je suis persuadé qu’il y aura toujours une place pour la littérature.   

6/ - Quel est ton plat préféré ?

 Les choses peu diététiques, hélas.   

7/ - Quels sont ta musique, ton film, préférés ?

Je suis peu mélomane, en musique j’aime les choses sentimentales. Pour le cinéma,lorsque je veux avoir l’air intelligent, je réponds : « La jetée » de Chris Marker. Sinon,je fais comme tout le monde, je regarde des séries (The leftovers, Girls…).    

8/ - Peux-tu recommander un site de poésie et expliquer ton choix ?

 Remue.net ou Poesibao, que je fréquente régulièrement pour faire mon marché et pour l’anthologie permanente.  

9/ - Peux-tu parler de tes amours au présent ?

 Je peux! Et aux autres temps aussi...

10/ - Dans le cours de ta jeunesse (16-25 ans), quels sont ou ont été tes principaux intérêts intellectuels ?

Le cinéma. J’ai aujourd’hui moins de temps pour m’y rendre, mais je l’aime toujours autant. 

11/ Est-il nécessaire de produire ? 

Des produits marchands, oui, en étant raisonnables (ce que de toute évidence nous ne sommes pas…). Des poèmes aussi, sinon que lirait-on ?    

12/ - Pour qui écris-tu de la poésie ?

Pour le Lecteur Invisible. 

            QUESTIONS SUBSIDIAIRES POSÉES PAR DES ÉLÈVES DE COLLÈGE DE LA CLASSE DE PATRICK MODOLO

 A quel âge avez-vous écrit votre premier recueil de poésie ?

Assez tard. La première fois que j’ai essayé de rassembler des poèmes en recueil, je devais avoir 27 ou 28 ans.  

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Difficile à dire. Des choses que je lis, vois, entends.   

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir poète ?

C’est d’abord le fait de lire d’autres poètes. L’envie de les imiter.   

Quel style de poésie préférez-vous ?

Les formes courtes.          

Dans un monde menacé par la guerre et par le réchauffement climatique, quelle est la place de la Poésie dans tout cela ?

 Il ne faut pas trop attendre de la poésie ou des arts en général. Je ne crois pas qu’ils puissent « changer le monde », enrayer le réchauffement climatique ou empêcher la moindre guerre. D’un autre côté un poème réussi aide à ressentir le réel avec davantage d’intensité, à l’envisager dans toute sa profondeur, lui rendre sa complexité. Il peut marquer suffisamment un individu pour changer sa vision du monde et peut-être le pousser à agir différemment. C’est ce que je me dis en tout cas les jours où je suis optimiste !    

Depuis combien de temps êtes-vous poète ?

C’est à l’adolescence que je me suis mis à écrire régulièrement de la poésie. Cela parlait surtout d’amour et de filles.  

Avez-vous une autre passion qu’écrire des poèmes ?

En lire.

 Avez-vous besoin de certaines conditions ou d’un certain environnement pour écrire ?

J’écris plus facilement et avec davantage de plaisir le matin, mais plus fréquemment le soir, à cause de mon travail. J’ai besoin de m’isoler pour écrire.   

Combien de poésies pensez-vous encore écrire ?

Beaucoup j’espère !Mais j’écris lentement...

  Quel est votre poète préféré ?

 Difficile à dire, il y en a plein. Si je devais en conseiller un à des personnes qui n’ont pas l’habitude de lire de la poésie, je dirais : Tomas Tranströmer, un poète suédois qui a obtenu le prix Nobel de littérature en 2011.   

Quelle poésie avez-vous pris le plus de plaisir à écrire ?

 Je ne saurais pas dire.

   Combien d’années d’études avez-vous fait pour être poète ?

J’ai fait des études, mais pas pour écrire des poèmes. Il paraît qu’il existe des classes de « création littéraire ». J’aurais aimé y participer, par curiosité, mais je ne l’ai jamais fait.     

Lequel de vos poèmes a eu le plus de succès ?

Aucune idée. Je pense que dans mon cas « succès » est un mot un peu fort. Je suis loin d’avoir assez de lecteurs !   

Vous vous rappelez de votre première poésie ?

 Mon premier poème était un court texte en prose écrit à l’école primaire. Cela parlait de l’éruption du Vésuve à Pompéi. C’était très dramatique. Je me souviens que j’en étais très fier.