Le dépôt
Textes
Mascaret
Gronde
Gironde
Sur ton onde
Intuition sonore
Que ton bruit inonde
Le long d'immobiles mascarons
Que ta vue masque jusques à la Garonne :
Voici que naît ton mascaret
Qui aussi tôt
Disparait !
Pars !
Pars !
Pars ! Pars !
Pars !
Largue les amarres
De ta vie
Abandonne-là
Tes souvenirs !
Pars !
Sans escale
Voyage !
Pars ! Pars !
Pars loin d’ici !
Pars ! Pars
Découvrir de nouveaux pays
De nouveaux paysages
De nouveaux paris
Et d’infinis
Passages
Pars ! Pars !
Et regarde derrière toi
S’évanouir l’onde des toits
Pars !
Pars ! Pars !
Pars !
Caresse les visages
Par les temps assagis
Invente des cavernes obscurcies
Traverse des plages, des places, des villages
Dépasse les âges
Et quitte
Cette galaxie
Pars ! Pars !
Sinon le regard hagard
Des ombres faméliques
Te rappellera
De bien tristes nuits
Pars ! Pars !
Les arbres de marbre
Te l’ont déjà dit :
Le Voyage est la base
Qui t’évitera
L’Ennui
Pars !
Pars ! Pars !
Pars !
Va visiter
Les parois d’albâtre
Des villes imaginaires
Des cités lointaines
Souterraines
Souveraines
Et d’autres
Disparues
Enfouies
Englouties
Pars ! Pars !
C’est la marche de sable
Qui guidera ton pas
Fragile
Et transformera
Ton horizon pâle
En ligne verticale
Pars ! Pars !
Déplace les montagnes
De ton Existence
Abolis ton Enfance
Renie ton Adolescence
Assassine ta Mémoire
Et sa mélancolie
Pars ! Pars !
Assombris les nuages
Et les transperce
Traverse l’orage
Et ne t’arrête pas
Lorsque tu rejoindras
Les étoiles filant vers l’avenir
Pars ! Pars !
Va-t’en fuis
Ton destin te suit
Pars ! Pars !
Le sort t’a choisi
Pars ou bien subis
Car déjà la Parque
Luit aux côtés
Du fatal
Nocher
Pars ! Pars ! Pars !
Pendant qu’il en est temps
Attends
Entends
Ecoute
Ecoute le Temps
Passer à tes côtés
L’âme des lames
Vagues et lasses
Se brise
Se vide
Se déchire
Pars !
Pars ! Pars !
Pars !
Pars ! Pars !
La nostalgie te berce
Et te verse son infâme
Et diabolique mélodie
Pars ! Pars !
N’accorde pas crédit
Aux chants de ces si
Charmantes Sirènes
Laisse-là la Chimère
Accrochée par sa chaîne
A cette maudite Terre
Maintenant pars !
Pars ! Pars ! Pars
Avant qu’il ne soit
Trop tard !
Pars ! Pars !
Pars ! Pars ! Pars loin d’
Ici bien d’autres
Ont péri
Pars ! Pars ! Pars !
Pars ! Pars !
Pars !
Car
Là-bas
T’attend
L'Eternel
Infini
Banlieue
A Lawrence Ferlinghetti, et Abdel Malik
Je dis banlieue
Lieu du ban
Lieu dit
Du bandit
Lieu du non-dit
A cent, mille lieues
De se douter que
Les bannis
Ne sont pas des bandits
Paris
Lyon
Marseille
Bordeaux
Je dis banlieue
Lieu mis au ban
Au ban du Droit
Du droit du sang
Sans bain de sang
A mille, dix mille lieues
De se douter que
Les bannis
Ne sont pas des maudits
Lille
Toulouse
Grenoble
Mulhouse
A une lieue
A cent lieues
A mille lieues
A mille et une lieues
De ces lieux-là mis au
Ban
Je dis Banlieue
Lieu sans foi
Lieu sans loi
Loin s’en faut
Ban sans feu
Ban sans lieu
Banlieue
Je dis Banlieue
Oasis pourtant tarie
D'une seule France
Fascinée de mille bannières exilées
Mille et une fois plus riche qu'hier
De La Ville de Mirmont
Jean
Jean de La Ville
Jean de la Ville de Mirmont
Sergent
Sergent de La Ville
Sergent de La Ville de Mirmont
Ta vie fut brève
Ta vie fut belle
Ta vie fut celle
D’une même génération
Soldat reconnu
Méconnu poète
Être de renom
Ta vie fut belle
Ta vie fut brève
Ta vie fut celle
De ton chimérique horizon
Nostalgie sans retour
Voyage à rebours
Dans un si large sillage
Ta vie fut brève
Ta vie fut celle
Ta vie fut belle
Des belles-lettres
De ton noble nom
Le bègue
Le bébé,
Le bébé,
Le bébé,
Gai, gai, gai,
Le bébé gai,
Le gai bébé,
Le bébé gai, gai,
Ment, ment, ment.
