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AUTEUR-E-S - Index I

42 - Valery Oisteanu

Here, There and Nowhere (Part II) - Ici, là et nulle part (Trad G&J)

Né en 1943 en Russie, élevé en Roumanie, établi aux USA avec sa femme Ruth, rescapée des camps nazis, Valery Oisteanu est un homme qui respire la joie de vivre, au regard souriant., qui aime les grands espaces et les grands voyages, qui a rencontré dans sa carrière de poète de nombreux artistes new-yorkais, roumains, et du monde entier. Ses poèmes reflètent avec bonheur son ultra sensibilité. Il est un compagnon de la première heure de la revue Lpb.


G&J



Here, There and Nowhere (Part II)



 Mexican Book Notes



 Brizas de Zicatela


 Waves biting the shores, the rocks and the sand

Next to palm trees, boats fish for lobsters feeding tourists,

The ginger flowers blush with a red sadness

that bleed into candles like  open wounds

Sky divers jump from small planes

Scarring the sky with their parachutes

A young girl with an Afro drowns by the shore

The undertow is merciless and no one seems to care

No life guards to be seen, sleeping on their lunch break

People are busy with Christmas decorations

A huge tree lights up the beach in Zicatela

Next to it an ice cream vendor runs out of ice cream

He scrapes the last scoop of strawberry for a small boy .

Children are play with fake boxes, empty of presents

Sand buggies leave behind a smell of exhaust and gasoline

Paradise is just a state of mind

This hotel is for sale

This happiness is too expensive

This dream is fractured, no more cakes

No reservations, no sitting

Carbon monoxide a big headache

Keep flapping your wings faster and faster

A car siren announces the first day of winter

the Solstice is upon us, nothing can stop it

It's 85 degrees and the lone white gull

Falls silently from his endless journey.



     Brise de Zicatela


 Les vagues viennent lécher le rivage, les rochers et le sable

À côté des palmiers, des bateaux pêchent des homards pour nourrir les touristes

Les fleurs de gingembre rougissent d'une tristesse rouge

qui se répand comme des bougies sur des blessures ouvertes

Des parachutistes sautent de petits avions

Blessant le ciel de leurs parachutes

Une jeune fille aux cheveux afro se noie près du rivage

Le ressac est impitoyable et personne ne semble s'en soucier

Aucun sauveteur en vue, ils dorment pendant leur pause déjeuner

Les gens s'affairent aux décorations de Noël

Un immense sapin illumine la plage de Zicatela

À côté, un vendeur de glaces est à court de glace

Il gratte la dernière cuillère de fraise pour un petit garçon .

Les enfants jouent avec de fausses boîtes, vides de cadeaux

Les buggies laissent derrière eux une odeur d'échappement et d'essence

Le paradis n'est qu'un état d'esprit

Cet hôtel est à vendre

Ce bonheur coûte trop cher

Ce rêve est brisé, plus de gâteaux

Pas de réservation, pas de place assise

Le monoxyde de carbone donne un gros mal de tête

Continue de battre des ailes de plus en plus vite

Une sirène de voiture annonce le premier jour de l'hiver

Le solstice est là, rien ne peut l'arrêter

Il fait 30 °C et la mouette blanche solitaire

Tombe silencieusement de son voyage sans fin.



 Bio-Luminescent Lagoon


 Escaping down 24 steps at the Santa Fe Hotel

Where iguanas are reclaiming their territory

Falcons chasing the pigeons, newly hatched from eggs

A quiet ghost makes the nightlight flicker

As a blackout continues for several hours

It's time for the Hanukah hag Sameha candles

Time to jump into the bio luminescent lagoon

Whose glowing green waters are stirred up by boats

Where plankton radiate and cling to the skin

Jumping into the dark waters of Puerto Escondido

Frightened, wearing an orange life-preserver

Crocodiles hate ugly plastic vests

So A quick dunk and back into the boat

All aglow with plankton, glimmering in the waves

At last, a return to civilization

Where mescal flows freely

Mixing with the crashing of Pacific Ocean waves



   Lagune bioluminescente


 Descendre les 24 marches de l'hôtel Santa Fe

Où les iguanes reprennent possession de leur territoire

Les faucons poursuivent les pigeons, tout juste sortis de leurs œufs

Un fantôme silencieux fait vaciller la veilleuse

Alors que le black-out dure depuis plusieurs heures

C'est l'heure des bougies Sameha de Hanoukka

Il est temps de plonger dans le lagon bioluminescent

Dont les eaux vertes scintillantes sont agitées par les bateaux

Où le plancton rayonne et s'accroche à la peau

Plonger dans les eaux sombres de Puerto Escondido

Effrayé, vêtu d'un gilet de sauvetage orange

Les crocodiles détestent les gilets en plastique

Alors, un plongeon rapide et retour dans le bateau

Tout brillant de plancton, scintillant dans les vagues

Enfin, retour à la civilisation

Où le mezcal coule à flots

Se mêlant au fracas des vagues de l'océan Pacifique



 The Black Eggs of Teotihuacan


 Quetzalcoatl, the plumed serpent, flies over enigmatic ruins

Down the Avenue of the Dead, destroyed by their own 

People who worshiped Venus and Mercury

A secret tunnel runs below the Sun pyramid

As the moon temple reaches toward the sky

Many underground passages lined with jade statues

A giant jaguar fresco covers a buried wall

Every entrance an enigma, each exit a mystery

The rain god Tlaloc brews the elixir of agave-mescal

Mixing with lye it becomes glue for the stones

Lapis lazuli grinded become paints for sky and water

Where are the Olmecs, the Toltecs, the Zapotecs

The indigenous people of Teotihucan?

