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Présentation de la page personnelle
Quelques textes, classés par année, pour présenter une permanence de mon écriture, peut-être une histoire.
Pour en découvrir davantage :
En librairie et dans la boutique en ligne de Christophe Chomant éditeur, le recueil Censément, pièces charnelles.
En ligne, chez L’Altérité éditeur, deux recueils de haïshas :
L'Oeil à plumes
https://www.lalterite.fr/images/Loeil_%C3%A0_plumes.pdf
L'oeil ébouriffé
https://www.lalterite.fr/revue-epistolaire-litteraire-et-numerique/item/187-l-alterite
Année 2024.
Sur les flots
surnagent les feuilles sombres.
Sous les eaux
flottent les deuils et les ombres.
***
Que les choses soient claires
Le frigo bourdonne
Le chauffe-eau toussote
L’aspirateur vrombit
La pendule carillonne
Le robinet crachouille
La bouilloire gazouille
La radio fredonne
La porte grince
Le voilage froufroute
L’allumette crépite
Le silence susurre
Le quotidien ronronne
La voisine sanglote
La voisine sanglote
Le quotidien ronronne
Le silence susurre
L’allumette crépite
Le voilage froufroute
La porte grince
La radio fredonne
La bouilloire gazouille
Le robinet crachouille
La pendule carillonne
L’aspirateur vrombit
Le chauffe-eau toussote
Le frigo bourdonne
Que les choses soient claires
***
branchages hirsutes
dont l'ombrage aux orées orne
une nue tonsure
***
coques et akènes
accumulent en secret
un creux à éclore
Année 2023.
phoques accablés
gisant au jusant usé
le ressac s'est tu
***
silence à garder
berger des blancs suspens vagues
aux duits flous des berges
***
huis clos au loquet
nulle fente où glisser des
mots sous les verrous
Année 2022.
verrière rouillée
la glycine bleue s’élance
aux aqueux azurs
***
claquants oriflammes
avivant le ciel flammé
l’éveil me réclame
***
la pluie qui inonde
vents débarbouillant les cieux
le monde émondé
***
Au calme des lignes électriques
La grave et noire pipistrelle
Tête renversée
Et ailes déployées
A sa portée
Donne le lait
Tête en bas
Ailes emberlificotées
A sa portée
Donne le la
Année 2021.
Au filtre du presse-citron
entremêlés toujours pulpes et fibres
comme dents ongles et os
au crible de mort
Jus bien acide ?
***
Tristesse hardie de ce torrent
qui ballotte et malmène
tout fétu brisé.
Année 2020.
Enserré, autre,
dans tes discours
signes
caresses
simagrées
Enfermé comme virgule
entre tes mots
Comme comma
entre tes chants
Pas même signe
entre tes baisers
Année 2019.
Rien mais rien d’éthéré
aux insistants fumets des airs confinés des aires circonscrites
aux persistantes perversités des conflits et ruptures
Enivrement des quotidiennetés itérées
toujours revomies
mauvais movie
Année 2018.
Nadir
qui se cache
et rougit
à peine
à se cacher
resplendir à l’obscur
Rompre !
Année 2017.
Broquilles
petites scories petites souris du réel
quand le chemin se va faisant pieds nus et blessés
Année 2016.
Au droit du regard
en pointillé
- detritus -
- filigrane du nu -
je ne gambade plus
en nulles rues
ni ne regimbe mais
Mais
ai-je jamais cru ?
Année 2015.
frange de lin à la poubelle
robe déchirée
drapeau de ta rage ?
***
Aux os
les tremblements et cliquètements
Et les battements de peaux
Et les
– chers –
percements
de chairs ?
***
Se claquemurer
Ligaments
Se vêtir en coque
téguments sensibles
larve
vibrisses
S’enkyster
s’ankyloser
pas lisses les mémoriels sentiments
à l’absence inerte
le courant à remonter
***
Quand nos doigts
seront aura
illuminant
l’alentour
de la forme
Quel songe flatteront-ils ?
***
If
Au pied du mur très seul
qui écarte les morts
dans l’ombre des poudreux ifs sombres
sont-ce les fraîchement ensevelis qui tentent de peupler le soir éteint
ou toi, haletante, qui ahanes que tu as goûté les mûres avant le temps
et n’en finis pas de repentir ?
Année 2014.
dater
craquelures
tâter le dur
réfléchir une face
de ce qu’on laisse
au miroir sans tain
***
Aveline au vent
dodeline puis s’incline.
Dure noix... Quelle âme ?
***
Ancrer ses griffes dans le fouillis du monde
Et s’y débattre
***
Déciller
tes visages de paille et de limaille
d’interdit, d’orage, de promesse muette et d’hésitation bruissante
de flottement et de noyade
d’oriflammes et de sanglots mordus
Osciller tes visages
de souffle et de trébuchet
de rupestres agapes et d’angles morts
de morsures et extensions
Frontispices
de ta condensation étoilée
***
Je ne sais plus où te chercher
te découvrir
te fouiller
de quelle encre
griffonner
entre tes parenthèses
Année 2013.
Dans le sommeil et l’endormissement
Ma sœur dit
« dors bien dans l’infini »
***
feulements
Je t’écouterai
Et nous nous tairons
***
Ligne de partage
Les ombres s’étagent, s’étalonnent, s’allongent
La tienne, plus longue qu’aucune
Plus sombre que toutes
Et toi vivante dans les couleurs profonde
qui remues
Année 2012.
Le long du canal automnal
Un héron
La faim ?
Année 1989.
Le sourire sur ce visage
ne s’évanouit pas plus soudainement
ni plus délicatement
Que ne se perdent et ne se fondent
au ciel sombre
les couleurs de l’arc-en-ciel.
Année 1986.
Convulsions
Combattants de la braise
Soldats de l’amok
Bataillons rédempteurs des guerres saintes
Croisés salutaires de l’ascèse
Lèchent les chairs les flammes purificatrices.
Pétillent d’une vie déliquescente
Et grésillent les graisses humaines.
Les âmes se réverbèreront toujours au miroir de la mort.
S’esquissent des regards dans la vie-pénombre
Par lesquels s’annonce la pauvre luminescence d’une bien pâle clarté à venir.
Année 1985.
Que l’astre se porte au nadir
et s’y poste.
Quelle absence qui resplendit !
Année 1984.
La masse noire
La lumière enchâssée dans l’eau
Ah la surface moirée
Ah la pente du fleuve
Le sombre recueillement d’un reflet tremblé
Ah le frémissement de l’eau profonde
Ah le vague bruissement du soir ennuagé
La latence du vent incolore
Ah la ride sur la surface
La fraîcheur sur la peau
*** `
C’est la vie qu’il faut construire.
Et germer ses racines dans les profondeurs du sol,
un sol plein mais facile à pénétrer de son humidité.
Année 1983.
Connaissez-vous les voix fausses ?
Ni pleurs ni pluie
Sur un trottoir. Un trottoir qui pleure ou qui
reçoit la pluie.
éparpillée
Si faible
Ni cri ni son
Des yeux se ferment
Des mains cherchent à les atteindre
Je parle
Dans un Paradis inattendu
Je suis ce qui crie
Je profère des sanglots obstrués dans la gorge
Je professe ce qui crie.