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PLACE AUX POÈMES

LIVRE ZOOM

61 - ZOOM CHOPIN

ZOOM : HENRI CHOPIN (1922–2008)


TEXTES ET EXTRAITS SONORES

(TRANSCRIPTIONS/DESCRIPTIONS)



a. Extrait de Poésie Sonore Internationale (1979) – "Le Fond de la gorge"


*« Écoutez : ce n’est pas un mot, c’est un souffle. Ce n’est pas une phrase, c’est un cri. Ce n’est pas une voix, c’est un corps. Ce n’est pas un sens, c’est une vibration.

La voix de Chopin n’est pas un discours. C’est une spéléologie des grottes de la glotte. C’est une navigation sous-marine dans l’œsophage. C’est une exploration des tunnels du ventre.

Il ne s’agit pas de comprendre. Il s’agit d’écouter. Il ne s’agit pas de reconnaître. Il s’agit de ressentir.

La poésie sonore n’est pas une langue. C’est une énergie. C’est une matière. C’est une force. »*


Écouter un extrait sonore (YouTube, "La poésie sonore du plus loin que le verbe")youtube.com



b. Extrait de Dactylopoèmes (1960–1980) – "Graphpoèmesmachine"


*« Les mots ne sont pas écrits. Ils sont frappés. Ils ne sont pas lus. Ils sont entendus.

La machine à écrire n’est pas un outil. C’est un instrument de percussion. Le papier n’est pas une page. C’est une partition.

Chaque lettre est un coup. Chaque espace est un silence. Chaque ligne est une vague.

Le dactylopoème n’est pas un texte. C’est une performance visuelle et sonore. C’est une partition pour voix et machine. »*


→ Voir des exemples visuels : Les presses du réel – Henri Chopin lespressesdureel.com



c. Extrait de Les 9 Saintes Phonies (1968) – "La Chanson des papes"


*« Ici, la voix n’est plus humaine. Elle est déformée, amplifiée, déchirée. Elle n’exprime plus. Elle explose.

Les sons ne sont pas des mots. Ce sont des projectiles. Ce ne sont pas des phrases. Ce sont des vagues.

La poésie sonore n’est pas une lecture. C’est une expérience physique. Ce n’est pas une interprétation. C’est une transformation.

Chopin ne parle pas. Il hurle. Il ne chante pas. Il gronde. »*


→ Écouter des archives sonores : UbuWeb – Henri Chopin



d. Extrait de Le Dernier Roman du Monde (1971) – "Micro-partitions"


*« Le magnétophone n’est pas un enregistreur. C’est un scalpel. La bande n’est pas un support. C’est une peau.

Couper, coller, superposer, accélérer, ralentir. Ce ne sont pas des techniques. Ce sont des gestes chirurgicaux.

La voix n’est pas un organe. C’est un matériau. Le silence n’est pas une absence. C’est une matière.

La poésie sonore n’est pas un genre. C’est une aventure. Ce n’est pas une œuvre. C’est un processus. »*


→ Lire des analyses : Poésies sonores – Entretien avec Henri Chopin books.openedition.org



e. Extrait de Petit Livre des Riches Heures Signistes et Sonores (1983) – "Alphabet latin"


*« L’alphabet n’est pas une liste. C’est un corps. Chaque lettre est un organe. Chaque son est un muscle.

Le poème n’est pas une phrase. C’est une respiration. La page n’est pas un espace. C’est un champ de bataille.

Henri Chopin ne compose pas. Il démonte. Il ne crée pas. Il libère.

La poésie sonore n’est pas une œuvre. C’est une éruption. »*


→ Voir le livre-disque : Éditions Traversière – Les Riches Heures lespressesdureel.com



PRÉSENTATION


Henri Chopin (1922–2008) est un poète sonore, artiste et pionnier de l’avant-garde, dont l’œuvre défie toute catégorisation. Né à Paris, survivant de la Seconde Guerre mondiale (ses deux frères meurent pendant le conflit), il se tourne dès les années 1950 vers une exploration radicale de la voix et du langage, utilisant magnétophones, montages, distorsions électroniques, et performances live pour détruire les limites entre poésie, musique et art corporel.