Gaiement, gaîment,
Le bègue ment,
Plus il, plus,
Plus, plus il
Essaye,
Ressaye,
Teste,
Déteste,
Tente,
Une distante
Attente,
Puis il prend
Entreprend et reprend,
Sans cesse,
Sans cesse,
Sans cesser
De cesser,
Plus il pète,
Pète, répète,
Plus il bille, bille
Babille,
Plus il ment,
Bla-bla,
Bla-bla-bla,
Déblatère-t-il,
Il force et s’efforce,
Il douille,
Bredouille,
Sans arrêt,
Sans arrêt,
Sans arrêter
De s’arrêter,
Il commence,
Recommence,
Il fouille,
Bafouille,
Il dote,
Radote,
Sans cesser
De s’arrêter,
Une lallation
D’émotions,
Un fatras
De phonèmes,
Un charabia
De morphèmes,
Un salmigondis
De consonnes et voyelles,
Un amphigouri
De syllabes rebelles,
Un galimatias
De monèmes,
Un imbroglio
De lexèmes :
Il désigne le qui par le quo !
Mais affable
De vocables,
Il hasarde
Une sonore harde.
Puis dans un élan
Sans bégaiement,
Il finit en disant
Haut et clairement :
« Quel poème ! »
Paris, gare du Nord,
Beauvais, Décembre 2005
Hurle Huttunen!
« C'est comme un choc dans la tête... »
Arto Pasilinaa,
Le Meunier Hurlant, éditions Folio
Hurle
Hurle Huttunen!
Hurle!
Un hurlement de sang
Porté par le vent
Meunier ne dors pas : veille
Ils sont là qui te surveillent
Ils te guettent et te traquent
Eux qui t'ont jeté à l'asile
Eux qui t'ont réduit à l'exil
Ils t'ont banni
Hurle
Hurle Huttunen!
Hurle!
Hurle-leur ton cri de Vie
Celui qui déchirera leurs tympans
Et décomposera leur âme!
Meunier
Hurlant
Assourdissant
Laisse
Ton humanité s'exprimer
Laisse
Tes libres sentiments à l'air
Hurle Huttunen!
Laisse
Le silence se taire
Laisse
Ton hurlement se faire
S'exprimer ce qui est
Dans tes gènes
S'assourdir tous ceux-là
Qui te gênent
A pleins poumons
Crie
Crie ta Vie
A ces statues de cire
La force de ton cri
Crie toute ton ire
Ta force est ton cri
Ton cri est ta Vie
Vis
Ne retiens plus
Ton souffle de vent
Tu n'es pas différent
Tu es unique
Cela
Ils ne l'ont pas compris
Hurle
Hurle Huttunen !
Hurle !
Car
Tu
Es
Toi!
ABraCaDabra : au pied de la lettre !
Placez de petits mots,
Dans un très grand chapeau :
C’est bien ici le hic
Comme ils se font la nique !
Le A vient en avance,
Bondit après le B,
Le C suit la cadence
En devançant le D.
Le E s’ébat ensuite
Lié au F en fuite ;
Le G fait galipettes,
Le H derrière halète.
Le I l’imite alors,
Jetant le J dehors.
Sans faire cas du K
Le L longe le pas
D’un M qui marche las.
Le N navigue haut,
Ouvrant la voie à l’O.
Le P crie « Pathétique ! »,
Qu’un Q d’un pas ne quitte.
Le R rampe à la traîne,
Le S suit hors d’haleine,
Le T ne tarde plus
Uni au feignant U.
Le V vient vite après
Le wagon W,
Dont s’extirpe le X ;
Y courent le Y
Et le Z zigzaguant.
A fleur de peau
Dédicace
Tu es
Mon plus beau poème
Car je t'ai écrit
En lettres d'amour
Avec ta mère
Tant on s'est dit
« Je t'aime » !
samedi 7 septembre 2013
10h30
Ta Maman et Moi
Ta Maman et moi
Avons ramené
Non sans grand émoi
Une petite graine
De lune de miel
Ta mère,
La voici pleine
D'Amour
Existentiel
Sublime
Une vraie dune
Et moi
Au septième ciel
La tête
Dans cette lune-là
mercredi 27 novembre 2013
Attendre
Surprendre
Comprendre
Attendre
Apprendre
A te rencontrer...
