Le dépôt
POISON DU JOUR, PAYSAGE [poèmes]
rumine la bête
ce souffle ralenti
comme
dentelle d'une
langue boueuse
rien ne dissout
l'épaisseur du soir
la lenteur du sang
une seule lampe
ses fleurs vénéneuses
reflétant
les fougères
neige
la peau grise de l'éléphant
et cette jambe de bois
à la lisière
ta langue de solitude
un amas de nuit
mordant ton cœur
vain tumulte
pour l'ombre
advenue
sur les rebords des terres
nous cheminons
ces lames de rasoirs
en guise de cœur
parlant seulement de l'hiver
dans cette pénombre
je cherche ton nom
clouant ma peau
sur un mur gris
pur cargo
sente
entre les mers
panneaux d'acier
se disjoignant
l'oubli court
comme une eau froide
la maison
les peupliers
le bois noir
un insecte doré
sur un mur de brique rouge
vie statique
que gagne le feu
au petit matin
à la fenêtre
tu contemples
sa fuite lente
métronomique
une boucle du chemin
vient à sa rencontre
sur sa tempe
une fleur de sang
ronde infertile des sternes.
champs grenats.
des grains de nuits.
sombres caillots dans l’œil
hurle l'amante