Poétique et singularité :

  • La voix comme instrument brut : « La poésie sonore n’est pas une lecture, c’est une expérience physique. » Chopin ne parle pas, il vocalise : sa voix est cri, souffle, grognement, râle, transformée par des techniques de studio (boucles, accélérations, ralentis)en.wikipedia.org+1.
  • Le refus du sens et de la syntaxe : « Les mots perdent leur prétendu sens. » Il démonte le langage pour en faire une matière sonore pure, où le son prime le sensliminaire.fr+1.
  • L’improvisation et la performance : « La poésie sonore est une aventure, pas une œuvre. » Ses concerts-performances (avec micro, table de mixage, amplificateurs) sont des plongées dans l’inconnu, où le corps et la machine fusionnentlespressesdureel.com+1.
  • Le dactylopoème et le graphpoème : « La machine à écrire est un instrument de percussion. » Il crée des partitions visuelles où typographie et son se répondenten.wikipedia.org+1.
  • L’héritage et l’influence : Proche de Bernard Heidsieck, François Dufrêne, et Brion Gysin, il inspire la poésie sonore internationale et les avant-gardes électroniquesfr.wikipedia.org+1.

Thèmes majeurs :

  • Le corps comme laboratoire : « Exploration des grottes de la glotte. » Chopin sonde les profondeurs de la voix, du souffle, des bruits internes (toux, râles, claquements de langue)lespressesdureel.com.
  • La technologie comme prolongement du corps : « Le magnétophone est un scalpel. » Il utilise l’électronique pour amplifier, déformer, et réinventer la voixen.wikipedia.org+1.
  • La destruction des catégories : « Ni musique, ni poésie, ni art : une énergie. » Son travail défie les genres et invente un langage au-delà des languesliminaire.fr+1.
  • L’oralité comme acte politique : « Basta et lâchez tout. » Sa poésie est un refus des institutions, une libération des corps et des voixlespressesdureel.com.

Style et méthodes :

  • Une esthétique "barbare" : « Cultivation d’une approche crude et raw. » Pas de joli son, mais des déchirures, des grincements, des explosionsen.wikipedia.org.
  • Le montage comme composition : « Couper, coller, superposer. » Ses bandes sonores sont des collages de voix, de silences, de bruitsbooks.openedition.org+1.
  • La performance comme rituel : « Une spéléologie des tunnels du ventre. » Ses lectures live sont des actes physiques, où le public est immergé dans le sonlespressesdureel.com.

Activités parallèles :

  • Fondateur de la revue OU (1964–1974), plateforme majeure de la poésie sonore.
  • Collaborations avec des artistes visuels, musiciens expérimentaux, et radios publiques (Cologne, Paris, Australie).
  • Expositions et installations mêlant son, texte, et objet.

Récompenses et reconnaissance :

  • Figure centrale de la poésie sonore du XXe siècle, étudié dans des anthologies, colloques, et rétrospectives (Centre Pompidou, UbuWeb).
  • Œuvre éditée en livres-disques, vinyles, et performanceslespressesdureel.com+1.

Citations clés :

  • « La poésie sonore est une navigation sous-marine dans l’œsophage. »
  • « Le poème n’est pas une phrase, c’est une respiration. »
  • « Lâchez tout : la voix est une matière vivante. »



3. BIBLIOGRAPHIE ET DISCOGRAPHIE COMPLÈTE


a. Livres et partitions (sélection)
  • Poésie Sonore Internationale, Jean-Michel Place, 1979amazon.fr+1.
  • Le Dernier Roman du Monde, Cyanur, 1970.
  • Portrait des 9, 1975.
  • Les Riches Heures de l’Alphabet Latin (avec Paul Zumthor), Traversière, 1992en.wikipedia.org.
  • Graphpoèmesmachine, 2006.
b. Disques et performances sonores
  • Poésie Sonore, Igloo Records, 1983igloorecords.be.
  • Les 9 Saintes Phonies, 1968.
  • Dactylopoèmes (série de vinyles et CDs, 1960–1980).
  • Le Fond de la Gorge, 1982.
c. Revues et éditions
  • OU (revue de poésie sonore, 1964–1974).
  • Collaborations avec Al Dante, Alga Marghen, Jean-Michel Place.


d. Références en ligne