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La Bouche de Lea Thompson
La Bouche de Lea Thompson
La beauté est une chose mystérieuse. Qu’est-ce au juste que nous appelons la beauté? Comment expliquer que les agencements de formes, que les nuances et les mélanges de couleurs puissent émouvoir, voire subjuguer celui qui regarde. Comment expliquer que cette «beauté» puisse en émouvoir certains et, en même temps, en laisser d’autres indifférents; que cette «beauté» ne trouve pas toujours de consensus universel?
Bien sûr il y a la nature et ses paysages qui savent toucher la sensibilité de plusieurs, qui offrent depuis notre perspective un spectacle harmonieux et indéniablement magnifique, souvent idéalisé par notre esprit. - Tout comme peut l’être la beauté d’une femme. Or, autant les manifestations à grand déploiement que les détails les plus rapprochés sont potentiellement une source d’ébahissement et d’émerveillement. Cette beauté peut donc se retrouver un peu partout autour de nous (du fin fond du cosmos jusque sous nos microscopes); il suffit de regarder, ou plutôt, de «savoir» regarder.
Pour moi, là est la question: la détection de cette beauté est-elle innée ou s’apprend-elle de quelconque façon? Faut-il apprendre à la reconnaître ou au contraire, ne la reconnaissons-nous pas d’emblée dès qu’elle jaillit devant nos yeux, instinctivement?
Quoi qu’il en soit, cette beauté n’est pas réservée aux artistes ou aux contemplateurs de tout ordre; qu’elle soit innée ou non, elle existe «réellement» dans l’œil de celui ou celle qui sait regarder. Elle est donc parmi nous, tout autour de nous, à notre portée; parfois même sans qu’on ne s’y attende. C’est ce que j’aurais envie de dire depuis que je l’ai vue. Je parle de la bouche de Lea Thompson.
Actrice célèbre pour ses rôles des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, j’ai été frappée par la beauté de sa bouche dès la première fois que je l’ai vue à l’écran. Pourquoi? Je l’ignore complètement. Toujours est-il que depuis ce temps, cette bouche s’est imprégnée dans mon regard et qu’elle est l’expression d’une beauté incroyable.
À mes yeux, jamais une autre bouche n’a égalé en termes de beauté celle de Lea Thompson. Et ceci, n’a rien à voir avec le sourire de Lea Thompson. Bien qu’elle ait un sourire épatant, charmant, enjôleur, c’est d’abord et avant tout sa bouche qui lui donne ce sourire. Donc je ne parle pas de son sourire en particulier, mais bel et bien de sa bouche en tant que telle.
Le sourire, c’est tout le visage qui y participe. On ne sourit pas qu’avec la bouche, mais avec les joues et les yeux aussi, bref, avec l’ensemble des soixante-douze muscles faciaux dont nous sommes pourvus. Et c’est la même chose pour Lea Thompson. Personne n’y échappe.
La beauté de la bouche de Lea Thompson ne réside pas pour moi dans son sourire, mais dans les lignes harmonieuses qui dessinent les contours de sa bouche jumelées aux traits distinctifs qui déterminent l’unicité de sa dentition qui se cache derrière. Au même titre que la somme des agencements des traits et des lignes constituent un visage unique, lui octroie une spécificité propre, - vers le beau ou le laid -, ici, la bouche de Lea Thompson s’est vue graciée d’une composition extraordinaire et parfaite de traits et de courbes d’une beauté anatomique sans précédent. Pour ma part, cette bouche est le parangon des bouches.
Évidemment, lorsque Lea Thompson sourit, on peut facilement se rendre compte de ce que je tente d’exprimer. Il n’est pas aisé d’extirper ce que l’on a dans l’œil, que ce soit poussière ou beauté.
Mais pourquoi ai-je été complètement fasciné par la bouche de Lea Thompson, dès le premier regard, fortuit, faut le dire, - il y a longtemps de cela déjà - et à ce point tel pour qu’aujourd’hui encore je cherche à savoir comment cela a pu arriver? Je n’ai aucune expertise en matière de perspective, de graphie, de dessin, d’harmonie, d’équilibre, de contraste, de proportion, pourtant, il me semble que tout cela ait atteint un degré de perfection dans l’organe de cette femme que je ne connais pas et que je n’ai jamais vue en personne.
14 juillet 2025, Limoilou. Simon A. Langevin