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AUTEUR-E-S - Index I

85 - Philippe Bray

Premièrement

. Les trois jours


Au premier jour

Tu croquais une pomme

Pour mordre dans la vie

Mais tout ce que j’ai pu te dire

N’a pas survécu au tonnerre

Comme tout ce que tu m’as dit ce soir-là


Au second jour

Partie pour toujours

Je me suis rassuré à jamais

Maintenant rassuré de ne pas vivre du passé

J’ai saisi l’instant présent

Pour faire un pas en direction du lac

Une libellule m’a frôlé la joue

Et j’ai joué un air dans ma tête




Historiquement,

L’origine du théâtre est la mise en scène de la totalité du savoir

Comme la poésie primitive est un chant s’accompagnant de l’au-delà, poétiquement.



Au troisième jour

Tout ce que j’ai pu dire n’a pas été retenu

On n’emprisonne pas le souffle du vent

Sur le vent se posent seulement

Les ailes des oiseaux, petits et grands.





 Au soir de l’orage


Au soir de l’orage

Je me tenais droit

Puis je me suis allongé

Pour le laisser passer


Le vent avait cessé

La pluie tombait désormais sur la vitre

Et je l’écoutais

Tandis que j’observais l’écriture dessiner mes pensées


Au soir de cet orage d’été

Tout ce que j’ai dit s’est envolé

Rejoignant ainsi le flou artistique des nuages





 Voyage


L’été touche à sa fin

L’automne est déjà là

L’hiver va arriver


Sur les tapis d’Orient

Je vole comme l’oiseau

Symbole de liberté

L’oiseau d’un pays à l’autre va

Rien ne peut l’entraver

Il voyage

Sans frontières, sans murs pour l’arrêter

il vole !


L’automne se pare des couleurs de septembre

En moi l’hiver est déjà prêt

C’est une énième saison

Ou la dernière avant la nouvelle année


Le coloriste soigne son tableau

Se laissant aller à l’émotion…

L’essence n’est pas ailleurs

La substance est ici même

Le peintre peint !


Quand l’automne sera passé

Je me reposerai

Puis au même instant

Dans la saison de l’hiver

Je me dénuderai


L’amour immatériel j’ai rencontré

Et comme l’oiseau

D’un continent à l’autre je vais

Comme une rose symbolisant le grand mystère

Qui n’en est pas un

Pour celui qui sait



La poésie chante !

Je l’écoute maintenant

Et je retrouve mes premiers sentiments

En attendant le printemps du nouvel an