Le dépôt
Et puis mince
Et puis mince
et c'est le lien entre le et la c'est l'addition de lui de elle en eux en nous encore et encore et c'est plus et c'est avec joints conjoints du fond des âges et de la langue le et du temps présent avec le & passé aussi le et ne disparaît pas avec la mort et toujours vivant
et tout autour une musique forte avec des vrais morceaux de mots dedans et moi avec les miens en silence en tête en recherche dans les replis de la langue ses commissures et l'effacement des artifices ne pas rentrer dans la danse juste tenter d'approcher la nuée ardente que l'on nomme inspiration
et puisque l'homme est victime de sa naissance victime et non coupable il arpente sa solitude attendant l'apparition d'un espoir à se mettre sous les rêves regardant les oiseaux pour ce qu'ils ne sont pas des messagers de joies alors que le monde trouve que penser fatigue et que le silence se pose sur ses maux
et maintenant que vais-je dire avec tous ces mots écrits à la hâte que je n'ose prononcer scander affirmer imposer que je n'ose assumer tous ces mots nés de mes illusions éteints dans mes désillusions il y a des mots qui disent mieux le hasard de l'écriture où je me laisse entraîner
et quelle est cette soif de chagrin cette envie d'explorer les cavernes les bas-fonds les vertiges aussi de nos histoires pleurer serait faire injure au chagrin alors se retrouver seul dans l'instant des lèvres parce que nous avons les mots et se dire à soi-même que l'espoir est l'avenir de l'humanité
et sinon et si pas et si non pas et si pas empêché entravé rompu si pas impossible si trop attaché pour avancer si pas sans chemin si pas si pieds si le mot pas ne fait plus avancer si passant trébuchant sur la pierre des mots si pas de côté égale chute et sinon quelle distance mettre en son pas
et ainsi plèvre péritoine péricarde toutes ces peaux intérieures ces enveloppes secrètes ce principe de parois qui vous séparent de vous-même pour mieux vous protéger de vous-même toutes ces peaux orientées vers l'obscur enfouies si loin vers les turbulences toutes ces peaux souffrent-elles de racisme ?
et qui sait peut-être qu'un jour la noble Académie dans sa grande clairvoyance reconnaîtra que les mots d'enfants sont les plus grands serviteurs de la poésie capables de couvrir de bleu l'interminable sarabande des jours gris
et moi ai-je un je un simple je sans ego un je d'écriture ou un vrai façonné dans les règles du jeu de modestie si peu de je en moi si peu d'ego en jeu si peu de moi et je dans tout ça si peu de tout ça en moi et si je n'était pas moi s'il était un autre Arthur au secours sauve-moi de tout ça sauve je de tout moi suis-je un je par mon corps par mes mots mais alors mes mots stockés sur mon ordinateur sont-ils encore je
et encore le jour et encore la nuit amassés dans l'ombre de mes pas et encore le monde et encore des morts et encore des corps qui n'avaient pas demandé de partir avant l'âge et encore des mots l'appel d'un ami pour dire le jour pour offrir à la nuit et encore vivre malgré ces encore
et comme la vie est ce pas si fragile vers l'inconnu et comme la vie est ce qu'il y a de mieux sur Terre et comme la vie est un chemin défoncé et comme la vie n'en peut plus de ce chemin qu'on lui fait emprunter la vie nous lâche va voir ailleurs pour changer de vie
et à mesure et au fur des mesures prises dans ma vie pour survivre il y a cette envie d'écrire d''écrire comme Jim Morrisson ou Patti Smith mais sans le talent ni la drogue peut-être une envie de Beat Régénération quelque chose de désespérément lumineux parfaitement dans l'époque bien que frôlant un horizon universel
et pourquoi pas enchevétrer nos gestes imbriquer nos sentiments partager nos médecines avec le monde animal plutôt que s'imaginer qu'une autre planète est possible investir dans une autre IA l'intelligence animale trouver un mot pour fraternité avec les animaux zoorité ?
et oui écoute le poète admire le vivant dans le mouvement des mots observe ce que le poème dit de toi du monde de l'intervalle entre toute chose avec l'émotion pas loin écoute le poète il te dira les déséquilibres éphémères qui font tenir debout la pensée
et alors on ne rêve plus la vie n'est plus qu'une façon de se hâter toute relation n'a donc vocation qu'à se disperser les sages n'ont plus la cote on leur préfère les puncheurs les paillettes les cyniques et alors les poètes ont-ils disparu pour autant ?
