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AUTEUR-E-S - Index I

104 - Rosalia Domenech Margui

Lampez les guides ! suivi de L'île du tendre

Lampez les guides !


Et voilà l’appareil pour connaître la joie.

Si vous pouvez écrire vous pouvez dessiner.

Lamper les guides, travailler à l’étranger

un plâtre type, tout en même temps.

Persiste-t-il un doute dans votre esprit

ambitieux?

Armées en marche forment vos filaments.

Tombent les bouches amplifiées par l’entrée.

En dormant, par erreur, vous acquérez des droits.

De l’extérieur, le matin est précieux.


***


En construction quelques gestes rêvés.

Un outrage non, juste un soulèvement.

Sur les épaules un pli.

Les bras ballants suffisent aux lendemains.

Ce chemin l’ordonne , il prend le pouvoir fléchi

sous une pensée distraite se poursuivant

par des traitements divers en forme d’ailes.

Contagieux et humbles les doigts annoncent

que la beauté absorbe tout objet.


***


Un hochement de tête pousse à négocier.

Immédiatement ce défi en relève un autre,

nouveau maillon communique à l’esprit

les signaux de l’ émeute.

Première greffe de chaleur à haute voix

l’opération se mène.

La volonté, c’est vrai, se met à chanter, à danser.

Ceci se vérifie, soulève une voile.


***


Une image lacérée simple objet de respect.

Les sentinelles marchent en silence

les noirs avec les noirs.

La générosité est fêtée, ceci est possible

par une foule terrifiante de détails.

Généreux prisonniers humilient le pouvoir.

Le pari est osé — ils sont présents —

Sous le feu ennemi ils comblent leur tristesse.

Nous dressons l’inventaire, il n’y a pas d’autre choix .


***


Des troupes encerclées par la simplicité.

Une surtout, le marché est scellé.


Chez l’animal bien fait

armes rougies , hermétiques.


Activité normale sauf chez le cheval

d’une indolence extrême, sanction divine.


Sous le moindre prétexte

chacun veut faire fortune

— monte plus haut la fumée —


Mieux, leur goût pour le travail

les rend infatigables.

***********


L’île du tendre


Depuis, l’île, cachée, intercède pour le tendre. Et l’action symbolique du sommeil est passée. Tout est vrai. Des timbres endormis restent collés à la langue. Et au-dessus d’une paroi une lumière agissante (scintillement musical, pluie-fusée), a fondé son empreinte, lentement prolongée. Puis-je noter cela ? Plusieurs interprétations l’associent à une trace de pas.


Le vent soufflait foncé, le feu remplit son sac. La patience des corps attira quelques sons au point de crépiter. Un son qui intercédait en faveur de la mer attira l’attention sur le mot «ronce». Celui-ci possédait une sorte d’odeur de chose exagérée, sous-tendant une fiction. Comment vaincre ce mot, sans vouloir l’offenser, par une flèche écumeuse ?


Tel un sarment ou un vœu, un poème et un nœud composaient un limon jaune et brun. Des arbres endormis dont j’ai oublié le nom —ne pensant qu’à m’enfuir, je disais des broutilles— furent nourris avec des perles de cochons affamés par mes soins. Un esprit détailla les usages de leur bois embarqué vaguement pour provoquer le feu.