soleil funèbre

la terre est calme

immobile

ligne de douleur

à la lisière des mondes

ces assoiffés

buvant l'abcès du jour

l’œil du

poisson mort

dans le cercle

vers la forêt lointaine

les terres sinueuses

nous irons vers la mer

ses jardins noirs

têtes de moutons

les yeux exorbités

dans l'air brûlant

recoudre ce visage

linceul de viande saturnale

tu prendras contre toi

l'animal blessé

sur le bord de la route

la nuit viendra

entre les rêves

dors

ma brisée

mange

la boue

jusque dans ton cœur

sœur méduse

agonisante dans l'or

du sable

engluée

au fond de la lumière

la rade

au fil des cargos

la nuit

accouche ses veuves

seule

l'eau glacée

un cochon figé dans la lumière

chaise

pour le singe

l'imminence du

ciel plié

les averses

repasseront

en boucle