Seven major civilization lost in pre-colombian mezzoamerica

20,000 years ago humans walked the Valley of Mexico

Watching the sky and astronomical events

They radiated a new culture that entered my soul, 

And intoxicated my brain.



  Les œufs noirs de Teotihuacan


 Quetzalcoatl, le serpent à plumes, vole au-dessus de ruines énigmatiques

Au bout de l'avenue des morts, détruite par son propre Peuple qui vénérait Vénus et Mercure

Un tunnel secret passe sous la pyramide du Soleil

Alors que le temple de la lune s'élève vers le ciel

De nombreux passages souterrains bordés de statues de jade

Une fresque géante représentant un jaguar recouvre un mur enterré

Chaque entrée est une énigme, chaque sortie un mystère

Le dieu de la pluie Tlaloc prépare l'élixir d'agave-mescal

Mélangé à de la lessive, il devient une colle pour les pierres

Le lapis-lazuli broyé sert de peinture pour le ciel et l'eau

Où sont les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques

Les peuples indigènes de Teotihuacan ?

Sept grandes civilisations perdues dans l'Amérique centrale précolombienne

Il y a 20 000 ans, les hommes parcouraient la vallée du Mexique

Observant le ciel et les événements astronomiques

Ils ont rayonné d'une nouvelle culture qui a pénétré mon âme 

Et enivré mon esprit.



  The Landscape of Sleep Deprivation


 Strange sounds over the night sky of Oaxaca,

Fireworks explosion with no lightnings or colors.

Birds are chatting from the palm trees,

Workers are grinding the stones of a new swimming pool,

Motorcycles zooming by jumping over speed bumps.

A jet carrying more tourists crossing the clouds,

A stone waterfall creaks in the distance.

Street food vendors are cooking with weird smells.

No rest for the weary poet

Every café has a guitar player

Street musicians packing their gear after a long session.

An assemblage of tap dancers and saxophone players

Overlaid of vendors hocking carpets,

Barking sidewalks, shouting graffities.

One says “military assassin” on the walls of a school building,

Orderly marching soldiers bring down the Mexican flag.

It's never quiet in Oaxaca.

Day or dark,

Exhausted listening to the cacophony of despair.



   Paysage de privation de sommeil



 Bruits étranges dans le ciel nocturne d'Oaxaca,

Feux d'artifice sans éclairs ni couleurs.

Des oiseaux gazouillent dans les palmiers,

Des ouvriers taillent les pierres d'une nouvelle piscine,

Des motos filent à toute allure en sautant par-dessus les dos d'âne.

Un avion transportant des touristes traverse les nuages,

Une cascade de pierres grince au loin.

Les vendeurs ambulants cuisinent des plats aux odeurs étranges.

Pas de repos pour le poète fatigué

Chaque café a son guitariste

Les musiciens de rue rangent leur matériel après une longue session.

Un assemblage de danseurs de claquettes et de saxophonistes

Se superpose aux vendeurs de tapis,

Aux trottoirs bruyants, aux graffitis criards.

On peut lire « assassin militaire » sur les murs d'un bâtiment scolaire,

Des soldats marchant au pas retirent le drapeau mexicain.

Il n'y a jamais de silence à Oaxaca.

De jour comme de nuit,

Épuisé d'écouter la cacophonie du désespoir.



 Anonymous Email


 Travelers unite!

Do not give in to the hockers.

Do not answer all the idiot questions.

Disregard them all.

Be yourself.

They are snooping,

They are fishing,

Badgering with fields you must feel all the squares—

The robots, the boats, the algorithms, the jail keepers.

We are breaking the chains.

If you have to give an email address, use a trash one.

Do not disclose your password or your ID.

Never, no more.

We have suffered enough.

We are anonymous.

We are united against the oppression of algorithms,

Of the authoritarian internet.

A little sunshine on my shoeshine,

A little moonshine in my mental brine,

A little music in my wine,

And even stars forgetting how to twine.

The church candles do not shine,

The moonlight sleigh ride in my twine.



   Courriel anonyme


 Voyageurs, unissez-vous !

Ne cédez pas aux rabatteurs.

Ne répondez pas à toutes les questions idiotes.

Ignorez-les tous.

Restez vous-même.

Ils vous espionnent,

Ils vous sondent,

Ils vous harcèlent avec des champs que vous devez remplir,

Les robots, les bateaux, les algorithmes, les gardiens de prison.

Nous brisons les chaînes.

Si vous devez donner une adresse e-mail, utilisez-en une jetable.

Ne divulguez pas votre mot de passe ni votre identifiant.

Plus jamais.

Nous avons assez souffert.

Nous sommes anonymes.

Nous sommes unis contre l'oppression des algorithmes,

Contre l'Internet autoritaire.

Un peu de soleil sur mes chaussures cirées,

Un peu de clair de lune dans mon esprit embrumé,

Un peu de musique dans mon vin,

Et même les étoiles qui oublient comment s'entrelacer.

Les bougies de l'église ne brillent pas,

Le clair de lune éclaire ma promenade en traîneau.



