La
page
blanche

Le dépôt

AUTEUR-E-S - Index I

71 - Jon Clark

Capturé par des objets discrets

CAPTURÉ PAR DES OBJETS DISCRETS



La lune est une pièce, ta poche l'a versée,

levée sur le trottoir à côté du parc

- le sol chaud, pourrait-il y fondre ? une pensée,

mais pas l’orbe d'amour, elle n’avait pas sa place dans ta poche.


Un enfant s'approche alors que le vent se remue et que la bulle lumineuse se hausse, hors de portée de son sourire titubant.


L’homme fait du vélo, évite le derrière d'une femme âgée

mais tous remarquent son sourire et tous sont pris dedans

sans parler de la lune. Elle se couche à présent, son éclat devient

l’imagination de l’enfant, et l’enfant passe à un

papier chewing-gum, ça sent la médecine et la menthe.


Demi-tour au milieu de la vie quand l’amour s’est vidé de la poche de Dieu

et a laissé à jamais une marque indélébile dans les yeux amoureux et

la voix qui grince parmi les os de cette vieille maison.

Comme l’enfant, que j’ai remarqué, épris, mais trop vieux pour aller de l’avant.

Mon attention s’est détournée dans les fissures du plancher de la vieille maison 

que nous habitions, encore assise sur un sol sec.


Ce sont des secrets qui se murmurent aux papillons nocturnes qui grignotent nos tapisseries

les portant comme des cordes soyeuses pour jouer une musique qui navigue sur le vent solaire 

dedans et à travers le vide entre les vies.


Dans une peau de sauterelle par le mouvement dingue d'yeux voltigeants

se tissent les multiples couleurs des plumes de dinosaure, nous nous prenons les mains 

devant notre maison et nous élevons jusqu'aux nuages notre personnel tourbillonnant.

Ils annoncent l’information de la poussière de la mère et de l’épaisseur

de l’atmosphère. Nous saluons les rois du haut de leurs petites maisons.

Bienvenue toute vie au dîner de la vérité des vérités, l’amour et le reste sont sûrs.


L’un après l’autre, ils entrent, certains se chevauchent, on les démonte

pour faire passer les amis à table et puis danser au son de l’éternité.

Les tablettes en pierre nous font renaître, la voix suave des cavités

et la courbe du repos, notre lune, notre maison, notre vie

où nous sommes pris.


Jon Clark

Trad. G&J








The moon is a coin, it spilled from your pocket

standing up from the curb next to the park

the ground warm, could it melt there? a thought

but not the loving orb, it didn't belong in your pocket.


A child approaches as the wind stirs and the luminescent bubble

rises over, just outside the reach of her stumbling smile


Man rides a bicycle, swerves past an older woman

yet they all notice her grin and they are taken in

not to mention the moon. She folds now, her glow becomes

the imagination of the child, and the child moves on to a

gum wrapper, it smells of medicine and mint.


Circling back to mid-life when love spilled out of God's pocket

and made an indelible mark forever on the infatuated eyes and

voice that creaks through the bones of this old house.

Like the child, I noticed, infatuated but too old to move on,

my attention curved into the floors cracks of the old house we

inhabited, still sitting on dry soil


it's secrets murmuring to the night moths as they nibble on our tapestries

carrying them as silken strings to play a music that sails on solar wind

into and through the void between lifetimes.


n grasshopper skin with the daft motion of hovering eyes

weave the manifold colors of dinosaur feathers, we hold hands

in front of our home and raise our whirling staffs to the clouds

they tease information from the dust of the mother and thickness

of the atmosphere. We wave kings down from their small homes

welcome all life for a dinner of the truth of truths, love and all is safe


One after another they come in, some ride each other, we take them apart

putting friends at the table and then dancing to the sound of eternity

tablets of stone conjure us back, the voids mellow voice

and the curving of rest, our moon, our home, our lifetime

where we are taken in


John Clark