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Librairie Lpb - Lettre T

THICH NHAT HANH - Le coeur des enseignements de Bouddha - Pocket - PL



LE BOUDDHA



"La première chose à faire est de s’arrêter, respirer, se reposer.


Ma chère souffrance, je sais que tu es là. Je suis là pour toi et je vais prendre soin de toi. Cette souffrance a été comprise .


Lorsqu'on regarde le bord de l'océan, on voit que chaque vague a un début et une fin. Une vague peut-être comparé à d'autres vagues, et l'on peut dire qu'elle est plus ou moins belle, plus ou moins haute, basse, ou longue que les autres. Et, avec le regard profond, nous voyons qu'une vague est faite d'eau. Tout en vivant la vie d'une vague, elle vit aussi la vie de l'eau. Ce serait triste pour la vague de ne pas savoir qu'elle est aussi l'eau. Elle penserait alors : « un jour je vais mourir. Cette période de temps est ma durée de vie et lorsque j'atteindrai la rive, je retournerai au non-être. » Ces notions peuvent causer de la peur et de l'angoisse à la vague. Nous devons l'aider à se défaire des notions de soi, de personne, d'être vivant et de durée de vie, si nous voulons l'aider à être libre et heureuse.


Le Bouddha nous a recommandé de vivre notre vie ainsi : de tout voir à la lumière de l’inter-être. Cette vision profonde nous libère. Une vague naît et meurt, mais vous ne pouvez pas appliquer cette notion à l'eau. Cette vision profonde suffit à faire disparaître notre peur de la mort. Le plus grand soulagement est de toucher le Nirvana, le monde de la non-naissance et de la non-mort.


La méditation nous aide à nous défaire des concepts, elle est extinction conceptuelle (Nirvana).


"Le Bouddha n'était pas un dieu. Il était un être humain". Quel est le sens de cette phrase ? Qu'est-ce qu'un être humain ? Si les arbres et les rivières n'était pas là, comment vous êtres humains pourriez vivre ? Un être humain est entièrement fait d'éléments non humains. Nous devons nous libérer de nos idées sur le Bouddha et les êtres humains. Nos idées peuvent être des obstacles qui nous empêchent de voir le Bouddha."




THOREAU Henri David - Walden ou la vie dans les bois - Gallimard - PL




Une réflexion sur l'économie, la nature et la vie simple menée à l'écart de la société, écrite lors d'une retraite dans une maison que l'auteur s'était construite au bord de l'étang de Walden (Massachusetts) en 1845.

Parmi les plus belles pages sur la nature jamais lues (Le printemps, p 338 à 360).

Heureux d'être en compagnie du bon livre. Je recommande la lecture de ‘Walden ou la vie dans les bois’ de Thoreau, écrivain philosophe et poète contemporain de Walt Whitman. Un chef d’oeuvre qui ne prendra jamais de rides, un des meilleurs auteurs que j’ai lus. La traduction de Louis Fabulet (Gallimard) me semble particulièrement réussie. C’est un récit de sa vie et c'est un bon moment passé avec les pensées de l'auteur pendant deux ans reclus dans un coin de la nature, et des sentiments, mais aussi des observations et réflexions scientifiques, que la nature fait naître en lui, un hymne à la nature et à la vie solitaire, grandiose, une réplique à Robinson Crusoe - mais là il ne s’agit pas d’une fiction, tout est vécu et sensible, la pensée de cet auteur est originale, profonde, apte à l’émerveillement et à la spiritualité, soucieuse de transformation intérieure, et s’exprime de façon élégante, recherche et sagesse, à contre courant de notre époque industrieuse et zélée. Des pages inoubliables, dont deux sur les chants d’oiseaux, p 148 à 150. 


"Dirige ton œil droit en toi, et vois mille régions en ton âme encore à découvrir. Parcours-les, et sois expert en cosmographie-du-chez-soi.