non daté
Dans son ventre
Ta mère t'a dans son ventre
Comme je l'ai dans la peau
Et c'est avec mon sang d'encre
Que je te touche de mots
Que ces lignes enseignantes
Puissent te toucher bientôt
septembre 2013
Dans mon cœur
Ta mère
T'a dans son ventre
Comme ton père
T'a dans son cœur
Bien au chaud dans cet antre
On t'espère
Une vie de bonheur
Je n'en peux plus d'attendre
Ce Jour J
La bonne heure
Où ta mère
T'engendre
mercredi 2 avril 2014
T'imaginer
J'en passe
Du temps
Tant de temps
A imaginer
Comment
Se dessineront
Tes traits
Ton visage
J'en passe
Des heures
Et des heures
A me figurer
La douceur
De tes yeux
Très rieurs
D'avoir entendu
Ta mère
Te bercer
D'amour
J'en passe
Des jours
Et des jours
A tracer
La ligne
Droite ou courbe
De ton nez
De tes lèvres
J'en passe
Des mois
Et des mois
A sculpter
En pensée
Cette vie
Si nouvellement
Née
Et pourtant
Encore
A venir
vendredi 7 février 2014
Son ventre rond
Son ventre rond
Comme un ballon
S'ouvre à la vie
De nos envies
La vie va naître
Un petit être
Va apparaître
Te voilà
Te voici
Vite
Vite
Que tu arrives !
mercredi 19 mars 2014
Vendredi treize
Vendredi treize
Te voici bien
A fleur de peau
vendredi 13 décembre 2013
T'entendre
T'entendre
Vivre déjà
T'attendre
Entre ses bras
Comprendre
Que tu es là...
samedi 23 novembre 2013
Quand vas-tu n'être
Quand vas-tu n'être
Qu'ici et là
Quand vas-tu paître
Ce sein de soie
Quand vas-tu mettre
Elle en émoi
Réponds peut-être
Dans deux trois mois
Quand tu naîtras...
mercredi 12 mars 2014
A Fleur de Peau
Mai
Mois
En émoi
A fleur de peau
Mais
Toi
Tu es là
A fleur de peau
Mets-
Moi
En émoi
A fleur de peau
Et toi
Et moi
Nous voilà
Contre sa peau
dimanche 15 décembre 2013
samedi 21 décembre 2013
Comme un cadeau
Comme un cadeau
Bien emballé
Nous t'avons
Senti vivre
Le jour-même
De Noël
mercredi 25 décembre 2013
19h/20h
Au son de ma voix
Te rappelleras-tu
Lorsque tu sourcillas
Tout bas
Au seul son de ma voix
Non
Non
Je le crois
Te rappelleras-tu
Cette vie prénatale
Qui bat
A ma corde vocale
Oui
Oui
Je le vois
lundi 24 mars 2014
Ces temps-ci ce temps-là
Et si
Au fil du Temps
Au fur
Et à mesure
Que ce Temps coule
S'écoule
S'écroule
Et s'effiloche
Ce Temps-là
Bâtissait
Ces temps-ci
Une vie
Ce fil-là
Deviendrait
˗˗ Qu'à cela ne tienne ˗˗
Un fil conducteur
Rouge d'émotion
jeudi 5 décembre 2013
A la veille
Nous voilà
A la veille
Du dernier
Premier
De l'An
Sans toi
Ta mère
Est belle
Sans pareille
Avec son ventre
Rond de ses mois
Te
Voici
Ceci dit
En notre compagnie
Par ces quelques
Mouvements
lents
Mai
Vivement !
mardi 31 décembre 2013
mercredi 1er janvier 2014
Jour de l'An
Jour de l'An
On te sent
Ciller
Remuer
Gesticuler
Peu à peu
Peau à peau
Premier jour
De l'année
Où tu nais
On t'a vu
Bouger
La Peau se tendre ...
mercredi 1er janvier 2014
Passe le hoquet !
Allez
Passe
Passe
Le hoquet !
Allez
Passe
Passe
Le hoquet !
Allez !
Il va passer...
Allez
Passe
Passe
Le hoquet
Allez passe
Passe
Le hoquet
Ça y est !
Il est passé !
dimanche 30 mars 2014
lundi 31 mars 2014
Ton cœur qui bat
Aujourd'hui
J'ai entendu
Ton cœur
Battre battre
La chamade
De mes émotions
mercredi 25 septembre 2013, 23h00
Soline
jeudi 8 mai 2014, 12h48
Soline
Rêve
D'opaline
Chasse-bruine
Soline
Laisse
Le Soleil
Te suit
Soline
Sol
Où La Lune
Ne luit
Soline
Soleil
Pleine Lune
De nos vies
Soline
Eclipse
D'amour
Où Mère
Père
S'allient
Soline
Viens
Vois
La lumière
Vis !
Epilogue
Quand tu liras
Victor Hugo
Baudelaire
Paul Verlaine
Arthur Rimbaud
Ces vers
Que je trouve si beaux
D'Apollinaire
Prévert
Eluard ou Carco
Ferlinghetti
Ginsberg
Kerouac ou Burroughs
Peut-être
Entendras-tu
A nouveau
Une voix chère
Qui s'est tue