Le dépôt
AU FOND DE L'ÉTRANGE JARDIN [poème]
à peine visible
du désastre
les fragments consumés
veuve matière ce ciel
un songe froid,
cocon où l'orage immobile
distille pour le cœur
de ténébreux alcools
porcelaine des os
viendra l'arène sans feu
la poussière nue des cercles
l'amère forêt, un dernier souffle
de nouveau tu es là
et mon cœur fantôme
marche à tes côtés
sous ce soleil brisé
pourtant
tout semble
si familier
«considère l'agonie des roses»
et l'impossible étreinte
la fuite effacée
dans ce jardin
où grandit comme le froid
la mort sauvage
juments, tatou, ligne de chemin de fer
pour une reine triste -
le frère d'âme et de sang
seul peut te conduire
au delà de tout paysage
dans les silences
de ton propre cœur
ligne d'erre
dans ce jardin
oui
tu parles au chat
la langue d'alcool
peux-tu sourire de ta danse ?
dedans -
venus
des lointains
des murs
comme de l'enfer
il y a
ces fêlures
d'où surgissent
tes implacables insectes enfants
ce chemin sans joie
où tu mange ton pain noir
entre les rocailles
un jeune serpent
rêve de ton sang
lumière fatiguée du taureau
roue des ombres poussière
sur ta main ce lézard énervé
vaines fleurs pour le vieux chien
raisin bleu masque blanc
pulpe d'or
libérant la nuit
l'arbre des morts
dessine dans ton crâne peint
une vaste forme immobile
ainsi, dis-tu
nous dormons dans la détresse
seuls,
le cœur défait