 Doomsday News


 The Amazon Forest continues to burn

Giant timbers cut down by greedy hands

The smoke devours the city of Sao Paolo

California mountains towering in flames

Life is boring without apocalyptic pain

By the time we rise and tilt our heads up

All will be covered in man-made pollution

Smog in India, China, breathable air for sale

Twisters precede typhoons, cat-5 hurricanes

Lifting dolphins and children, unidentifiable debris

The ocean water loses its oxygen, hot and acid like

Waiting for the nuclear rains fallout,

 Radioactive fog off the coast of Fukushima

We are but a shuddering earthquake rot

In a hapless fight against self-extermination

To save the holy madness of Life.



  Nouvelles apocalyptiques


 La forêt amazonienne continue de brûler

Des arbres géants abattus par des mains avides

La fumée envahit la ville de Sao Paulo

Les montagnes californiennes en proie aux flammes

La vie est ennuyeuse sans la douleur apocalyptique

Quand nous nous lèverons et lèverons la tête

Tout sera recouvert de pollution causée par l'homme

Smog en Inde, en Chine, air respirable à vendre

Les tornades précèdent les typhons, les ouragans de catégorie 5

Soulevant des dauphins et des enfants, des débris non identifiables

L'eau de l'océan perd son oxygène, chaude et acide

En attendant les retombées des pluies nucléaires,

 Le brouillard radioactif au large des côtes de Fukushima

Nous ne sommes qu'une pourriture tremblante

Dans un combat désespéré contre l'auto-extermination

Pour sauver la sainte folie de la vie.



 Ode to a Mysterious Woman


 If I were a ceremonial composer

I would write a symphony for a stone lion’s chorus

Singing on the dark side of the moon

About the beauty of your lips

If I were a dramatic dancer

On a stage set up in a desolated desert

I would leap across the stage

Without shoes, like a drunken soloist

Jumping over the dunes

Searching for an oasis

Running erratic for an aristocratic smile

If I were an aquatic sculptor

I would find an underwater cave

To chisel your face in white fiberglass

And let it flow into the ocean

Your eyes would light up the passages

For the ships at night traveling from here to eternity

But I am just a poet that sings

In an ecstatic garden, my ode to you 

Emphatic, but not enigmatic words

Magic feelings from far away

Lost somewhere below a towering tree.

  Ode à une femme mystérieuse

 Si j'étais compositeur de musique sacrée

J'écrirais une symphonie pour un chœur de lions de pierre

Chantant sur la face cachée de la lune

La beauté de tes lèvres

Si j'étais danseur dramatique

Sur une scène dressée dans un désert désolé

Je bondirais à travers la scène

Sans chaussures, comme un soliste ivre

Sautant par-dessus les dunes

À la recherche d'une oasis

Courant de manière erratique pour un sourire aristocratique

Si j'étais un sculpteur aquatique

Je trouverais une grotte sous-marine

Pour sculpter ton visage dans de la fibre de verre blanche

Et le laisser s'écouler dans l'océan

Tes yeux illumineraient les passages

Pour les navires qui voyagent la nuit d'ici à l'éternité

Mais je ne suis qu'un poète qui chante

Dans un jardin extatique, mon ode à toi

Des mots emphatiques, mais pas énigmatiques

Des sentiments magiques venus de loin

Perdu quelque part sous un arbre imposant.



  Rent My Shadow


 Once I had a liquid shadow, kept it in a jar

But I know it hid in a black box at night

And in the morning stained my curtains blood red

An imprisoned shadow stinking of fossil and fear

 The closet burst with sweating specters

I had to choose one as my constant companion,

Which landed me in trouble with my ancestors

So I rented it out to my followers

 The shadow had its own shadow traveling through air

Sometimes emerging from my tombstone-imagination

A cardboard shadow darkened by the full moon

Escaping and climbing over the rooftops

 A stalker at dusk, smoking a pipe, smelling of agony

Not resembling me, so I chased it away

It just looked like a fern, like some cold seawater algae

That broke through the passing windows on my street

 It held hands with strangers in dark alleys

Moaned frequently, ambushing trembling visitors

Danced above the doorways of abandoned buildings

Revealing the wicked color and shape of gloom

 Finally, it disappeared beneath a torn cloth

Writhing in a wreckage of broken bodies, 

And when I painstakingly opened the jar,

Invisible ink spilled onto the bottom of my shoes

Right foot, left foot, skimming the ground

Rising into a sky of tattered silhouettes.



     Louez mon ombre


 J'avais autrefois une ombre liquide, que je conservais dans un bocal

Mais je savais qu'elle se cachait dans une boîte noire la nuit

Et le matin, elle tachait mes rideaux de rouge sang

Une ombre emprisonnée qui empestait le fossile et la peur

 Le placard débordait de spectres en sueur

J'ai dû en choisir un comme compagnon permanent,

Ce qui m'a valu des ennuis avec mes ancêtres

Alors je l'ai loué à mes disciples

 L'ombre avait sa propre ombre qui voyageait dans les airs

Parfois émergeant de mon imagination funéraire

Une ombre en carton assombrie par la pleine lune

S'échappant et escaladant les toits

 Un harceleur au crépuscule, fumant la pipe, sentant l'agonie

Ne me ressemblant pas, alors je l'ai chassé

Il ressemblait juste à une fougère, à une algue d'eau de mer froide

Qui traversait les fenêtres de ma rue

 Il tenait la main d'inconnus dans des ruelles sombres

Gémissait fréquemment, tendant des embuscades aux visiteurs tremblants

Dansait au-dessus des portes d'immeubles abandonnés

Révélant la couleur et la forme maléfiques de la morosité

 Finalement, il a disparu sous un tissu déchiré

Se tordant dans un amas de corps brisés, Et quand j'ai péniblement ouvert le bocal,

De l'encre invisible s'est répandue sur le dessous de mes chaussures

Pied droit, pied gauche, effleurant le sol

S'élevant dans un ciel de silhouettes déchiquetées.



