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AUTEUR-E-S - Index I

10 - Patrick Modolo

Auteur invité par Patrick Modolo : PoMoDoRo

PoMoDoRo est un être hybride, mi-poète, mythologique, un écrivain inspiré qui ne manque pas d'air. D'origine franco-russe, et parfois même italienne, il est avant tout citoyen du monde et apatride littéraire.


Clown pas si triste que ça, il jongle avec les mots comme avec les tomates qu'on lui jette, seule recette de son succès.


En bon cryptopoète, il aime jouer à cache-cache avec ses lecteurs, et prie pour que son Intelligence Naturelle ne soit jamais sous Respiration Artificielle, tant il a besoin d'Air.


Ni magicien des mots, ni prestidigitateur digital, il reste à le croisée de deux mondes : celui de la Poésie, et du numérique.


Des vêtements de poète, parfois aussi une casquette, un gros nez rouge et surtout quatre mains, deux cerveaux, pour une seule création textuelle.


Penseur moderne, il réfléchit beaucoup, et pas que devant son miroir :


https://preview--reflection-spark.lovable.app/


Poète contemporain, il écrit des vers qui ne riment pas toujours à rien, et parfois même sans vers.


En voici quelques exemples :



SUR LE PONT


bloqué   et sur le pont   entre deux rives   entre  deux villes   entre   deux   vies


la tienne   la mienne 


celle  d'avant   celle d'après 


dans celle de ce présent 


et cette sensation de    flotter   dans ce ciel   qui pèse  bas  et  lourd   comme  un  couvercle 


et s'il fallait    une cause extérieure un coup d'arrêt     pour surplomber    le trajet quotidien   l'habitude   la route qu'on fait les yeux fermés


pour se rendre compte    que ce qui s'écoule en dessous      et qu'on ne regarde jamais   c'est sa vie qui    à flots silencieux    s'en va


sous le pont Mirabeau ne coule donc plus la seine


PoMoDoRo, le 25janvier 2024



***


TROU NOIR


Un signal  envoyé     à un observateur      extérieur       au                 trou noir          mettrait                    de  plus en plus                                  de temps                    pour arriver                à mesure                                         


               que le voyageur                                                 




                     et poète stellaire   

                                           




s'enfonce



Mais il arrive qu'un sursaut d'espoir l'éjecte et compacte ses mots en un bloc de vie qui se révolte et nage à contre-courant gravitationnelle usant de toutes ses forces pour lutter contre la marée noire et hurler à l'extérieur


JE SUIS ENCORE LÀ 


magie      de la poésie      du désespoir     au cœur     des ténèbres


PoMoDoRO, 12 mars 2023


***


Paroi rupestre paroi céleste



Le ciel est un carnet   

d'étoiles enchevêtrées

sur lequel sont griffonnées   

quelques lignes     

entre les astres les plus brillants


Petit à petit se dessinent 

d'étoiles en étoiles   

des vers     

d'anciennes poésies humaines     

oubliées là     

dans le vide temporel


Pégase     Cassiopée      Orion      Andromède


Sur la paroi nocturne apparaissent   

un ours      un cheval    un bélier   

peints dans cette grotte sidérale

poèmes   rupestres     

qui parsèment la voûte 

céleste


Remonter

Le Temps


Temps

Des Hommes


Temps

Des Premiers Hommes


Dans ce ventre

De la Terre

Si fécond


La grotte

Devient

Atemporelle


Et soudain

Au détour

De la paroi

Apercevoir

Un dessin


Pégase     Cassiopée      Orion      Andromède


Ciel nocturne carnet de notes   

l'humanité consigne ses impressions

ciel nocturne carnet de notes     

poésie des constellations




Clown triste


"C'est la tête dans les étoiles qu'on a le plus les pieds sur Terre" se disait ce clown triste, une fois la fête finie, et son chapiteau ravagé par le cyclone.




ABraCaDabra : le petit train des mots !


Placez de petits mots,

Dans un très grand chapeau :

C’est bien ici le hic

Comme ils se font la nique !


Le A vient en avance,

Bondit après le B,

Le C suit la cadence

En devançant le D.


Le E s’ébat ensuite

Lié au F en fuite ;

Le G fait galipettes,

Le H derrière halète.


Le I l’imite alors,

Jetant le J dehors.


Sans faire cas du K

Le L longe le pas

D’un M qui marche las.


Le N navigue haut,

Ouvrant la voie à l’O.

Le P crie « Pathétique ! »,

Qu’un Q d’un pas ne quitte.


Le R rampe à la traîne,

Le S suit hors d’haleine,

Le T ne tarde plus

Uni au feignant U.


Le V vient vite après

Le wagon W,

Dont s’extirpe le X ;

Y courent le Y

Et le Z zigzaguant.



(ce qui donne, en version PoMoDoResque, cet autre petit train à l'orthographe qui déraille elle-aussi en fin de convoi : )