Sois un Colomb pour de nouveaux continents et mondes entiers renfermés en toi, ouvrant de nouveaux canaux, non de commerce, mais de pensée.


Et explore-toi-toi-même. C'est ici qu'il faut de l'oeil et du nerf.


La surface de la terre est molle et impressionnable au pied de l’homme ; tel en est-il des chemins que parcourt l’esprit."


Seul demeure le monument littéraire.


THOREAU Henry David - La désobéissance civile - Ed. Gallmeister - PL



"Un gouvernement dans lequel la majorité dicte toujours la loi ne saurait être fondé en justice, même au sens le plus large où les hommes peuvent entendre cette notion.


Il est moins souhaitable de cultiver le respect de la loi que le respect du bien moral. La seule obligation que j'ai le droit de suivre et celle de faire en tout temps ce que je pense être le bien.


Tous les hommes reconnaissent qu'il existe un droit à la révolution – c'est-à-dire le droit de refuser de prêter allégeance au gouvernement, et le droit de lui résister, lorsque sa tyrannie et son inefficacité sont profondes et insupportables."



THUNBERG Greta - No one is too small to make a différence - Ed. Pinguin Book - P.L.


Premier livre de Greta Thunberg en anglais, non traduit en français, rassemblant ses discours devant diverses institutions internationales et divers parlements dont son célèbre discours devant l’ONU « Comment osons-nous » Ce livre de cent pages de Greta Thunberg est très intéressant à lire en anglais. Très intéressant en tant qu’expression de pensée …et franchement je vois qu'il me suffit de mon apprentissage de l’anglais à l’école pour me débrouiller quand la pensée est si claire. Est-ce que cette pensée claire fera son chemin à temps dans les consciences, j’en doute…je pense que la catastrophe a déjà commencé depuis des années, envoyant ici et là sur nos villes et nos campagnes ses premières et régulières tempêtes inondations tornades. Sècheresses, incendies. Pleurs et grimaces. Dans le livre des pensées de Greta Thunberg je veux remarquer la qualité de ses discours adressés à l'humanité. Qualité d'humanité de l'écrivaine.




TODOROV Tristan - Théorie de la littérature - Ed Points Seuil - PL



"Théorie de la littérature - textes des formalistes russes réunis, présentés et traduits en français par Tzvetan Todorov - collection Points, ed. Seuil


Ce livre que je recommande aux lecteurs de Lpb est à la base d’un poème que je suis en train d’écrire et dont voici le début…

J’utilise la machine à texte de Pascal Nordmann de temps en temps pour agrémenter mon poème…


Le poème s’intitule modestement « PURE POÉSIE » , il est composé d’une suite de modules intitulés « Objets esthétiques »...


Pierre Lamarque






OBJET ESTHÉTIQUE I


la notion de forme recevait le sens nouveau d’intégrité   boris eichenbaum

la forme de l’oeuvre littéraire devait être sentie comme une forme dynamique  iouri tynianov





OBJET ESTHÉTIQUE II


sillon    arc   sinus   démonstration   nombre premier   calculatrice

 et lisière    gruyère    neutralité     appenzellois     cabanes de montagne


chemin    remorqueur    campagne     ferry-boat    chutes d’eau

 et ombres      ensorceleur    malédiction     fantôme     gorgone




OBJET ESTHÉTIQUE III


le mérite du style     consiste à loger une pensée    dans un mot


l m d s           c     à    l   u    p       d   u  m


le but des humains ne consiste pas à accomplir ce qu’ils considèrent comme bon

mais à appeler mien le plus grand nombre d’objets    léon tolstoï




OBJET ESTHÉTIQUE III




eh toi     pastèque     tu as perdu ton chapeau

eh      vieille chiffe    comment te tiens-tu    petite pastèque

tête      boule         pastèque      chapeau   viens   ici

que je fouette   tes fesses         mises à nu




OBJET ESTHÉTIQUE IV


eh toi     succession     tu as enterré ton mourant

eh        vieille chiffe     comment te tiens-tu     fatale succession

inhumation   marche funèbre    succession    mourant  viens   ici

que j'incinère    tes absences      tendresses à nu




TOOLE John Kennedy - La conjuration des imbéciles - Ed. 10 -18 - P.L.