 Dolphins Are Jumping for Free


 We chase black birds in the morning

We avoid the iguanas in the afternoon

The pigeons cooing all through the day 

 ants invading the room through the front door

There is no quiet place in Puerto Escondido

Day Market, Night Market

young men hocking souvenirs under a scorching sun

Buy the hammock, buy the necklaces

Spend your pesos ‘til the end

The ATM machines are out of order

But for sure you have dollars or a credit card

We’ll take it. Just purchase anything

A glowing T-shirt with a psychedelic jaguar

A hat with a gecko patch

A bag of organic coffee

A wooden spoon

A ceramic turtle

A bottle of mescal

No bargaining

It's all under Sinaloa Cartel control

A fixed price for a massage or a hand-woven outfit

Only the dolphins are still jumping for free.



   Les dauphins sautent gratuitement


 Nous chassons les oiseaux noirs le matin

Nous évitons les iguanes l'après-midi

Les pigeons roucoulent toute la journée  Les fourmis envahissent la pièce par la porte d'entrée

Il n'y a pas d'endroit tranquille à Puerto Escondido

Marché de jour, marché de nuit

De jeunes hommes vendent des souvenirs sous un soleil de plomb

Achetez le hamac, achetez les colliers

Dépensez vos pesos jusqu'à la fin

Les distributeurs automatiques sont hors service

Mais vous avez sûrement des dollars ou une carte de crédit

Nous les prendrons. Achetez n'importe quoi

Un t-shirt lumineux avec un jaguar psychédélique

Un chapeau avec un patch gecko

Un sac de café biologique

Une cuillère en bois

Une tortue en céramique

Une bouteille de mescal

Pas de marchandage

Tout est sous le contrôle du cartel de Sinaloa

Un prix fixe pour un massage ou un vêtement tissé à la main

Les dauphins sont les seuls à continuer de sauter gratuitement.



 Dreamscape II


 Cows on stilts cross the flood waters

Shepherds, in ethnic robes, also on stilts

Policemen puzzled by this action

squint In a fog of a strange mists

All is flooded and covered with milky waters

The scenery interrupted by cracks in the landscape

As far as one can see

X marks the spot where strange rituals took place

Who built this house full of people looking like rag dolls

With expressions of surprise on their faces?

Rooms and rooms of white plaster walls 

Crashing waves waking me in the middle of the night

As a bird crashes through the fragile window

The shower door comes crashing down, shattering panels

Water drips from the sockets

An explosion of fireworks next to catapulting bottles

It's never quiet in this endless dream

Mama pigeons hatching their naked babies

14 images of Frida Khalo crowd the jewelry store

Frightened voices of surfers and paragliders seep through the cracks

In the tattoo dormitory, it’s movie night

Hunger games in see-through underwear

Stars tattooed on bronze asses

A Mexican comida at Café Chino, hot and spicy

Hit the Road, Jack Kerouac!

Your Mexico City Blues resonate in La Punta

A revolver band sings by the pool in Frida’s paradise

It's the second day of Chanukah

And there is no pot in my latkes

Please put pot in my latkes!



      Paysage de rêve II


 Des vaches sur échasses traversent les eaux en crue

Des bergers, vêtus de robes ethniques, également sur échasses

Des policiers perplexes devant cette scène

plissent les yeux dans un brouillard étrange

Tout est inondé et recouvert d'une eau laiteuse

Le paysage est interrompu par des fissures

À perte de vue

Des croix marquent les endroits où se déroulaient d'étranges rituels

Qui a construit cette maison remplie de personnes ressemblant à des poupées de chiffon

Avec des expressions de surprise sur leurs visages ?

Des pièces et des pièces aux murs de plâtre blanc

Les vagues qui s'affalent me réveillent au milieu de la nuit

Alors qu'un oiseau s'écrase contre la fragile fenêtre

La porte de la douche s'effondre, brisant les panneaux

De l'eau s'écoule des prises électriques

Des feux d'artifice éclatent à côté de bouteilles catapultées

Il n'y a jamais de silence dans ce rêve sans fin

Des mamans pigeons couvent leurs petits tout nus.

Quatorze images de Frida Khalo envahissent la bijouterie.

Des voix effrayées de surfeurs et de parapentistes s'échappent par les fissures.

Dans le dortoir des tatoueurs, c'est soirée cinéma.

Hunger Games en sous-vêtements transparents.

Des étoiles tatouées sur des fesses bronzées.

Un repas mexicain au Café Chino, épicé et piquant.

Prends la route, Jack Kerouac !

Ton Mexico City Blues résonne à La Punta

Un groupe de revolvers chante au bord de la piscine dans le paradis de Frida

C'est le deuxième jour de Hanoukka

Et il n'y a pas d'herbe dans mes galettes

S'il te plaît, mets de l'herbe dans mes galettes !