et voici de ce côté de la République un regard sur un pays de reine morte à l'occasion au revoir les chapeaux d'ici se délier du sang de tout règne que pèse le nom face à la mort Il n'y a pas de mort lumineuse et ce roi prisonnier de palais dorés regardant ses gens attendre comme seul privilège la noblesse n'a pas besoin de couronnes
et même que je n'ai rien trouvé à écrire de tout ce qui se passe dans le monde et ailleurs rien nada rien à la hauteur des combats qu'il faudrait mener rien au niveau de l'espoir des peuples opprimés quoi que je dise mes mots ne porteront pas que pourrais-je changer d'un regard furtif sur les erreurs du monde ?
et après la flaque une trace humide et puis plus rien le miroir à pie oublié le souvenir des chaussures éclabous sées de l'enfant effacé le poème sera-t-il cette trace humide survivant encore quelques instants avant ma totale évaporation
et forcément tu sais tout ça toi lecteur le silence que nous lisons dans les livres ces confidences de l'intérieur qui s'insinuent dans la nuit et dans le rêve ne sont que promesses et vent passant entre les lignes
et pourtant affleure de la plage l'œuvre d'un ciel dégagé se couchant sur le sable froid de la mélancolie pas un dieu n'est venu poser son pas ici et pourtant on jurerait y voir comme la description d'un paradis
et parce que ne peut que nous émouvoir l'image insensée d'un enfant avec tous les souvenirs d'un vieillard toutes ses blessures ses angoisses dans le sang et le cerveau toutes les cicatrices laissées par tant d'occasions ratées
et nous pauvres promeneurs au pas entravé par les chagrins et le désespoir lassés de tant de paysages marqués par l'inconscience humaine à salir la terre que faisons-nous à ne pas vouloir ouvrir les yeux à courir à rêver d'argent
et de ce temps qu'on croyait précieux qu'avons-nous gâché de conversations futiles et d'occupations vaines à laisser s'enfoncer nos certitudes jusque dans nos chairs qu'avons-nous accepté de s'abreuver de leur promesses sans voir que cette nature frissonnante de fragilité souffrait de nos excès de confiance en l'avenir
et toujours ce sentiment de ne pas être là où il faudrait dans le mauvais wagon du mauvais train dans la mauvaise gare prêt à partir pour de mauvaises raisons vers de mauvaises directions seulement attiré par le mouvement vers l'impossible
et bien sûr s'effrite chaque mouvement vers l'autre quand de solitude se remplit l'espace des ombres dans la fermeture des fenêtres quand le regard commence à poser les verrous de l'indifférence et que le soleil renonce lui aussi à réchauffer les mains tendues
et cependant dans la seule joie du présent naissant trouver appui dans l'ombre douce d'un poème de Siméon voulant parier encore sur la beauté de l'âme humaine pour ôter les boues de nos regards aveuglés par tant de violence
et ceci de sérénité de bienveillance et d'espoir évidemment que tout destin y aspire seule la parole partagée peut réconcilier mais les cyniques de la torpeur ne veulent pas d'une autre histoire le ciel bleu pas pour eux les aigris les jaloux prennent le désespoir pour de l'intelligence
et toi aussi tu t'ennuies toujours un peu trop loin de tes rêves regardant les gens passer sans savoir qu'ils pourraient bien te sauver de ces jours gris perdus à chercher des mots pour dire le sombre le noir tous les mensonges de ta mélancolie
et ça ce petit silence qui succède à l'annonce d'une mort ce temps comme désarticulé mal tombé devenu temps contraire dans l'instant quand on voudrait des mots lumineux qui font passer le chagrin ce court silence immédiatement regretté
et depuis la fenêtre ou l'instant unité de lieu de temps et de regard à travers la frontière de verre dehors il n'y a aucun enfant à jouer à tobogger dans le glissement délicieux vers l'insouciance depuis la fenêtre je vois tout le gris entré chez moi
et puis mince à quoi bon a quoi ça rime à quoi sa frime tous ces mots
venus d'on ne sait où envolés vers on n'en sait rien lus par qui tous mes pourquoi écrits pour qui tous ces doutes ces futilités peuvent bien cesser de me travailler et puis m
et voilà cela finit par la lettre aime