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Nouvelles poésies pour la page blanche d'Andrew Nightingale ( trad G&J)
Introduction
par G&J
Oui , je dirais que la langue d’Andrew Nightingale est unique, soyeuse, douce, pointue comme la langue d’un rossignol, comme un pinceau de Chagall, qui peindrait des personnages avec de l’air et des nuages, avec des images et des murs de mots, et qui finirait par faire dialoguer le poème avec des cortèges d’admirateurs cévenols, d'admiratrices anglaises, suivies d'un chant silencieux à la page blanche suivante
…grosso modo…
Yes, I would say that the language of Andrew Nightingale is unique, silky, soft, pointed like a rossignol’s tongue, like a Chagall brush, which would paint characters with air and clouds, with images and walls of words, and which would eventually make the poem dialogue with processions of Cévenol admirers, English admirers, followed by a silent song on the next white page
, roughly speaking...
G&J
La conscience est le sentiment de négation : dans la perception de « la pierre comme grise », ce sentiment est en germe pur ; dans la perception de « la pierre comme non grise », ce sentiment est en plein développement. (Whitehead, 1929:161)
"Moi," qui me transporte sur les épaules des roches,
ne peut pas être compté dans les coffres de la connaissance.
Ce sentiment de négation est un désir de connaissance.
Non, ce n’est pas une connaissance de ces roches.
Ma connaissance est quelque chose de mieux que les rochers, quelque chose que je ne peux pas voir, comme l’arc du ciel.
Je ne vois pas les rochers à cause de trésors dans ma tête. Je parie que vous ne savez même pas ce que je pense, vous voyez juste des rochers.
Des rochers avec des tapis d’émeraude de mousse, avec de minuscules champignons iridescents. Un rocher en forme de coeur, ou avec les mêmes lignes de soin que ton propre visage, mon amour.
Les rochers sont les nouveaux nuages. Regardez d’un nuage à l’autre, regardez avec la bénédiction des âges, comment ils changent de forme. Leur obscurité qui pèse. Leur faute est leur honnêteté, et ils s’en fichent. Retirez-les des sentiers de la mémoire et retrouvez votre vrai moi. Soulevez-le, ramenez son corps chez vous et lavez soigneusement la mousse et le sol. Vous trouverez un homme nu à l’intérieur, clignant des yeux devant votre visage comme le nouveau soleil.
Non, je préfère ma théorie, parce qu’elle m’appartient :
1) La langue est le bas-ventre humide d’une roche oubliée
2) les mots les plus brillants ne valent rien
devant le brillant nez d’un chien.
La sensibilité est un excès
trop d’une ligne de texte bien faite, une seule
sensualité du braille,
ou chant silencieux.
Consciousness is the feeling of negation: in the perception of ‘the stone as grey,’ such feeling is in barest germ; in the perception of ‘the stone as not grey,’ such feeling is in full development. (Whitehead, 1929: 161)
"I," who supports myself on the shoulders of rocks,
cannot be counted in the coffers of knowledge.
This feeling of negation is a desire for knowledge.
No, it is not a knowledge of these rocks.
My knowledge is something better than rocks, something I can't see, like the arch of the sky.
I ignore rocks because of the treasures in my mind. I bet you don't even know what I am thinking, you just see rocks.
Rocks with emerald carpets of moss, with tiny iridescent mushrooms. A rock in the shape of a heart, or with the same care-lines of your very face, my love.
Rocks are the new clouds. Watch from one to the next, watch with the blessing of ages, how they change shape. Their darkness that weighs. Their fault is their honesty, and they don't care. Lift them from the paths of memory and find your true self. Lift them, carry its body home and carefully wash away the moss and soil. You will find a naked man inside, blinking at your face like the new sun.
No, I like my theory better, because it belongs to me:
1) Language is the damp nether of a forgotten boulder
2) the brightest words are worthless
to the brilliant nose of a dog.
sensitivity is an excess
too much from a shapely line of text, a single
sensuality of braille,
or the silent song.
syndrome de la page blanche
Je veux écrire - je pensais comprendre la portée des mots,
Je veux écrire l’universel - tournant et résonnant comme l'anneau
D'une planète en feu
Ou - je veux décrire un renversement, à dévoiler grossièrement,
À écrire avec un scalpel
Sur le front, profondément.
"La vérité est où - pas ici"
Je veux écrire les guerres de cet âge,
"Soyez prévenus", dirais-je, si des enfants sont bombardés,
Écrivez-le, ne le cachez pas, ou ça ne s’arrêtera jamais.
Je veux écrire
Comment suis-je devenu ceci ?