 Sunset Blues


 A hint of yellow, a splash of crimson

The green is fading fast, leaving tree bark

It's raining leaves in oblique lines

As The last orange groaning sunset ends

 Shaving the bugs and birds off the sky

The wind creek is drying out, only shrubs

The weakened branches snap off

Nostrils fill with the smell of musty leaves

 While geese leave in angular formation

A sudden landscape of deserted trees

Bare branches raise their hands

To the departing rays howling in the bushes

The shadows grow colder and longer

 At the free library in Woodstock

Someone left a pair of sneakers

Naked feet grow tea leaves

For the ceremony of the fallen trees.

   Blues du crépuscule

 Une touche de jaune, une éclaboussure de cramoisi

Le vert s'estompe rapidement, laissant apparaître l'écorce des arbres

Il pleut des feuilles en lignes obliques

Alors que s'éteint le dernier orange gémissant du coucher de soleil  Rasant les insectes et les oiseaux du ciel

Le ruisseau de vent s'assèche, seuls les arbustes

Et les branches affaiblies se brisent

Les narines se remplissent de l'odeur des feuilles moisies

 Tandis que les oies s'envolent en formation angulaire

Un paysage soudain d'arbres déserts

Les branches nues lèvent les mains

Vers les rayons qui s'éloignent en hurlant dans les buissons

Les ombres deviennent plus froides et plus longues

 À la bibliothèque gratuite de Woodstock

Quelqu'un a laissé une paire de baskets

Les pieds nus font pousser des feuilles de thé

Pour la cérémonie des arbres tombés.




 The Prisoner of Sleep


 Always battling inherited insomnia

I dream of my dead girlfriends

Who knew all my impressions of the afterlife

I want to ask them if they will change their names

To Crystal Eyes and Dear Shadow

But mostly I have dehydrated nightmares

Escaping through jagged holes in broken walls

Surrounded by nefarious faces, running, falling

I compose symphonies, and when I wake up I forget them

Moaning in my quicksilver dreams when in danger

My sleep disorder is the sign of an inspired poet

Joined in the solidarity of sleeplessness

Sharing nights with composers and artists

a nocturnal ceremony of birds upholstered in leather and studs

In a forest of coral trees and ice covered needles 

Shapeless witnesses creep into my visions

A somnambulist's wrinkled genitalia catches on fire

Unparalleled lunar rays stream through my thong

Desperately inscribing obscure hieroglyphs

Spinning memory in a scented Jasmine Forest

Perishing in the mist between sounds and colors

Floating on the windows and doors of unbuilt houses

To the darkling side of light farther than far.



   Le prisonnier du sommeil


 Toujours en proie à une insomnie héréditaire

Je rêve de mes petites amies décédées

Qui connaissaient toutes mes impressions sur l'au-delà

Je veux leur demander si elles changeront leur nom

Pour Yeux de Cristal et Chère Ombre

Mais la plupart du temps, je fais des cauchemars déshydratés

Je m'échappe par des trous irréguliers dans des murs brisés

Entouré de visages malveillants, je cours, je tombe

Je compose des symphonies, et quand je me réveille, je les oublie

Gémissant dans mes rêves mercuriels quand je suis en danger

Mon trouble du sommeil est le signe d'un poète inspiré

Uni dans la solidarité de l'insomnie

Partageant mes nuits avec des compositeurs et des artistes

Une cérémonie nocturne d'oiseaux recouverts de cuir et de clous

Dans une forêt d'arbres coralliens et d'aiguilles couvertes de glace

Des témoins informes s'insinuent dans mes visions

Les parties génitales ridées d'un somnambule s'enflamment

Des rayons lunaires sans pareil traversent mon string

Inscrivant désespérément des hiéroglyphes obscurs

Faisant tourner ma mémoire dans une forêt parfumée de jasmin

Périssant dans la brume entre les sons et les couleurs

Flottant sur les fenêtres et les portes de maisons non construites

Vers le côté obscur de la lumière, plus loin que loin.



 Of Water Holes and Waterfalls


 Swimming alone in the late afternoon

I hear the waters of a spring

By my side, a rustling of leaves

Nuts falling to the ground

 The enigmatic songs of an invisible sunset

Projecting calmness into the distance

And the quarrelsome chorus of birds

Larger than hallucinations

 I left all my clothes in Romania

Walking naked through streams on stilts

Followed by a giant frog

And a Catskill cougar

They all have to swim through the river

 Chipmunks are busy in and out of  burrows

Dry branches fall off an old tree

Crashing through windows

After an deluge of rain, noises

Restless crickets or zombie cicadas?

I’m painting the 1939 Creek Cottage

Surrounded by old trees and visiting deer

A high-flying eagle barely visible against the clouds

Weirdstock air is moist with trespassers

 In the Paradise on Glasco Turnpike

A neglected sanctuary full of green

Tired tree trunks sleep where they have fallen

The small stream is a tributary to Esopus Creek

Running, snaking between the rocks

Forming an alphabet of Catskill Witches 

Sending a surprise letter to Oscar Wilde

From Walt Whitman with coffee

Liquidity spilling into my brain

The birds’ song lost that loving feeling.



