Le dépôt
Séquence 4 - Stéphane Casenobe
Non ! les étoiles ne nous sont pas destinées
extraits
Ecrire c’est partir chacun de son côté je crois ?
Je sais les galaxies sans domicile fixe
Je sais de source sûre que les enfants vont bien plus vite que la lumière !
Dans l’urgence de vivre je me place en tête de l’échelle
Je dupe mon monde
J’escroque le milieu des lettres modernes
Et je n’en ai que foutre de la poésie actuelle
Evoluée…
L’intuition d’une possible intuition me gagne
Mon ange gardien a perdu les clés du Bercail
Vous-y-croyez-vous ?
Putain !
Démiurge mes couilles !
Je vis très en deçà du seuil de pauvreté
Du seuil de poésie aussi…
Il me faut trouver une force énorme pour écrire
Que sait-on d’autre à mon sujet ?
L’intuition d’un possible
Tout ce qu’il y aura eu de beau dans ma vie s’efface en un instant
Je suis allé trop loin avec mes mots de service
Je me sens plus fort dans l’obscurité
Mon orchestre est prêt à jouer la symphonie du trouble bipolaire
Et j’occupe mon temps à regarder des anges disparaître
J’écris avec une main d’ange !
Je cherche en moi le mot révélateur
Le seul à être réutilisé…
La poésie n’est pas seule
Je ne l’abandonnerai pas
Je change ma façon de regarder le monde jusqu’au point de me désajuster…
Perdre
Ecrire…
D’emporter ce qui peut l’être encore
Rejouer la même partition inexorablement ?
Et pourquoi je mérite tant de belles choses ?
Mes mots ressemblent à une femme
Je suis le féminin profane au deuxième degré sur trois
Mon appartenance à l’autre partie du sexe recommence…
Alors j’écris mais je ne sais rien faire d’autre
On ne retourne pas d’où l’on vient je crois ?
Car mes yeux agrandissent ce qu’ils touchent !
Il existe un monde en mesure d’accomplir des folies
Des miracles aussi…
Tout ce qui ne se dit pas s’écrit paraît-il ?
L’imagination me manque cruellement dans ce qui reste du jour
L’inspiration faiblit
Je casse le miroir des alphabets jumeaux !
Désormais prier n’est plus nécessaire
Oui
J’invoque un retour possible en poésie…
Psychotique express !
Il me faudrait purger tous les circuits du corps pour bien redémarrer !
Une chimie mentale est nécessaire ainsi qu’un très gros mal de tête à suivre
J’ai déjà joué cette partie et je l’ai perdue…
Ecrire pour si peu de chose ?
Vivre vient après parfois
Et parfois pas
J’ai ce reflux ce schizo-rythme dans la peau !
M’introvertir devient urgent
Devient la règle
J’inverse l’ordinaire
Je confonds les polarités
Lapsus vainqueurs !
Refoulements gagnants !
Dualités jumelles…
L’exercice est fini !
Il existe des mains pour prier et des mains pour bien faire…
L’enfer redevient fréquentable pour quelques minutes
Je n’explique pas bien la lumière que j’engendre
Mon cantique vaut-il le ciel ?
J’ai découvert la porte un soir
Je m’y suis engagé
L’issue risque d’être fatale…
Et rien d’antérieur ne filtre de moi
Un rêve prémonitoire me devance parfois
Je les ai tous vaincu mes démons sans même les avoir affrontés !
C’en est suspect
Je suis un poète vainqueur
J’atteins les astres matinaux
Dieu aussi a un emploi du temps chargé
Ce qui n’est pas dans le poème n’existe pas
Ce qui est dans la vie est dans la poésie
Car le prince des ténèbres n’est plus que l’ombre des ténèbres !
De fabuleuses présences sont à venir
L’oiseau technologique a été abattu…
Mes prières ont une faible empreinte carbone
J’ai des capteurs d’humeur dans mes mots bipolaires
J’écris en urgence relative
Absolue !
Le danger approche
Alphabets biochimiques
Tissus nerveux du langage
Les lignes bougent…
Mes prières sont des déchets à ciel ouvert
Des ordures libres !
Je remercie ceux qui me rendent le chemin difficile
A eux seuls mon estime
Ma reconnaissance
L’ennui c’est comme quelqu’un qu’on connaît mal !
Bien mal…
Ni la pâleur des nuits ni le sombre des jours ne suffisent à m’éclairer
Oui
Je l’admets
Dans chaque enfant perdu je me retrouve seul
Salement seul…
On emporte que soi là-haut !
Mieux vaut ne pas s’encombrer de trop de détails !