Le dépôt
CAILLASSE [poèmes]
Caillasse [poèmes]
soleil caillé feu cru
dernier sol glaise d'air froid
chemins stagnants
en mer d'éboulements assourdis
lacérés au vide bleu des pentes
noir arête grave la lame que rongea un silex
ces plis en membrures de plomb
haute mer du roc sourd
minérale arène cet enlisement hivernal
plaine cuite torchis d'os blâme le gel
angle à l'œil fossile d'une salamandre jaune d'œuf noir olive
rivée seule humide à l'ouvrier pendu dans la forêt
drain ton séjour au sein des feux livides
canal lourd l'hiver gravats solitude inchangée
nuages cobalt en désincarcération
martèlement sans voix la mine dépeuplée
neige cette charpente des feux
où rêve le cercueil
vrille d'un chemin de montagne
bouc cèdre un pneu d'or
ablation granuleuse sternum cassé brut ce soleil
bitume épais lac crâne d'ardoise poussière chue
momie mer silice dé-façonnant les blocs
brassant à froid la veuve mégastructure
sel matériau solaire pièce vide
forclos d'air découpe le temps
ciel brutaliste engrammant un râle calcaire
gravide béton apatride mon frère
un navire cloué à sa vague
dur gravier découdre le mur
écailles échardes
je suis l'arbre poumon
dans la glaise
l'ovale du lac basalte
mère tête nue dans la terre
embaumée de fièvre
sous une dernière pluie
miroir acéphale attendant
sur ton visage
la fixation du désert
soleil drainant sale l'extase migraineuse
ceux qui peinent
dans le roulement des machines
étoile hors murs
lentement disloquée
germe nain poussière grains
comme noir tourment souffle acide
sœur des labyrinthes
l'otage en glaise son séjour
au sein des lumières effondrées
pin plomb haute vague du roc
bloc de nervures cargo
bois blanchi charnières
d'un chagrin fané
dur cyclope sans ce soleil
creuser noire sa trachée
vide concassé tibia
l'oreille close