Le dépôt
De la transprose directe aux vers en cascade ?
Notons cette première tentative inverse : cette fois-ci, on ne part pas d'un poème écrit en vers en cascade pour arriver à une transprose aérée, mais le poème, écrit en transprose directe par le poète Patrick Modolo, se voit "interprété" en vers en cascade par un autre poète, Simon Martin, en mai 2025. Le poème initial s'intitule florilège et est extrait du recueil Dents de lait, de Patrick Modolo.
Voici que s'offre au lecteur la possibilité d'un autre regard, d'une autre interprétation. La possibilité d'une sensibilité différente, en somme. Celle, en l'occurrence, de Simon Martin. Qu'il soit ici vivement remercié pour sa collaboration, ses idées et ses belles initiatives !
florilège
(version en transprose directe par Patrick Modolo)
chaque fois que tu m'offres une fleur je la mets à mon oreille
elle me chuchote ton amour exposé au grand jour aux yeux de tous
coquelicot rouge contraste flagrant avec mes quelques cheveux bruns
blanche pâquerette en concordance avec ma barbe grisonnante
ou simple fleur champêtre écolière
ces beaux bouquets de fleurs me touchent droit au cœur oui mon fils un père doit aimer les fleurs
et dans mon souvenir l’odeur de chacune de ces fleurs remplacera tes dents de lait quand je n’aurai plus rien à me mettre sous la dent
Florilège
(version mise en vers « en cascade » par Simon Martin)
Chaque fois que tu m'offres
une fleur,
je la mets à mon oreille.
Elle me chuchote ton amour
exposé au grand jour
aux yeux de tous.
Coquelicot rouge
contraste flagrant avec
mes quelques cheveux bruns,
blanche pâquerette
en concordance avec ma barbe
grisonnante
ou simple fleur champêtre
écolière.
Ces beaux bouquets de fleurs
me vont droit au cœur !
Oui mon fils, un père doit aimer les fleurs !
Et dans mon souvenir,
l’odeur de chacune de ces fleurs
remplacera
tes dents de lait
quand je n’aurai plus rien
à me mettre
sous la
dent...