Le dépôt
CHUTE : MATÉRIAUX
chute marcher au seuil des fuites cargo gelé portant l'ombre sale où ça hurle étouffe ses caillots baignoire meurt égorgé l'agneau tête de ronge-mort des hommes crique ventre noir la mère folle scrute du mur les écailles cœur minéral lave noire son berceau laver comme silence minuscule endormi songes durcis roide linceul ongles mous sciure cendres petites paumes bleuies les vers impatients mordre tête farcie de ronces et boue les écorces l'île coule comme le lait marécages ciel de caillasse qui grossit lande grise aride jeunes limaces dans l'herbe dure fines masses gluantes vivaces leur baiser doux cornes ductiles humides rampent au bord puis mur carcasse raidie ce chien triste une pomme pourrie comme nuit meurtrissant sa bouche au rasoir râle tête coupée de l'enfant-cochon les hommes rient crevasses de peau roche mâche sa langue
glaise mordre la lourde matière du sang lancinante la corde le garage page froissée l’œil gris noir fixe d'un minuscule moineau raide la tête contre l'ombre bec pattes cassées recroquevillées sur un lit béton à l'arrière plan pin parasol brûlant l'été gravier indocile taillant la mer
regard noyé larmes du cochon cages hormones synchroniser sperme ses fleurs insémine son âme bouger-non impasse se lever se baisser chier grossir petits tombés dur ce sol aigus d'enfants-groins les cris tremblent nus frêle lueur du placenta trouble lumière matin au couteau puis ça fracasse les crânes des petits tête toute cassée sur béton les plus chétifs les autres couper les queues leur mort proche crochets cisailles se tordre en vain gémir dans la nuit
ne suis que de la nuit tête sans feu
épais ce tourbillon de voix fleur minérale
pluie d'amants trouve l'arbre désert
dans le sel les routes indistinctes
dernier soir bol de cendre
troué fuir la balle museau au sang
les cèdres fantômes pères pâles
chemin d'écorce de terre basse
grimace du jeune chien grêles
blessures laines des veuves
se fige le sang des porcs
sciure : ces mots sans vie
l'ampoule crève-ciel
table noire en pommier
muettes orbites d'un cheval
cercle pauvre la lumière sale
cette neige d'ombre au bord
imperceptibles effluves
pas d'abri
lièvre-lumière lissant les lignes
campagne surrongée ferraille d'élevage
vastes puanteurs froides
mains sillons du singe
vent jaune qui malaxe leurs linges
sœur d'ombre pour l'inventaire des sommeils
chambre fossile
comme songe du noir
sa couleur ver humain chantant sa rouille
face au vitriol langes pour
la fosse tabac gris-cloaque
le jour draine ses mares
langues des taupes goûte la terre
la lourdeur des jeunes feux
ce dos de douleur arnaché serré
las d'un sanglant champ vertébral
cage fleur-thoracique
ombre comme seule mère
cric pour dresser l'os
ce ciel qui mâche l'ajour
plâtre sein mer jeune rat
s'enterrant pour la nuit
s'écarte du silex pour l'offense
vieux soleil tête cuite
roseaux secs creuser qui
dents du cheval pommelé
chantier mur-machine jument
s'ensevelir sous l'eau-morte
il n'y a plus d'iris
tant d'orages mêlés irradiée
dit-elle je suis tout ensemencée de morts
bloc mourant de chair natale
cru goudron tulipe
taie morose
à l'œil du chat gravier
fenêtre-sœur taillant
de la plaine le corps
troué de vieilles pluies
feu absence d'or cuisses ouvertes
sur la main sommeil tête florale
plis coulant lisse
soleil vulvaire d'outre nuit
refendre par l'ombre la veine