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blanche

Le dépôt

PLACE AUX POÈMES

LA SERRE

11 - Solvène Oudot

2025





Octobre




Septembre


Tout reste comestible, la plupart une seule fois 

Les humains, sacs de viandes, se trimballent comme des paons

Ils vont la tête haute et fiers d'être vivants

La plupart n'ont même pas besoin d'avoir la foi.


Ils vivent sans savoir s'il vaudrait mieux partir

Pour restaurer la paix sur la pauvre planète, 

Que surpopulation et pollution n’arrêtent 

De la lyophiliser, la creuser et sourire ;


Comme si on pensait, dans ce délire épais, 

Que tout nous appartient, sans réfléchir à rien,

Prendre le blé d'un champ, pour en faire son pain

Tuer le tendre veau, et puis voler son lait.


Nous sommes les imbéciles que la lune exhorte, 

La poussière de ce monde en décomposition.

La lumière de Gatsby est notre salvation

Elle invente le rêve, et puis du vert apporte.


Dans combien de mondes sommes-nous en même temps ?

Si vérité il y a, elle nous mettra des chaines, 

Et des pieds jusqu'aux bras, invisible rengaine

Qu'on porte tous en nous depuis qu'on est enfant.


Des parties de mon crâne sont ponctuellement

Stimulées par des rayons, des énergies intenses.

Qui sont venues de loin, des kilomètres en transe, 

Mon cerveau renouvelle tous les saints sacrements.




Août



A une échelle cosmique, tout me parait lointain,

Insignifiant, infime, et pourtant merveilleux ;

Autant que triste et dur, la nature ou les Dieux.

L'éternel nous dépasse, du début à sa fin.


L'invisible défie le tangible et les yeux

Quelque chose respire au-delà des regards

Qui ne perçoivent rien et sont toujours hagards

Ornés de souvenirs qui brûlent d'un adieu


A toute connaissance, lorsque lon a compris

Qu'on ne peut rien savoir, que tout est illusion,

Affirmations rapides, et interprétations

Car l'humain ne peut pas digérer l'infini.


Une pluie de questions et d'absences palpables,

Ceux que j'aime sen vont, des lignes d'eau débordent

Tout n'est pas si lointain, la théorie des cordes

Nous mélange et rassemble, comme la mer et le sable.


Ici tu as été donc ici je te sens

Je n'ai rien oublié mais au-delà des jours,

Je n'ai plus que poussière et le reste aux vautours.

La douleur, la physique, sont au-delà du temps.


Je me perçois comme le chat de Schrodinger,

A la fois morte et vive, comme la queue d'un lézard,

Ou le corps d'une poule, découpée au hasard

Et qui bouge toujours grâce à ses nerfs sans heures.



Juillet


Nous sommes tous liés à ce monde inconnu

A ces secrets lointains qui pourtant sont en nous

Que l'inconscient nous cache lorsqu'on est à genoux

Et de figure statique, paralytisme nu

Quand l'Homme croit savoir, et perd l'humilité,

Le visage des nonnes révèle quelque chose

Inaccessible faim que le regard suppose

Et puis on cherche en vain, un grain de vérité.

Mais comme l'huile et l'eau, qui ne sont pas miscibles

La connaissance et l'Homme sont opposés ensembles,

De façon radicale et que rien ne rassemble,

Mais ils demeurent liés, reniés par la Bible.

Les croyances sont toutes à remettre en question.

Il n'y a pas de place pour une certitude ;

A part ce vide immense qui rend la bouche prude.

L'athée ou le prophète, personne n'a raison.

A vrai dire moi non plus, et ces vers enfumés

De milliers de questions sous-jacentes et lointaines

Font trembler tous les crânes, et parfois nous entrainent

Dans une transe étrange aux cheveux parfumés.

Des murmures d'aurore aux poudres évanescentes,

Du plus grand des héros à la vile crapule,

S'échappe un jugement, dont la valeur est nulle.

Infiniment petit, d'une langue haletante.



Juin




La vérité nous trompe car elle n'existe pas ;

Ou peut-être qu'elle ne nous est pas perceptible.

Me voilà dépourvue j'en suis toujours la cible

Avec tous ces fantômes qui dansent, et ce Horla ;


Affirmation qui sert à bien nous exalter,

Qui donne l'impression de comprendre quelque chose,

A ce vivant chaos dans lequel je n'ose

Prendre un parti précis, car toujours erroné.


Un ressenti profond d'ignorance constante ;

La mienne et puis la vôtre, celle de tout le monde,

Qui grandit et s'agite à la moindre seconde

Et qui de frustration, pour toujours nous enfante


Tout ce que nous voyons n'est qu'interprétation

D'un univers si grand qu'il donne la nausée,

A Sartre ou à Vénus, à l'ange, à Prométhée ;

Et cette sensation d'un puits, gouffre sans fond.


Dans ces eaux bleues et noires qui éclairent la nuit

La mort nous suit toujours et dans tous les endroits.

Face à la mer, au sol, les ombres qui tournoient ;

Mais elle est le glaçon qui désaltère la vie.


Quels mystères infinis contiennent nos matières ?

Brûlantes ou glaciales, des maisons de carbone

Qui se démultiplient lorsque l'orage sonne

Et nous goûtons encore la mélopée des pierres.



Extrait d'un mémoire en Alexandrins...


Mai



Mister Hide


Mon autre moi est un salaud

Je voudrais bien lui faire la peau

Etre Jekyll sans Mister Hide

But he owns me on every side

And I can swear he’s on my mind

And sometimes I wish I was blind

But God blessed me with these colors

And it’s worth more than few dollars

I don’t know if Themis is Dead

When so many lifes are wasted

And I wish for the rain to come

To wet me, make me overcome

All these troubles that I have seen

The Devil knows about my sins

Bless be my God in his greatness

I don’t deserve your true kindness

And I wish I was just better

If I could only heal faster

To be good and to have a heart

To pleasure people with my art

Genuinly good I wish I was

Mais pourtant j’ai cassé le vase

Qui débordait d’amour pour elle

Tout est fini triste querelle

Et j’ai prié pour qu’elle revienne

Mais avec le temps j’ai compris

Que c’était mieux qu’elle soit partie

Pour ne pas avoir à subir

Tous les tourments de mes enfers

Pour que je ne puisse pas lui nuire

Malgré moi de mon coeur de pierre