Writer's block
I want to write, I thought I could understand the reach of words,
I want to write the universal, spinning and echoing like a ring
Of a planet on fire
Or, I want to write the reversal, to rudely unveil,
To write with a scalpel
On the forehead, deeply.
"the truth is no-w-here"
I want to write of wars in this age,
"Be warned", I would say, if children are being bombed,
Write it down, don't hide it, or it won't ever stop.
I want to write
How did I become this?
Anciennes peintures rupestres
Si tu permets ma propre grossièreté particulière
- Handicap d’être né homme des cavernes
Dans un monde où nous sommes devenus puissants.
J’aime les cerfs et les buffles.
Je n’ai pas faim aussi souvent que toi, tu dois manger tout le temps
mais plus profonde est ma faim .
Mon travail est un triomphe, c’est de la pure magie
De faire une ressemblance
Dans la manière dont les animaux se tiennent et se déplacent.
il n’y a rien de plus excellent.
Tout le monde est un génie; je veux dire que ; nous nous bousculons pour attirer l’attention.
J’ai essayé de suivre ce monde, ne sachant pas les nombreux mondes sous ce maigre voile. celui que la Déesse change au gré de son humeur. Cramponne-toi à son voile et laisse-toi emporter
(la Déesse s’occupe d'être glorieuse, voluptueuse, sereine.)
Le génie ne dépend pas de la compétition ou de la collaboration. Il ne dépend pas de ce que les autres font ou de ce qu’ils ont ou de ce qu’ils croient.
Les pionniers ignorés sont répertoriés.
1) Les mains d'un singe sont du pur génie.
2) Le bec d'un oiseau, c'est génial
3) Les dessins des araignées
4) Les creux stygiens d'un nid de guêpes
5) Les paresseux sont paresseux ? Quoi qu’ils fassent, c’est du génie.
…
Certains disent que notre magie devient de plus en plus réelle,
Comme si le réel ou l’irréel était quelque chose que je pouvais peser dans ma main.
Je vois ces animaux et ces plantes tels qu'ils sont pour moi,
leur intelligence liquide commandant des mouvements si gracieux
se baissant pour chercher de l'eau, chassant et priant pour échapper à la chasse,
pourquoi ne suis-je pas reconnu comme étant des leurs ?
Ma magie est-elle toujours excellente ?
même si je me trouve dans cette période ?
nous avons encore besoin de notre propre grâce liquide, de nos maisons comme les guêpes,
nous avons besoin de l'art du paresseux plus que nous ne le pensons.
Aujourd’hui, la vieille magie s’appelle le vandalisme.
Est-ce parce que je me penche sur l’eau et la nourriture que je trouve
dans une nature urbaine sauvage ? Je rejoins le renard et l'oiseau pour boire dans une flaque d'eau du parc. Ce qui est assez bien pour eux l’est aussi pour moi.
Être vraiment sauvage, c'est vivre comme une flamme
brillante, fragile.
Je craignais pour ma vie parmi les hommes des cavernes,
et si je faisais une erreur, j'étais mort.
nous avons une peur plus grande depuis que
la peur nous fait vivre, nous poussant à nourrir nos sens, l'odorat, le toucher nu sur la terre douce et froide, le pinceau qui peint la rosée sur notre peau.
Les plantes semblaient alors puissantes. Une plante pour chaque maladie, chaque bien-être, chaque étoile du ciel nocturne ancestral. Leur magie profonde était dominante, et ne pouvait pas être asservie. Une usine de conformation des plantes, appelée agriculture, devrions-nous permettre ce genre de vie dans notre cercle, où certains d'entre nous sont des mauvaises herbes ? Que signifie vivre comme agriculteur et non comme chasseur ?
La peur est générée collectivement.
Nous ne pouvons pas blâmer quelques hommes ou un dieu.
les couleurs que j'ai touchées sur un mur de grotte, ma magie des ressemblances
Au sujet de la grâce dans la vie animale, maintenant
je ne peux pas les peindre de manière à ce qu'elles aient 20 000 ans.
Mon travail rapporte une misère, des dons de peur déguisés en soins, et une place parmi les dieux... celle que nous avons créée pour pouvoir y déposer nos peurs.
une activité collective si monstrueuse.
pourtant, j'accepte votre peur parce que c'est ce dont vous avez besoin.
Je serai ce dieu insensé pour vous, car un homme des cavernes sait ne pas protéger sa précieuse masse contre toute la douleur qu'apporte le courage.
Je vous oins d'une prière pour la grâce, et
"Il y a un diablement bon univers à côté, allons-y." --ee cummings
Ancient Cave Paintings
If you'll allow my own special crudeness
A disability of being born a caveman
In a world where we have become powerful.