Des points d'eau et des cascades


 Nager seul en fin d'après-midi

J'entends l'eau d'une source

À mes côtés, un bruissement de feuilles

Des noix tombent au sol

 Les chants énigmatiques d'un coucher de soleil invisible

Projettent le calme au loin

Et un chœur querelleur d'oiseaux

Plus grand que des hallucinations

 J'ai laissé tous mes vêtements en Roumanie

Marchant nu dans les ruisseaux sur des échasses

Suivi par une grenouille géante

Et un couguar des Catskills

Ils doivent tous traverser la rivière à la nage

 Les tamias s'affairent dans leurs terriers

Des branches sèches tombent d'un vieil arbre

Et s'écrasent contre les fenêtres

Après un déluge de pluie, des bruits

De grillons agités ou de cigales zombies ?

  Je peins le Creek Cottage de 1939

Entouré de vieux arbres et de cerfs en visite

Un aigle vole haut dans le ciel, à peine visible dans les nuages

L'air étrange est humide, chargé d'intrus

 Dans le paradis de Glasco Turnpike

Un sanctuaire négligé, plein de verdure

Des troncs d'arbres fatigués dorment là où ils sont tombés

Le petit ruisseau est un affluent de l'Esopus Creek

Qui coule et serpente entre les rochers

Formant l'alphabet des sorcières de Catskill

Envoyant une lettre surprise à Oscar Wilde

De Walt Whitman avec du café

La liquidité se répand dans mon cerveau

Le chant des oiseaux a perdu son caractère amoureux.



   Happenings in Punta Ala


 Today I greet a young boy from Odessa

Yellow and blue hair, walking a dog

Slava Ukraine! Geroim slava! he answers

The beach is invaded by seaweed and tree trunks

The waves are small, the water is warm

On the horizon the Napoleonic Island of Elba

Sailboats and yachts, one following another

In the bushes an abandoned book on the Holocaust

About a doctor in the camp, an assistant to Mengele

A glass bottle with no message, just sand

Angry seagulls loud and boisterous

Sea shells spilling from sand dunes

A lonely peddler sells sarongs and blankets

while unexpected rain, creates a biblical rainbow

Catch the best cappuccino and Campari drink

While the birds’ cries cover us like a giant umbrella.



   Événements à Punta Ala


 Aujourd'hui, je salue un jeune garçon d'Odessa

Cheveux jaunes et bleus, promenant un chien

Slava Ukraine ! Geroim slava ! répond-il

La plage est envahie par les algues et les troncs d'arbres

Les vagues sont petites, l'eau est chaude

À l'horizon, l'île napoléonienne d'Elbe

Des voiliers et des yachts, les uns après les autres

Dans les buissons, un livre abandonné sur l'Holocauste

Il parle d'un médecin du camp, assistant de Mengele

Une bouteille en verre sans message, juste du sable

Des mouettes en colère, bruyantes et agitées

Des coquillages se répandent sur les dunes de sable

Un marchand ambulant solitaire vend des sarongs et des couvertures

alors qu'une pluie inattendue crée un arc-en-ciel biblique

Dégustez le meilleur cappuccino et le meilleur Campari

Tandis que les cris des oiseaux nous recouvrent comme un parapluie géant.


    

 Letter to the Forgotten Past


 Memories are fading like Polaroid colors

My kingdom of refraction in a rainbow prism

Darkened by polluted smoke of yesteryear

What was a green forest is now a dirty river

Here flourished a small lake, now a dustbin of cars

Where are you my almost forgotten past?

We exchange paradise for three sacks of cement

No recent heroes, we don’t need a war for it

No solution to the greed, a cyber cemetery for bitcoins

Who remembers the 60’s, between the trips and music

Cloudy weather will not disturb our LSD dance

Boo–hoo! The drugs are not what they used to be

Peyote anyone? Can one chase death on a microdose?

No time to live! Remember nothing! Zen to the past!



   Lettre au passé oublié


 Les souvenirs s'estompent comme les couleurs d'un Polaroid

Mon royaume de réfraction dans un prisme arc-en-ciel

Assombri par la fumée polluée d'antan

Ce qui était une forêt verte est maintenant une rivière sale

Ici fleurissait un petit lac, aujourd'hui transformé en dépotoir de voitures

Où es-tu, mon passé presque oublié ?

Nous avons troqué le paradis contre trois sacs de ciment

Pas de héros récents, nous n'avons pas besoin d'une guerre pour cela

Pas de solution à la cupidité, un cyber cimetière pour les bitcoins

Qui se souvient des années 60, entre les trips et la musique

Le temps nuageux ne perturbera pas notre danse sous LSD

Boo-hoo ! Les drogues ne sont plus ce qu'elles étaient

Quelqu'un veut du peyotl ? Peut-on poursuivre la mort avec une microdose ?

Pas le temps de vivre ! Ne vous souvenez de rien ! Zen vers le passé !



 Italy Mon Amour


 Milan by Night


 Dark streets full of cars that never stop

Moving at a brisk pace hissing through intersections

The bus arrives on time electronically displayed

Service workers, drunkards and occasional tourists

Slump over their phones with tired expressions

Bars are jammed with fashionistas, Campari in hand

Smoking outside bonds the young high-heeled vapers

A long line for pizza after a noisy soccer night

It's raining, and umbrella vendors are everywhere

Milano does not sleep much, radios blasting out of cars

Car-alarms awaken and never stop honking

It’s hard to be a bohemian poet in a room

Crammed with books and poisoned spiders

Confused, walking past the church of San Marco

Taxi drivers try to seduce me,

Predicting the future with high confidence

As ghosts of medieval kings watch from high towers.



