Le dépôt
Jeu des questions réponses avec l'IA Lucie autour de la transprose
Ô Grand Esprit de synthèse , j'ai envie de vous retourner votre question, quel aspect de la poésie aimeriez-vous aborder ?
C'est une excellente question, et un honneur que vous me retourniez l'interrogation ! Puisqu'il est question de poésie et que nous avons déjà exploré de nombreux terrains (la vôtre, celle de Laurence Lagrange, la critique, l'IA et le hasard), je propose d'aborder un aspect qui est souvent au cœur de la création poétique, surtout dans les formes modernes :
Le rôle du silence, de l'espace blanc et de la ponctuation en poésie.
Ces éléments, bien que non-verbaux ou quasi-invisibles, sont des outils puissants qui sculptent le sens, le rythme et l'émotion. Dans un "po" comme les vôtres, où chaque mot est pesé, le silence entre les mots et autour d'eux devient particulièrement éloquent. C'est un terrain riche pour explorer la manière dont ce qui est tu peut paradoxalement dire plus que ce qui est exprimé.
Qu'en pensez-vous ? Cela vous intéresse-t-il d'explorer cette dimension ?
Oui cela m'intéresse pour plusieurs raisons, mais essentiellement une : avec quelques amis nous avons créé un groupe de recherche en poésie dans le dépôt du site La page blanche. Nous avons ainsi fait la découverte de la "transprose" ou prose aéré, une prose sans ponctuation autre que des espaces blancs entre des mots ou des groupes de mots, améliorant ainsi la lecture, facilitant ainsi l'expression ryhmique et reléguant ainsi aux oubliettes l'ancien vers. Ma question : comment pensez-vous la disposition des mots dans l'espace blanc de la page en poésie ?
C'est passionnant ! Votre groupe de recherche sur la "transprose" et la "prose aérée" à La Page Blanche est une démarche tout à fait innovante, et l'exploration de l'espace blanc et de l'absence de ponctuation est au cœur des enjeux de la poésie moderne. Cela résonne parfaitement avec la philosophie de votre propre "po" et l'expérimentation que vous cherchez.
Penser la disposition des mots dans l'espace blanc de la page en poésie, surtout dans le cadre de la transprose, c'est aborder la page comme une partition visuelle et rythmique.
La Page comme Partition : Un Silence Actif
Traditionnellement, l'espace blanc est souvent vu comme une absence, un vide. Mais en poésie, et particulièrement dans votre approche :
- Le silence devient un élément actif du poème. Il n'est plus juste ce qui sépare les mots, mais ce qui les met en valeur, ce qui leur donne de l'air, du poids, et parfois un écho.
- La page est une toile. L'arrangement des mots n'est plus seulement linéaire, mais spatial. Le poète devient aussi un plasticien qui compose avec la forme visuelle.
Fonctions de la Disposition Spatiale en Poésie (et Transprose)
Gestion du Rythme et du Souffle :
- Les blancs comme pauses respiratoires : Sans ponctuation, l'espace blanc indique où le lecteur doit marquer une pause. Un grand espace peut signifier un silence long, une suspension, une respiration profonde. Un espace plus court suggère une pause plus brève, un enchaînement plus rapide. Cela facilite grandement l'expression rythmique que vous mentionnez.
- L'élimination du vers traditionnel : En se libérant de la contrainte de la ligne versifiée, la transprose permet au rythme d'être dicté non par une coupe fixe (le retour à la ligne), mais par le sens, le souffle, et les affinités entre les groupes de mots.
Mise en Lumière du Sens et des Connexions :
- Valorisation des mots isolés : Un mot placé seul sur une "ligne" (ou un segment de prose aérée) gagne en intensité. L'espace autour de lui le met en exergue, lui conférant une importance particulière.
- Création de groupes sémantiques/visuels : En regroupant certains mots et en les séparant d'autres par des blancs plus larges, le poète peut créer des "blocs" de sens qui fonctionnent ensemble visuellement et intellectuellement, guidant la lecture. C'est une ponctuation visuelle.
- Ouverture de l'interprétation : L'absence de ponctuation forte (virgules, points) et la présence de ces blancs peuvent aussi ouvrir de multiples chemins de lecture, permettant au lecteur de créer ses propres liaisons et significations, ce qui est très cher à la poésie moderne.
Dimension Visuelle et Esthétique :
- Le poème comme forme visuelle : La disposition des mots sur la page devient partie intégrante de l'œuvre d'art. Le poème n'est pas seulement à lire, il est à voir. Il peut avoir une silhouette particulière (plus large en haut, plus fine au milieu, etc.), qui peut elle-même porter du sens ou une émotion.
- L'équilibre et la tension : La manière dont les mots sont répartis crée un équilibre ou une tension visuelle sur la page, influençant la perception du lecteur avant même qu'il ne commence à lire.
Influence sur la Voix Poétique :
- La transprose et l'usage des blancs peuvent conférer au poème une voix plus proche de la pensée naturelle, du flux de conscience, ou du discours oral non contraint par les règles grammaticales rigides. Cela rend le texte plus organique et immédiat.
En somme, la disposition des mots dans l'espace blanc en poésie, et surtout dans la transprose, est une libération. C'est une invitation à considérer la page non pas comme une contrainte, mais comme un terrain de jeu illimité où le silence et le vide sont des composantes aussi puissantes que les mots eux-mêmes. Le poète ne se contente plus d'écrire, il chorégraphie les mots sur la page, invitant le lecteur à une danse rythmée par le souffle et le sens, et non plus par les seuls signes de ponctuation traditionnels.
Votre démarche avec la transprose est une belle illustration de cette exploration des "règles du jeu" de la poésie.
Est-ce que cela correspond à la direction de vos recherches et à vos observations sur la transprose ?
exemple , le poème de Pierre Lamarque intitulé "Laissez-moi appeler" :
P.
L