Le dépôt
Présentation
Carlos Olivera est un écrivain, éditeur, musicien et animateur radio péruvien qui vit et travaille à Bordeaux. Diplômé d’un master en ingénierie de projets culturels à l’Université de Bordeaux Montaigne, il travaille depuis plusieurs années dans le milieu culturel bordelais et il coordonne depuis quatre ans les projets de l’association KLAC (Kaléidoscope Laboratoire Culturel). Amateur de poésie depuis toujours, dans sa jeunesse d’étudiant il fait partie du groupe de poésie liménien Cieno et participe de la bouillonnante vie littéraire de la ville de Lima des années 2000. Il a publié les livres en espagnol Poesía en ruinas (Lluvia editores, 2002) et Cuadernos de Navegación (Estruendomudo 2015).
Il habite à Bordeaux depuis 2015 où il réalise des lectures musicales bilingues, des ateliers d’écriture avec des jeunes et des enfants et des ateliers de mise en voix. Il est aussi l’éditeur de la revue Courants d’air [poésie sans frontières] et de la collection de poésie bilingue « Les rives embrassées » des Editions KLAC.
Questionnaire de LPB
1/ - Peux-tu indiquer un livre que tu aimes particulièrement ?
“Entre héroes y tumbas” de l’écrivain argentin Ernesto Sabato. Livre terrible et magnifique qui m’a accompagné pendant toute ma vie. Sabato est probablement l’auteur qui m’a plus marqué dès mes 16 ans.
2/ - Peux-tu donner un vers, un mot, que tu aimes ?
« tout ange est terrible »
3/ - Quelles sont tes lectures habituelles aujourd’hui et comment s’expliquent ces habitudes ?
Je lis de tout. Je suis un lecteur désordonné et très hétéroclite. J’aime lire la poésie quand elle tombe entre mes mains et presque jamais un livre en entier sauf si c’est pour le travail. Plutôt un poème ou des vers. J’aime beaucoup aussi les romans historiques, mais aussi les livres d’auteurs de pays que je ne connais pas : Haruki Murakami, Orham Pamuk sont deux de mes auteurs favoris. J’aime beaucoup lire des livres d’histoire médiéval ou ancienne, et aussi des livres d’ethnologie, surtout péruvienne. J’aime beaucoup les magazines car au Pérou il n’y en a pas, je suis d’ailleurs abonné à plusieurs d’entre eux : Historia, Jazz Magazine… 4/ - Peux-tu citer un support de diffusion de la poésie que tu affectionnes (autre que le livre)? Pour la poésie j’aime vraiment le livre. Et sinon, les performances et l’internet. J’aime beaucoup chercher des textes en ligne.
5/ - Le monde lit-il toujours et quoi? Je ne sais pas vraiment quoi répondre…
6/ - Quel est ton plat préféré ?
Il y en a tellement ! mais j’aime beaucoup le canard (magret canard, foie grass , la causa limeña (plat péruvien). Et j’aime la pomme de terre. Au Pérou on a tellement avec des saveurs incroyables… c’est quelque chose qui me manque vraiment.
7/ - Quelle sont ta musique, ton film, préférés ?
Pour la musique c’est impossible de choisir, je suis un mélomane. J’aime beaucoup le jazz et le rock, mais aussi la musique latino (mais il y a tellement de genres dedans...). La première chose que je fais au réveil c’est de mettre de la musique et c’est la dernière chose que j’éteins avant de m’endormir. Je déteste le silence. Pour les films, j’aime beaucoup tout Stanley Kubrick (sauf Space Odity), Moonrise Kingdom de Wes Anderson, Los amantes del Circulo Polar de Julio Medem, In the mood for love de Wong Kar Wai
8/ - Peux-tu recommander un site de poésie et expliquer ton choix ? Je ne peux pas. Je cherche en ligne un poème et je regarde le premier site qui apparaît à la suite de la recherche. 9/ - Peux-tu parler de tes amours au présent ? L’amour c’est un objet précieux et fragile que je garde dans un livre, comme une feuille ou un papillon, que je sors de temps en temps pour me rappeler que la beauté est là, au-delà de la cruauté et du monde qui nous entoure. 10/ - Au cours de ta jeunesse (16-25 ans), quels ont été ou sont encore tes principaux intérêts intellectuels ?
J’ai eu une éducation très pauvre. Pas de livres à la maison (mes parents ne lisent pas), pas de lectures à l’école. A 18 ans je suis rentré à l’Université de lettres et je me suis rendu compte que j’étais un ignorant. Du coup, j’ai consommé de façon boulimique : je regardais des films tous les jours, parfois 2 ou trois par jour. Je lisais les classiques universels et les classiques péruviens, deux ou trois livres par semaine. Je m’installais au café de l’université où je parlais de philosophie, de poésie et d’art pendant des heures avec des amis plus érudits que moi (et j’allais très peu aux cours). Du coup je m’intéressais à tout avec excès. J’avais l’impression d’être une personne affamée qui était lâchée dans un buffet bien achalandé.
11/ - est-il nécessaire de produire ?
Pour moi oui.
12/ - Pourquoi écris-tu de la poésie ? Parce que j’ai besoin de créer. J’ai besoin de m’approcher de la beauté et la seule façon de le faire c’est à travers la création. Je peins, je joue de la musique, je suis créateur de bijoux, et la poésie c’est un élément qui traverse tout.