   Italie Mon Amour


 Milan la nuit


 Des rues sombres remplies de voitures qui ne s'arrêtent jamais

Se déplaçant à un rythme effréné, sifflant aux intersections

Le bus arrive à l'heure, comme l'indique l'écran électronique

Des employés, des ivrognes et quelques touristes

Affalés sur leurs téléphones, l'air fatigué

Les bars sont bondés de fashionistas, un Campari à la main

Fumer dehors rassemble les jeunes vapoteuses en talons hauts

Une longue file d'attente pour une pizza après une nuit bruyante de football

Il pleut et les vendeurs de parapluies sont partout

Milan ne dort pas beaucoup, les radios hurlent dans les voitures

Les alarmes des voitures se déclenchent et ne cessent de retentir

Il est difficile d'être un poète bohème dans une chambre

Encombrée de livres et d'araignées empoisonnées

Confus, je passe devant l'église San Marco

Les chauffeurs de taxi essaient de me séduire,

Prédisant l'avenir avec une grande assurance

Tandis que les fantômes des rois médiévaux nous observent depuis les hautes tours.


 

 The Bleeding Sun


 The sun rises over the rooftops of Milano

Confronting the embattled streets of death

Tired sun, red, and flushed, and hot

Bleeding above the melting rooftops 

As in a cubist landscape by Boccioni

The smokestacks of houses in Neville

Stretch out their long brick necks

Dark smoke signals, belching fumes as

Another soul dies, escaping through chimneys

Smells of resurrection, brighten the lit candle

Milano calls out to its pond of silent ducks

And hidden flamenco gardens

The Holly Duomo of Miracles

Dominates the spirit of the dead

Michelangelo’s Rondanini Pieta

In Sforzesco Castle, dying alongside it

For us mortals, the fear of loss

Castles, villas, language and tradition

Disappearing through statistical errors of social engineering

Milan fashionistas peacock before every bar

The Novecento Museum points back to the future

As the sunset burns above the fearless rays of despair.



   Soleil sanglant


 Le soleil se lève au-dessus des toits de Milan

Face aux rues assiégées par la mort

Soleil fatigué, rouge, brûlant

Sanglant au-dessus des toits fondants Comme dans un paysage cubiste de Boccioni

Les cheminées des maisons de Neville

Étirent leurs longs cous de brique

Signaux de fumée noire, crachant des poussières

Une autre âme meurt, échappée par les cheminées

Des odeurs de résurrection illuminent les bougies allumées

Milan appelle son étang de canards silencieux

Et ses jardins cachés du flamenco

Le Houx Duomo des miracles

Domine l'esprit des morts

La Pietà Rondanini de Michel-Ange

Dans le château des Sforza, agonisante à ses côtés

Pour nous, mortels, la peur de la perte

Châteaux, villas, langue et tradition

Disparus à cause d'erreurs statistiques d'ingénierie sociale

Les fashionistas milanaises se pavanent devant chaque bar

Le musée Novecento renvoie vers le futur

Alors que le coucher de soleil brûle au-dessus des rayons intrépides du désespoir.



 On the Romanian Road


 The Danube's Last Hurrah


 In the morning my bed is a dried-out marsh

I wake up to get ready for the Danube Delta

The highway to Tulcea is jammed with holiday freaks

Rushing feverishly under a serene sky to the Black Seaside

Fields of red poppies sprout on both sides of the road

Every gas station is a pretext to stop for coffee

I can't stop talking, retelling my life story in Romanian

For my new young friends: Mihai and Ana

Memories keep crushing through my chest

Ana speeds down the road, marked by old Slavic churches

Chiming every hour by an invisible bell master

A symphony of my travels without legal papers

An expired passport, a displaced-person lesser-passé

Lucky for me no one is checking at the India-Nepal border

My wife Ruth corrects my story at each turn

The slowness of the past, our love story starts in Israel

But first let's park the car and jump into a small boat

No time to kill, we are on the Sulina Canal of the Danube Delta

The sunset breaks over huge tankers crisscrossing the waters

The waves mess up fisherman’s roads, the fish are not biting

The birds are hiding in the reeds, jackals are up and howling

My story has just began, flowing until late night under the sway of summer

Under a sky full of piercing stars, time and wine hold us together


 


   Sur la route roumaine


 Le dernier hourra du Danube


 Le matin, mon lit est un marécage asséché

Je me réveille pour me préparer à partir pour le delta du Danube

L'autoroute vers Tulcea est encombrée de vacanciers

Qui se précipitent fébrilement sous un ciel serein vers la mer Noire

Des champs de coquelicots rouges poussent de part et d'autre de la route

Chaque station-service est un prétexte pour s'arrêter prendre un café

Je ne peux m'empêcher de parler, de raconter ma vie en roumain

À mes nouveaux jeunes amis : Mihai et Ana

Les souvenirs continuent de m'oppresser la poitrine

Ana roule à toute allure sur la route, jalonnée de vieilles églises slaves

Qui sonnent chaque heure grâce à un carillonneur invisible

Une symphonie de mes voyages sans papiers

Un passeport périmé, un passeport de personne déplacée

Heureusement pour moi, personne ne contrôle à la frontière entre l'Inde et le Népal

