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Limites de la transprose
Limites de la transprose (1)
La transprose ne convient pas à tous les poèmes. Certains poèmes en vers libres ont besoin pour respecter leur rythme d’une disposition plus classique. Leur rythme l’impose .
Par exemple mon poème Il aura suffi ...
Il aura suffi
Il aura suffi
d’une idée manquée - d'un coup
pour rien, pour personne
de la frappe à côté des choses roses et vives
et de supputations à fendre l’air et le tronc de l’air
pour dilapider les signes
tous vrillés
sans issue ni consolation
Il aura fallu
mourir autant que nécessaire
pour rapporter et se profiler
derrière cela barré qu’on force
à manquer de rendre sa beauté
pour qui se commande, se
brise et se cogne à l’
intérieur.
Voilà pour quelle raison mon poème résiste à la transprose : le flux verbal est vertical, le poème est en marches d’escalier…j’ajoute que la tension du poème monte quand les yeux descendent sur la page, les yeux descendent et voient la tension du poème monter…c’est une poésie verticale … la transprose me permet de comprendre que la poésie est verticale, horizontale, penchée… on peut envisager de construire un poème vertical, horizontal, penché.Et même d’écrire un recueil entier avec une pratique de l’écriture poétique verticale, horizontale, penchée , dite écriture vhp…
Pierre Lamarque
Limites de la transprose (2)
Bonjour Constantin, comme j’ai vu que tu t’intéresses à la phénoménologie de la transprose - la transprose en tant que phénomène de nature poétique, je t'explique ce que je viens d’écrire
au sujet de la transprose à Patrick Modolo, que tu as rencontré chez moi, qui a inventé le verbe transproser pour parler en prose aérée … transproser c’est simplement faire passer la poésie, son flux sur la page, de la position verticale à la position horizontale… si je fais la réclame de la transprose c’est pour permettre une lecture fluide. La transprose correspond à - ou elle permet, une écriture fluide.
Plus fluide que l’écriture verticale du poème.
L’écriture du poème peut être horizontale en prose ou en prose aérée, ou verticale, dans la disposition conventionnelle en barreaux d’échelles ou en marches d’escaliers qui portent le poids de l’émotion comme seule l' épaule d'un homme fort comme Thierry Metz, maçon, couvreur , poète, peut la transporter vers le haut du toit. L’écriture peut aussi être penchée, pensive, perplexe, ni verticale ni horizontale, penchée, si le couvreur perd l’équilibre ... si l'émotion le submerge.... si, si, si... alors le poème penche .
amitiés
Pierre