Chef d'oeuvre de la littérature américaine. John Kennedy Toole est né en 1937 . Il ne trouve pas d'éditeur de son vivant pour publier ses deux romans : La conjuration des imbéciles et La Bible de néon . Persuadé

de n'être qu'un écrivain raté il se suicide en 1969. Grâce à la détermination de sa mère qui contacte l'écrivain Walker Percy et le convainc de faire publier La conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole obtient le prix Pulitzer à titre posthume en 1981.




TRISTAN FELIX - Testicul - Témoignage d’amour selon Saint-Luc - Tinbad éditions - PL


Testicul est une histoire d’amour particulière et hélas trop banale, l'histoire d'un inceste. Une histoire tragique comme la tragédie Oedipe Roi de Sophocle mais en plus drôle... Énigmatique à souhait comme l’histoire d’Oedipe. La narratrice a-t-elle mystifié les lecteurs ? Les a-t’elle entrainés assez loin pour les perdre ? ou bien a-t-elle laissé les lecteurs en leur totale liberté d'interprétation ? Difficile à dire, difficile de décrire ce qui se passe chez les lecteurs... Quoiqu’il en soit l’histoire contée ne manque pas de sels, nerfs, couleurs locales et rebondissements. L’histoire se passe dans un pays africain lors du séjour touristique d'un couple de vacanciers parisiens. Pleins de mots et des subterfuges divers sont inventés par la narrâtre pour maintenir la lectrure en haleine tant le rythme des phrases est tourbillonnant, papillonnant (et parfois même merdrique avec mots à volonté comme un hommage au Gargantua de Rabelais). Lectrure ponctuée de chapitres en prose avec de çi de là des réminiscences de petites culottes à moitié humides de cyprine et de haïkus comiques délavés sur leur fil d’étendoir au soleil au vent et à la pluie de l'insouciance.


Tandis que Le soleil commence avec peine à rougir son prépuscule, l’histoire se finit comme une crise qui s’arrête. La narrâtre nous a fait une crise de rire tout au long du livre avec ses mots de cul et ses moqueries psycho-sociologiques. Pas de sourire, du rire ! Comme rient au cirque de village des enfants étonnés, émerveillés, en même temps au bord de la piste aux étoiles et des larmes.


La narrâtre amoureuse du vrai, du bon, du solide, recourt presque sans cesse à une langue étrange mais qui ne nous est pas pour autant étrangère : des racines qui fleuriraient véridiquement et familièrement en pleine terre. Elle réussit le tour de force de nous capter toutes et tous dans les filets de l’écriture qu’elle nous lance au visage. Nous aimerions que ce livre curieux soit le premier tome d’une saga, afin de satisfaire notre appétit de lecteur. Mais le livre que nous tenons dans nos paumes comporte un début un milieu - un moment de pause, et une fin. Comme un roman de Houellebecq mais en mieux - en moins vieillot, en plus moderne. Le roman peut se suffire à lui-même. Tel un poème djeun.


Nous nous moquons de ce qui s’est passé en vrai dans l’histoire d’inceste que la narrâtre tente de nous conter à travers ses personnages, je dis bien tente : Tristan Félix ne lâche pas le morceau. Elle préfère l’avaler et le chier illico. Et laisser le lecteur vivre sa propre perplexité tout seul, dans son coin, en manque, comme elle.


Vous avez manqué certaines actualités en littérature et en psychiatrie ? Retrouvez dans cette édition spéciale une compilation d'articles déjà rêvés. L'occasion de réviser et de mettre à jour ses connaissances dans ces deux spécialités. Bonne lecture ! Un livre à relire aussitôt savouré.