Le dépôt
Mission traduction 7 - A. Nightingale, F Garcia Lorca, Jon Clark, Si Mohand
Je suis ombre de diamant
je suis souffle de poisson
je suis celui-là que tu aimes détester
je suis un maître noeud
qui empêche l’obsidienne de se briser
par la douleur de l’esprit.
Je ne suis rien, vraiment
détache-moi, je t'en supplie
ensemble nous pouvons être libres
Andrew Nightingale
Trad. G&J
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La guitare
Commence le sanglot de la guitare se brisent les verres
de l’aube commence le sanglot de la guitare
inutile de la faire taire impossible de la faire taire
Pleure monotone comme pleure l’eau comme pleure le vent
sur la neige impossible de la faire taire pleure pour des choses lointaines
Sables du Sud chaud qui réclament des camélias blancs
pleure flèche sans cible le soir sans matin
et le premier oiseau mort sur la branche
Oh guitare ! Cœur très blessé par cinq épées.
Federico Garcia Lorca
Trad G&J
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CAPTURÉ PAR DES OBJETS DISCRETS
La lune est une pièce, ta poche l'a versée,
levée sur le trottoir à côté du parc
- le sol chaud, pourrait-il y fondre ? une pensée,
mais pas l’orbe d'amour, elle n’avait pas sa place dans ta poche.
Un enfant s'approche alors que le vent se remue et que la bulle lumineuse
se hausse, hors de portée de son sourire titubant.
L’homme fait du vélo, évite le derrière d'une femme âgée
mais tous remarquent son sourire et tous sont pris dedans
sans parler de la lune. Elle se couche à présent, son éclat devient
l’imagination de l’enfant, et l’enfant passe à un
papier chewing-gum, ça sent la médecine et la menthe.
Demi-tour au milieu de la vie quand l’amour s’est vidé de la poche de Dieu
et a laissé à jamais une marque indélébile dans les yeux amoureux et
la voix qui grince parmi les os de cette vieille maison.
Comme l’enfant, que j’ai remarqué, épris, mais trop vieux pour aller de l’avant.
Mon attention s’est détournée dans les fissures du plancher de la vieille maison
que nous habitions, encore assise sur un sol sec.
Ce sont des secrets qui se murmurent aux papillons nocturnes qui grignotent nos tapisseries
les portant comme des cordes soyeuses pour jouer une musique qui navigue sur le vent solaire
dedans et à travers le vide entre les vies.
Dans une peau de sauterelle par le mouvement dingue d'yeux voltigeants
se tissent les multiples couleurs des plumes de dinosaure, nous nous prenons les mains
devant notre maison et nous élevons jusqu'aux nuages notre personnel tourbillonnant.
Ils annoncent l’information de la poussière de la mère et de l’épaisseur
de l’atmosphère. Nous saluons les rois du haut de leurs petites maisons.
Bienvenue toute vie au dîner de la vérité des vérités, l’amour et le reste sont sûrs.
L’un après l’autre, ils entrent, certains se chevauchent, on les démonte
pour faire passer les amis à table et puis danser au son de l’éternité.
Les tablettes en pierre nous font renaître, la voix suave des cavités
et la courbe du repos, notre lune, notre maison, notre vie
où nous sommes pris.
Jon Clark
Trad. G&J
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Walaɣ snat n teḥdayin
J’aperçois deux filles
cbant tisekk wrin
Telles des perdrix
la ilah a illa Llah
...Il n’y a pas de dieu hormis Allah
Lsant llebsa n tṛumiyin
Habillées à la française
bḥal tibiljikin
Elles ressemblent à des Belges
Muḥemmed Ṛasul Llah
...et Mahomet est l’envoyé d’Allah !
A w’iṭṭsen yid-sent saɛtin
Je rêve de deux heures avec elles,
yeẓul neɣ yeqqim
A oublier mon moment de prière,
a Ṛebbi ssteɣṛ Llah
...que Dieu me pardonne !
Si Mohand
Adli - Trad Vermando Brugnatelli - Errance et révolte, Alger, mai 2001, Edif 2000,