Ma femme Ruth corrige mon récit à chaque tournant

La lenteur du passé, notre histoire d'amour commence en Israël

Mais d'abord, garons la voiture et montons dans un petit bateau

Pas de temps à perdre, nous sommes sur le canal Sulina du delta du Danube

Le soleil se couche sur d'énormes pétroliers qui sillonnent les eaux

Les vagues perturbent les chemins des pêcheurs, les poissons ne mordent pas

Les oiseaux se cachent dans les roseaux, les chacals sont debout et hurlent

Mon histoire vient de commencer, elle se poursuivra jusque tard dans la nuit sous l'influence de l'été

Sous un ciel étoilé, le temps et le vin nous unissent



   The Revolutionary Cultural Exchange


 Through the fog of tear gas and pepper spray

Resistance tools bloom like wild flowers

Against brutal police military aggression

Around the world, from Hong Kong to Portland

From Santiago to Nantes, from Washington to Beirut

Orange traffic cones are topped with reversed

Water bottles against tear-gas canisters

Place the cone on top of the can, squeeze the bottle, kill the gas!

The tennis racket volleys with a backhand to the cylinder

And back at the aggressor’s black-helmeted heads

They bark, we sing, they attack, we stay unmoved

The audacity of defiance unchained

Living in a police state with excessive intimidation

A simple umbrella is a flower of defense in Ferguson

Hiding the faces of peaceful protesters from facial recognition

Leaf-blowers dispersing outlawed gas and suffocating smells

The flowers of resistance against autocracy grow globally

In Greece, in Catalonia, in Mexico, in Wisconsin

Blasting the surveillance camera with laser pointers, with black spray paint

The powers of imagination are arrayed against

Prohibition and full-gear paternalism

Manipulation of behavior, restricted freedom of speech give a certitude of power

Water cannons and tanks against cyclists will never work

Struggle is a state of mind, awakened consciousness

Defend your rights, resist, persist, walk to the edge of life and death

The military invaders will hang themselves with tools of suppression 

Freedom continues to grow in the harshest terrain

As clenched fists and open brave hearts march on.



   L'échange culturel révolutionnaire


 À travers le brouillard des gaz lacrymogènes et des bombes au poivre

Les outils de la résistance fleurissent comme des fleurs sauvages

Contre l'agression brutale de la police militaire

Partout dans le monde, de Hong Kong à Portland

De Santiago à Nantes, de Washington à Beyrouth

Des cônes de signalisation oranges sont surmontés de bouteilles d'eau retournées

Contre les grenades lacrymogènes

Placez le cône sur le dessus de la bombe, pressez la bouteille, neutralisez le gaz !

La raquette de tennis renvoie le cylindre d'un revers

Et revient sur les têtes casquées des agresseurs

Ils aboient, nous chantons, ils attaquent, nous restons immobiles

L'audace de la défiance déchaînée

Vivre dans un État policier où règne l'intimidation excessive

Un simple parapluie est une fleur de défense à Ferguson

Les visages des manifestants pacifiques cachés à la reconnaissance faciale

Des souffleurs de feuilles dispersent les gaz interdits et les odeurs suffocantes

Les fleurs de la résistance contre l'autocratie poussent partout dans le monde

En Grèce, en Catalogne, au Mexique, dans le Wisconsin

On détruit les caméras de surveillance avec des pointeurs laser et de la peinture noire en spray

Les pouvoirs de l'imagination s'opposent

À la prohibition et au paternalisme total

La manipulation des comportements et la restriction de la liberté d'expression donnent la certitude du pouvoir

Les canons à eau et les chars contre les cyclistes ne fonctionneront jamais

La lutte est un état d'esprit, une conscience éveillée

Défendez vos droits, résistez, persévérez, marchez jusqu'à la lisière de la vie et de la mort

Les envahisseurs militaires se pendront avec leurs propres outils de répression

La liberté continue de croître dans les terrains les plus difficiles

Alors que les poings serrés et les cœurs courageux marchent en avant.



 Tomorrow is No Longer There


 The sand swarms in my brain.

It was a rainy day but soon will be sunny,

And my hand will be still bleeding.

Mad and silent, no poem came out of it,

Only a pause in the nightmare.

These are the waves in the rain

And the biblical rainbow rises over the tree.

The footprints on the beach lead

To the pathways where the animals hide,

Lifting all the umbrellas and throwing them into the bush.

Pebbles, shells, broken shards of pottery fill my pockets.

All this will end very soon when eyes are closed

And the dreams dive into the deep,

Chimeras unfolding in the irreparable memory.



   Demain n'est plus là


 Du sable fourmille dans mon cerveau.

C'était un jour pluvieux, mais bientôt le soleil brillera,

Et ma main saignera encore.

Folle et silencieuse, aucune poésie n'en est sortie,

Seulement une pause dans le cauchemar.

Ce sont les vagues sous la pluie

Et l'arc-en-ciel biblique s'élève au-dessus de l'arbre.

Les empreintes sur la plage mènent

Aux sentiers où se cachent les animaux,

Soulevant tous les parapluies et les jetant dans les buissons.

Des cailloux, des coquillages, des tessons de poterie remplissent mes poches.

Tout cela prendra fin très bientôt, lorsque les yeux se fermeront

Et que les rêves plongeront dans les profondeurs,

Des chimères déployées dans l'irréparable mémoire.