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NOTES

Critiques

Librairie Lpb - Lettre K

KAFKA Franz - Lettre au père - Editions Mille et une nuits - P.L.




Ces confidences sont émouvantes. On voit à quel point l’emprise du père fut forte et négative. Père mauvais, fils intelligent.




KARINTHY Ferenc - Épépé - Ed Zulma - P.L.




Je viens de finir de lire le livre Épépé de Ferenc Karinthy, et je ne regrette pas de l’avoir lu même si pour moi ce n’est pas du tout un chef d’oeuvre littéraire. 


Je ne regrette pas car j’aime les livres où se déploie l’imagination. Ici une imagination dont l’origine est le sentiment de l’absurde. Là où l’imagination m'est la plus excitante c’est lorsque l’imagination est très proche d’une réalité. Je ne regrette pas car le personnage de Budaï est attachant. Je ne regrette pas car Budaï est linguiste et son sentiment d’enfermement dans une langue absurde est très touchant. L’enquête scientifique linguistique qui est proposée vaut le détour. Mais ce n’est pas selon moi un chef d’oeuvre à cause de ce sentiment pénible que j’ai éprouvé tout au long du roman, sentiment d’invraisemblance peut-être, mais surtout liée au sentiment de devoir avaler sans cesse des descriptions... à n’en plus finir. 


C’est un livre qui utilise la description de façon outrancière et indigeste. Il donne l’impression d’un monticule de détails entassés, d’une nourriture obsessionnelle. 


La fin du livre sauve le livre et me permet, lecteur, d’avoir accès à un génie inventif (l’invention de la guerre civile est géniale), une sorte de génie mythomaniaque, et à une merveilleuse étincelle de poésie à la toute fin du livre de l’écrivain (la découverte que de l’eau s’écoule jusqu’à la mer depuis le centre de la ville improbable). 


C’est pour ces raison que j’ai envie de connaître d’autres livres de Ferenc Karinthy, en espérant ne pas tomber à nouveau sur des descriptions…


L’excès de descriptions ressemble à l’excès d’adjectifs, l'abus révèle malheureusement une psychologie beaucoup trop obsessionnelle à mon goût.


Pour moi pour qu’un roman soit un chef d’oeuvre, il faut qu’il respire et non pas qu’il étouffe. Il faut plus de santé dans la littérature...




KELLEY William Melvin - Un autre tambour - 10/18. - M.L.




Roman qui date des années 50 et qui vient seulement d'être réédité en France. Kelley était considéré comme un autre Faulkner (même intérêt pour les sans rien du Sud des États-Unis) de son temps mais a été injustement oublié par la postérité.


Ce récit raconte la désertion de tout un état américain par la communauté noire : tous s'en vont, sans explication aucune.


Très bien mené comme récit avec une succession de points de vue différents.




KLEIST von Heinrich - Sur le théâtre de marionnettes - sur l'élaboration progressive de la parole - trad. de Brice Germain - Éditions Sillage- PL


Deux courts textes à savourer , l'un sur la danse, l'autre sur la pensée.


"Quand une idée est exprimé de façon incohérente, on ne doit pas en conclure pour autant qu'elle a également été pensée de façon incohérente, au contraire, il se pourrait même aisément que celles qui sont exprimés de la plus incohérente. des façons, soit justement celles qui ont été pensées de la manière la plus limpide."



KOESTLER Arthur - Le zéro et l'infini - Ed. Le livre de poche - PL


Le succès de ce livre repose sur la description de l’intérieur de la dictature communiste russe… c’est un livre plutôt mal écrit (pas trop mal mais sans plus), à la limite ennuyeux comme une pensée qui avancerait à la vitesse de l’escargot, exposant des pensées rudimentaires et grises entrecoupées d’éclairs sur une façon étrange de concevoir l’histoire, le monde et la personne humaine en général… j’ai l’impression de lire l’expression d’un délire à la fois individuel et collectif où la passion communiste m’évoque le monde de Sade et celui de Masoch…ce livre est comme dit Kafka « une cage partie à la recherche d’un oiseau »…




KUNDERA Milan - La plaisanterie - Ed. Folio - P.L.



Je viens de finir La plaisanterie de Milan Kundera… je crois que même chez les très bons auteurs il se trouve des livres très mauvais, et c’est l'impression que je garde de la lecture de La plaisanterie. Quand on n’aime vraiment pas un livre je crois que le mieux c’est de ne pas en parler… juste pour dire que c’est très confus, sans aucune saveur, cette histoire de la Tchécoslovaquie prise dans la tourmente communiste, en train de se dévaster… ce livre m’a donné un sentiment de malaise du début à la fin… la construction du livre est faite de différentes sections où l’on voit un personnage dire je, puis un autre, et comme tous ces personnages ont en commun de sembler de falotes caricatures, les je se confondent et l’histoire se déroule sans histoires, plutôt des bouts anecdotiques collés l’un à l’autre du début à la fin du livre… une chose m’intéressait, c’était de lire un témoignage du communisme dans ce petit pays et de le comparer à celui, par exemple de C., de la Roumanie à la même époque… le témoignage de Kundera semble montrer que l’auteur n’a pas pris de distance critique avec son histoire, comme s’il était en train de la vivre au moment où il l’écrivait, noyé dans la névrose de son pays...… l’histoire de la croyance dans le communisme tel qu’il se développait alors dans ces pays totalitaires… ce livre me laisse un sentiment de dégoût profond pour ce que j’appellerai les mentalités de l’époque… le livre n’est pas bon, mais ce témoignage, même mauvais, sans aucun charme littéraire, à l’opposé des autres romans de Kundera, cette face sombre de Kundera joue quand-même son rôle de dénonciation de ce qu’étaient les façons d’être et de penser des pratiquants de la religion communiste : des gens complètement aveuglés par leurs slogans et leurs mots menteurs… c’est incroyable comme les gens peuvent être bêtes au point d'ignorer la liberté !