I like deer and buffalo.
I don't get hungry as often as you do, you have to eat all the time
yet my hunger is deeper.
My work is a triumph, it is pure magic
To make a likeness
On how animals move and still themselves.
there is nothing more excellent.
Everyone is a genius; I mean that; we jostle for attention.
I tried to follow this world, not knowing the many worlds under this thin veil. the one the Goddess changes to suit her mood. Cling to her veil and get swept away
(the Goddess is busy being glorious, voluptuous, serene.)
Genius does not depend on competition or collaboration.
It does not depend on what other people are doing or what they have or believe.
The pioneers that get ignored, enumerated.
Some say our magic gets more and more real,
As if real or unreal was something I could weigh in my hand.
I see these animals and plants as they are to me,
their liquid intelligence commanding such graceful movements
stooping for water, hunting and praying to escape a hunt
why am I not recognized as being among them?
Is my magic still excellent?
even if I find myself in this time?
we still need our own liquid grace, our houses like the wasps,
we need the Art of the Sloth more than we know.
Now the old magic is called vandalism.
Is it because I stoop for the water and food I find
in an urban wilderness? I join the fox and the bird in drinking from a puddle in the park. What is good enough for them, is good enough for me.
To be truly wild is to live like a flame
brilliant, fragile
I feared for my life among cavemen,
and if I made a mistake I would be dead.
we have greater fear now
fear made us live, goading us to nourish our senses, of smell, of bare touch on soft cold earth, the brush that paints dew on our skin.
Plants appeared mighty then. A plant for every illness, every wellness, every star in the ancestral night sky. Their deep magic was dominant, not to be enslaved. A factory conformity of plants, called farming, should we allow that kind of life into our circle, where some of us are weeds? What does it mean to live as a farmer, and not a hunter?
Fear is collectively generated.
We cannot blame a few men or one god.
the colors I have touched on a cave wall, my magic of likenesses
On the subject of grace in the animal life, Now
I cannot paint them in a way that they are 20,000 years old.
My work earns destitution, donations of fear disguised as care, and a place among the gods... the one we created so we could deposit our fears into him.
such monstrous collective activity.
yet, I accept your fear because that is what you need.
I will be that foolish god for you, because a caveman knows not to guard his precious bulk against all the pain that courage brings.
I anoint you with a prayer for grace, and
"There is a hell of a good universe next door, let's go." --ee cummings
vert po papa i
le rouge est unique
le rouge est unique
le rouge est unique
108 nuances et tons de rouge
maintenant,
à la fin du vert printemps
mortes sont les fleurs rouges
Le sexe rapide et sale est presque fini
la douceur c’est maintenant
Les nuances de vert sont si nombreuses et communes
elles se montrent dans les teintes des arbres et des sous-bois
Le vert nous fait planer, vertigineuse
conduite désorientée dans le circuit du centre-ville
Pas besoin d’événements
l’ombre des arbres est gratuite, elle est offerte à tous,
à prendre ou à laisser
Les nuances de vert sont faites
pour être libre partout et pour dompter les sortilèges de la mort
Une prophétie de rouge
car vous êtes entrainés à obéir,
nourris de vert, chauds papillon hurleurs.
Fraîcheur de la nuit verte, errant sans fin dans la ville,
jusqu’à la rosée
i po dad green
red is unique
red is unique
red is unique
108 shades and hues of red
now,
green in the end of spring
the red flowers die
the quick and dirty sex almost over
gently now
the shades of green are so many yet common
they show themselves in the hues of trees and undergrowth
Green makes us high, dizzy,
a disoriented drive down trip town
there is no need for events
the shade of trees is offered freely to all,
take it or leave it
The shades of green is
everywhere free, and to tame spells death
A prophecy of red
because you have been trained to follow
green nourished the hot screaming butterflies.
The coolness of night green, wandering in the endless city
until the dew
XXX
dormir est mieux que mourir
se coucher est mieux que dormir
s’asseoir est mieux que s’allonger
marcher est mieux que s’asseoir
Courir est mieux que marcher
sprint sans fin, tension absolue contre et sur toute chose
Les mouches mangent la peau irritée partout où votre corps peut atteindre
des yeux en feu, misère et douleur en chaque pensée
deux directions dans une fourchette... laquelle choisirez-vous?
XXX
asleep is better than dead
lying down is better than asleep
sitting is better than lying down
walking is better than sitting
running is better than walking
sprinting endlessly, absolute tension over and against every thing
The flies eat the irritated skin everywhere your body can touch
eyes-on-fire, wretchedness and pain in every thought
two directions in a fork... which one will you choose?