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AUTEUR-E-S - Index I

34 - Bruno Giffard

Présentation


Bruno Giffard 

Conçu à Porrentruy (côté paternel), né à Chicoutimi (côté maternel), Bruno Giffard habite le centre-ville de Québec depuis très longtemps, avec un diplôme d’études secondaires et le petit boulot en conséquence. Beaucoup d’heures passées sinon à prendre des photos, lire, écrire, méditer, vider des canettes…

 





QUESTIONNAIRE DE LPB



1/ - Pouvez-vous indiquer un livre que vous aimez particulièrement ?


Je ne saurais, n'oserais nommer un titre particulier. Plutôt une constellation de lectures, qui en quelque sorte se fondent les unes dans les autres, rattachées à certaines époques. Un nombre d'influences qui remontent jusqu'à l'enfance.

Parmi les plus récentes je citerais Nicolas Bouvier, ses Œuvres. Trilogie sale de la HavaneLes Clochards célestes de Kerouac. Hell Is a Very Small Place, collectif.


2/ - Pouvez-vous donner un vers, un mot, que vous aimez ?


Ces simples paroles du chanteur Jean Leloup reviennent souvent: "Rock'n'roll et pauvreté", sorte de leitmotive, badge interne.


3/ - Quelles sont vos lectures habituelles aujourd’hui et comment s’expliquent ces habitudes ?


Je divise mes lectures en thèmes: Dictionnaires/Histoire/Littérature/Philo/Psycho/Sciences (au sens large). S'y greffent la poésie, lue à raison de seulement 2-4 pages par jour pour un auteur (Gustave Roud, René Daumal, Gérald Gaudet, des haïkus, Pizarnik, François Cheng, etc... se succèdent au gré des saisons) en me levant. S'ajoutent les true crime (rendez-vous fidèle), un peu de zen (pratique si possible), le paranormal, des ouvrages sur le développement de l'enfant. Facilement une vingtaine de volumes qui m'absorbent en parallèle, certaines auxquels je ne reviens qu'une fois par mois. Plus un auteur que je réserve lorsque je garde mon petit, à même de piquer mon intérêt sans demander trop de concentration (en ce moment Le chant du bourreau de Mailer). Cette répartition m'aide à mieux me centrer et respecter le fil de différents intérêts.



4/ - Pouvez-vous citer un support de diffusion de la poésie que vous affectionnez (autre que le livre)?


Je ne consulte pas tant de poésie autre que sur papier. Une bonne charge affective joue ici, un confort également, cet aspect tactile que n'offre pas l'écran. Je consulte mon lot de blogs axés photo sur Tumblr par contre, parfois croisant une citation qui éveille mon intérêt, aussitôt notée.



5/ - Le monde lit-il toujours et quoi?


Je crois que quantité d'auteurs méritoires restent dans l'ombre. À ce niveau fait défaut à mes yeux dans le grand dehors un certain éclairage guidé, une certaine attention dirigée. Sinon je reste très peu au fait des habitudes des gens. Beaucoup de romans populaires, de manuels de bien-être pas tous à dédaigner, sur les rayons (physiques ou virtuels) : or le choix manque pour un horizon plus soutenu, éclectique à mon sens.



6/ - Quel est votre plat préféré ?


Végétarien friand des frites. Par les temps qui courent le jus (fruits & légumes) que je passe à la machine m'offre une heureuse dose de lumière.



7/ - Quelle sont votre musique, votre film, préférés ?

Puce Mary. John Maus. Last Cities Broadcast. Locrian. Danny Wolfers. Akitsa. Cremation Lily. Philip Glass. Scorpion Violente. Les Joyaux de la Princesse. Rowland S. Howard. Złota Jesień. Swans. Borhen & Der Cluf of Gore. Orbs of Light. Je découvre de nouveaux groupes pas mal chaque semaines, parcourant avec assiduité méthodique des channels sur YouTube.


Pour le ciné je nommerai David Lynch, Quentin Dupieux, les frères Cohen, Charlie Kaufman. Beaucoup de films plus obscurs sortis de ma mémoire, dans différents styles. De petites perles d'horreur du style Basket Case, aussi. Avec les années je me tourne davantage vers les documentaires, reportages. Peu importe le genre, même si c'est de la fantaisie, j'éprouve un besoin assez farouche de réel, pas de quelqu'un qui tord le plateau du quotidien avec ses désirs, vues parcellisantes. Donc de la vraisemblance ou une aberration justifiée, une fidélité crue ou sobre.

Découverte sublime autant que terrassante : The Temptation of St. Tony, signé Veiko Õunpuu.



7 bis/ - Question subsidiaire : pourriez-vous recommander un site de poésie et expliquer votre choix ?


Je n'ai pas vraiment de références à ce niveau, rien de vraiment fouillé au quotidien. Sauf ce site en fait.



8/ - Peux-tu parler de tes amours au présent ?

Je souhaite que le passé ne parle plus du futur. L'amour au présent, grand corps-à-corps avec l'inanimé. Ciel rembourré d'absolu (barricade d'absentéisme).

L'amour pour moi tient de la muse qui nous regarderait dans son écrin de verre, nous défierait par son haleine de transparence : je crains les éclats de verre, au beau milieu du musée. Je peine à dégager la chair des fragrances idéelles. Mais le faut-il? William Blake, un exemple plus heureux que Rousseau à cet égard.

L'amour tient certainement pour moi de la lampe d'interrogatoire (mes murs suintent dès les premiers pas), choc vers le doute, plongée vers l'os, tombe soupirante (ou alors soupirail); je ne sais quelle fragilité inavouable, autant qu'un fœtus d'oiseau pour qui se découvre l'angélique fanfare des nuages, une faim pointue de loup dans une forêt d'acier, et cette haute surveillance alors qu'on nage dans les délices et déclics d'un exposant deux (et mille, et un), qui déclenche plein de feuillets (écorces, forges, voisinent), de quoi ne plus rien savoir; alors amour, angoisse et espoir... si personne ne se rencontre, aucun nom précis ne nous ou se formule, au présent... travaillent entre les côtes comme des torrents, des soupirs enchaînés qui changent notre façon d'encaisser le haro libidinal autant que notre mémoire à mille lieux, vœux d'abrupts câbles artériels. (Délires et sentences d'ancêtres inclus.)

L'amour enfin, nous survit et accueille nos mues. Sorte d'invisible visage nous grave.

Et chaque femme croisée sent l'exil le miel le lait.



9/ - Dans le cours de ta jeunesse (16-25 ans), quels sont ou ont été tes principaux intérêts intellectuels ?