Le dépôt
L'art et la fuite
j’oublie les corps doux
écorchés
la sueur les paradis cent fois perdus
cent fois retrouvés
la fièvre qui perle aux tempes
amour ou désir
on oublie vite l’Origine du plaisir et ainsi nus le cœur ouvert
- il était frais comme une rosée -
nous finissons souillés
sans savoir qui du regret ou du sublime s’abat
dans un silence de pantomime
mais il faut que je vous cherche encore
dans la nuit sombre dans la nuit stupide
dans les aubes mauves
vous comme une excuse ma belle excuse
rien qu’une excuse pour se sentir le cœur battre
pour que les matins froids et pluvieux abdiquent
lorsque vous partagez de tels baisers plus rien ne vous semble lasse
il suffit de quelques coussins jetés par terre pour se croire en Californie
et dans les crépuscules qu’ils ont oubliés que tu oublieras
dans les torpeurs dans l’absence
que vous oublierez tous
que j’ai oubliés moi-même déjà
il ne restera que l’amertume enrobée des souvenirs
cette infâme que poètes nous appelons
nostalgie
mais une lueur subsiste tranquille
à tout le moins
un esprit pur désincarné trouve toujours au bout de sa main décharnée
une plume prête à écrire