Le dépôt
Simple poème 2 - Cédric Demangeot - Andrew Nightingale - Constantin Pricop
Cédric Demangeot
Une peau, cela. Se retourne infiniment
pendant l’amour. Se rétracte
à la question. Cela ce tend – sous les tractions
de la haine – & se noue
dans les torsion de la pensée.
Le reste du temps, ça
se contente de pendre sur un cintre.
Cédric Demangeot - Une inquiétude - Ed. Flammarion
Andre Nightingale
A human is an even number
And this ghoulish number that writes
to self-curb
obscene flaps of skin,
makes light pen strokes that barely touch the page,
gestures of wings disappearing into the white sky,
A sneeze and a tissue to mop this face, afterwards,
the dream continues
Andrew Nightingale
Un humain est un nombre pair
Et ce macabre nombre qui écrit
à auto-usage
d'obscènes lambeaux de peau,
donne de légers coups de stylo qui touchent à peine la page,
gestes d’ailes disparaissant dans le ciel blanc,
Un éternuement, et un mouchoir pour essuyer ce visage, ensuite
le rêve continue.
trad G&Jd
Constantin Pricop
oui, je crois
oui, la poésie doit être violente
(ou elle ne sera pas, dirait quelqu’un)
elle n’est pas un rituel pour tuer le temps
pas des lamentations fades
(conclusions d'amours ratées)
pas d'affichage érotique de quatre sous
pas de prétendues hauteurs philosophiques
elle n'est pas la confession en public de ce qu'il faut garder pour soi-même
pour remplir le récipient.
elle n'est pas de telles choses
si elle, la poésie, n’a pas l’effet d’un coup ahurissant
elle n’a aucune valeur
le premier mot doit être
le doigt inséré
dans le canon de fusil
le deuxième mot,
le doigt qui appuie sur le déclencheur
douloureuse la poésie
quoi faire…
Constantin Pricop