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PLACE AUX POÈMES

LIVRE ZOOM

36 - ZOOM DICKINSON

Emily Dickinson (1830-1886)



Emily Dickinson est née le 10 décembre 1830 à Amherst (Massachusetts, États-Unis) et morte le 15 mai 1886 dans la même ville. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des plus grandes poétesses américaines, bien que de son vivant, seule une poignée de ses poèmes aient été publiés, souvent de manière anonyme et modifiée.


Une vie de réclusion et de création

Dickinson passe la majeure partie de sa vie dans la maison familiale d’Amherst, où elle écrit près de 1 800 poèmes, souvent sous forme de courts vers libérés des contraintes métriques traditionnelles. Sa poésie, intense et métaphorique, explore des thèmes comme la mort, l’immortalité, l’amour, la nature, et la condition humaine.

Elle entretient une correspondance riche avec des proches, comme sa sœur Lavinia ou son mentor Thomas Wentworth Higginson, mais refuse de publier la plupart de ses textes. Ce n’est qu’après sa mort, en 1890, que Lavinia Dickinson découvre ses manuscrits et les fait publier, révélant au monde un génie poétique insoupçonné.


Œuvres majeures


  • Recueils posthumes : Poems (1890, 1891, 1896), The Complete Poems of Emily Dickinson (1955, édition définitive par Thomas H. Johnson).
  • Poèmes célèbres : Because I could not stop for Death (Parce que je ne pouvais m’arrêter pour la Mort), Hope is the thing with feathers (L’Espoir est cette chose avec des plumes), I heard a Fly buzz – when I died (J’entendis une mouche bourdonner – quand je mourus).

Extraits significatifs


1. « Because I could not stop for Death » (1863)

"Because I could not stop for Death – He kindly stopped for me – The Carriage held but just Ourselves – And Immortality.
We slowly drove – He knew no haste And I had put away My labor and my leisure too, For His Civility –
We passed the School, where Children strove At Recess – in the Ring – We passed the Fields of Gazing Grain – We passed the Setting Sun –
Or rather – He passed Us – The Dews drew quivering and Chill – For only Gossamer, my Gown – My Tippet – only Tulle –
We paused before a House that seemed A Swelling of the Ground – The Roof was scarcely visible – The Cornice – in the Ground –
Since then – ’tis Centuries – and yet Feels shorter than the Day I first surmised the Horses’ Heads Were toward Eternity –"

Traduction :


"Parce que je ne pouvais m’arrêter pour la Mort – Elle s’arrêta gentiment pour moi – Le Carrosse ne contenait que Nous – Et l’Immortalité. Nous avancions lentement – Elle ne connaissait pas la hâte Et j’avais mis de côté Mon travail et mon loisir aussi, Pour Sa Civilité – Nous passâmes l’École, où les Enfants luttaient À la récréation – dans le cercle – Nous passâmes les Champs de Blé contemplatif – Nous passâmes le Soleil Couchant –Ou plutôt – Il nous dépassa – Les Rosées se formèrent, tremblantes et froides – Car ma Robe n’était que de gaze – Mon Châle – seulement de Tulle –Nous nous arrêtâmes devant une Maison qui semblait Un Gonflement du Sol – Le Toit était à peine visible – La Corniche – dans le Sol – Depuis – ce sont des Siècles – et pourtant Cela semble plus court que le Jour
Où j’imaginai pour la première fois les Têtes des Chevaux Étaient tournées vers l’Éternité –"

Référence : Emily Dickinson, The Complete Poems of Emily Dickinson, Little, Brown and Company, 1955, poème n°712.


2. « Hope is the thing with feathers » (1861)

"Hope is the thing with feathers – That perches in the soul – And sings the tune without the words – And never stops – at all –
And sweetest – in the Gale – is heard – And sore must be the storm – That could abash the little Bird That kept so many warm –
I’ve heard it in the chillest land – And on the strangest Sea – Yet – never – in Extremity, It asked a crumb – of me."

Traduction :


"L’Espoir est cette chose avec des plumes – Qui se perche dans l’âme – Et chante l’air sans les mots – Et ne s’arrête – jamais –
Et le plus doux – dans la Tempête – s’entend – Et violent doit être l’orage – Qui pourrait intimider le petit Oiseau Qui en a réchauffé tant –
Je l’ai entendu dans la terre la plus froide – Et sur la mer la plus étrange – Pourtant – jamais – dans l’Extrémité, Il ne m’a demandé une miette – de moi."

Référence : Emily Dickinson, The Complete Poems of Emily Dickinson, Little, Brown and Company, 1955, poème n°314.


3. « I heard a Fly buzz – when I died » (1863)

"I heard a Fly buzz – when I died – The Stillness in the Room Was like the Stillness in the Air – Between the Heaves of Storm –
The Eyes around – had wrung them dry – And Breaths were gathering firm For that last Onset – when the King Be witnessed – in the Room –
I willed my Keepsakes – Signed away What portion of me be Assignable – and then it was There interposed a Fly –
With Blue – uncertain – stumbling Buzz – Between the light – and me – And then the Windows failed – and then I could not see to see –"

Traduction :


"J’entendis une mouche bourdonner – quand je mourus – Le Silence dans la Chambre Était comme le Silence dans l’Air – Entre les Souffles de l’Orage –
Les Yeux autour – s’étaient essuyés – Et les Souffles s’assemblaient fermes Pour cette dernière Assaut – quand le Roi Serait témoin – dans la Chambre –
J’avais légué mes Souvenirs – Signé Ce qui de moi pouvait être Cédé – et puis ce fut Qu’une Mouche s’interposa –
Avec un Bourdonnement – Bleu – incertain – trébuchant – Entre la lumière – et moi – Et puis les Fenêtres faiblirent – et puis Je ne pus plus voir pour voir –"

Référence : Emily Dickinson, The Complete Poems of Emily Dickinson, Little, Brown and Company, 1955, poème n°465.


Bibliographie

Œuvres d’Emily Dickinson

  • Poems, Roberts Brothers, 1890 (posthume).
  • The Complete Poems of Emily Dickinson, édité par Thomas H. Johnson, Little, Brown and Company, 1955.
  • The Letters of Emily Dickinson, édité par Thomas H. Johnson, Harvard University Press, 1958.

Ouvrages critiques et biographiques

  • Habegger, Alfred, My Wars Are Laid Away in Books: The Life of Emily Dickinson, Random House, 2001.
  • Sewall, Richard B., The Life of Emily Dickinson, Harvard University Press, 1974.
  • Farr, Judith, The Passion of Emily Dickinson, Harvard University Press, 1992.
  • Franklin, R.W., The Master Letters of Emily Dickinson, University of Massachusetts Press, 1986.